Un nouveau depart

1 1 0
                                    

Le silence pesait dans la pièce alors que les regards se croisaient, chacun dans un tourbillon de pensées contradictoires. Rad, toujours affaissée sur son lit, ressentait la lourdeur de la douleur qui l'habitait, mais aussi la force nouvelle qui naissait lentement en elle. Son corps était marqué par les blessures de son affrontement avec Héra, mais son esprit était clair. Ce n'était pas seulement une guerre de muscles ou de force. C'était une guerre d'âmes, de douleurs, de rédemptions.

Héra, toujours debout, observait Rad d'un regard perçant. Il y avait de la colère, de la tristesse, et un désespoir profond dans ses yeux. Ses cheveux blancs flottaient légèrement autour de son visage, contrastant avec le ciel sombre qui se trouvait derrière la fenêtre. L'air était lourd, mais la neige tombait toujours avec une délicatesse étrange, comme un signe de purification.

Rad s'assit, une douleur brûlante montant le long de son corps, mais elle l'ignora. Elle regarda sa sœur avec compassion, sans la haine qui aurait pu naître après un tel affrontement. C'était une lutte pour quelque chose de plus grand qu'elles.

— "Héra...", dit-elle doucement. "Je ne peux pas effacer ton passé, mais je suis là. Pas pour t'excuser, mais pour te dire que nous pouvons trouver une autre voie, ensemble."

Les mots de Rad, aussi simples qu'ils semblaient, percèrent l'armure de Héra. Son visage se durcit un instant, mais un regard furtif, presque imperceptible, fit comprendre qu'une partie d'elle était en train de céder. Elle tourna lentement la tête vers la fenêtre, observant les flocons de neige, qui dansaient au rythme du vent.

Kael, d'un côté de la pièce, observait la scène. Il s'était préparé à se battre pour Rad, à défendre sa place auprès d'elle, mais ici, il ne s'agissait pas de battre quelqu'un. C'était bien plus grand que ça. C'était de l'amour. De l'acceptation. Il s'avança lentement vers Rad, se penchant pour prendre sa main dans la sienne.

— "Si tu veux vraiment qu'on se comprenne, il va falloir qu'on travaille tous ensemble, Héra.", dit Kael, d'une voix ferme mais douce, comme un message d'espoir.

Héra le regarda, mais il y avait toujours cette méfiance dans ses yeux, une méfiance qu'elle n'arrivait pas à surmonter. Elle ne croyait pas que l'amour pouvait guérir tout ce mal.

Thorne, qui observait en retrait depuis quelques minutes, se décida à briser la tension avec sa signature, une touche d'humour qui, au fond, cachait son propre désarroi.

— "Alors, Héra, si tu es si géniale, tu viens chez nous faire un repas ? Ça me semble plus sain que de continuer à se regarder comme des ennemis." Il sourit avec un clin d'œil à Rad, mais la vérité était qu'il avait l'impression que cette situation allait dans un sens qui lui échappait.

Ira, qui jusqu'à ce moment était restée silencieuse, se leva et s'approcha de Héra. Elle avait cette aura calme, presque sage, qui apportait une sérénité étrange dans l'espace. Elle posa une main douce sur l'épaule de Rad, comme pour lui rappeler qu'elle n'était pas seule.

— "Tu sais, parfois, la haine que l'on porte envers les autres vient d'un endroit de souffrance. Mais on peut choisir de laisser cette douleur partir. On peut choisir d'aimer, même dans les pires moments."

Héra tourna la tête vers Ira, et pour un instant, elle sembla voir quelque chose qu'elle n'avait pas vu auparavant. Une lueur d'humanité, fragile, mais présente.

Kael et Thorne échangèrent un regard, deux hommes de cœur opposés, mais qui, en cet instant, comprenaient que la voie de la réconciliation passait aussi par des gestes petits, mais pleins de courage.

La pièce, emplie de la neige tombant dehors, semblait plus paisible. Les premiers signes d'un changement se dessinaient, comme la brise douce après la tempête. Il y avait des questions sans réponse, des blessures à cicatriser, mais pour la première fois, il y avait aussi l'espoir que, malgré tout ce qui avait été perdu, il restait une chance. Une chance pour Rad, pour Héra, pour tous.

Dans cette pièce, entourés de personnages qui se sont forgés à travers leurs luttes, une nouvelle réalité se construisait. La neige tombait toujours, mais une autre sorte de lumière semblait briller.

Rad, se redressant encore un peu plus, leva les yeux vers Héra, un sourire doux sur les lèvres.

— "On peut recommencer, ensemble. Mais il faudra du temps, beaucoup de temps. Et peut-être plus de rires que de larmes."

Les yeux de Héra, malgré leur froideur apparente, se remplirent de larmes. Une émotion nouvelle, un début de guérison. Elle hocha la tête lentement, comme si les mots de Rad étaient la première clé vers la paix.

RAD ( SF, Romance )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant