C'était Pour Toi..

Chapitre 27 : Please Don't Change

Le matin, dans mon lit, j'aurais dû me lever. Voir Jimin. Aller en cours. Aller au travail. J'avais mille choses à faire, mais aucune force pour ça.

J'étais là, allongé, brisé. Mes larmes, versées toute la nuit, avaient séché, laissant sur ma peau une trace invisible mais brûlante.
Je n'avais même pas l'énergie de lever un doigt.

Il faisait chaud dans l'appartement, mais en moi, il y avait ce froid. Glacial, profond, un vide énorme.

Je me sentais si petit. Plus que jamais, j'avais besoin de quelqu'un de plus grand que moi, de plus fort.

Je voulais redevenir cet enfant, ici pour la première fois, enveloppé dans l'étreinte de ma mère, bercé par le courage de mon père.
Je ne voulais plus de responsabilités.

Me tournant doucement, je vis mon reflet dans le miroir de l'armoire.
Mon visage faisait pitié.

Mes yeux gonflés, rouges, perdaient toute distinction entre ma peau et mes lèvres, la tristesse en moi était indescriptible.

Je sombrai dans un sommeil fragile, espérant m'échapper à mes pensées. Mais des murmures, des pas en-dehors de l'appartement me réveillèrent.

Je voulais les ignorer mais des coups violents sur la porte d'en face - celle de Yoongi - m'arrachèrent à mon refuge.

«Yoongi... ouvre !»

La voix, familière, restait pourtant floue dans mon esprit brumeux.

J'essayai de me redresser, de poser les pieds au sol, mais mes jambes refusaient de répondre.

Une hypoglycémie? Ou juste une dépression si profonde que mon corps ne suivait plus ?

La porte de ma chambre, si proche, semblait à des kilomètres.

Quand je parvins enfin à la porte pour l'ouvrir, je fus surpris de trouver Taehyung.

Il se tenait là, comme sorti d'un magazine. Toujours fidèle à son luxe, lunettes de soleil hors de prix, cheveux impeccablement coiffés, vêtements criant la richesse.

Il sembla tout aussi surpris de me voir.

«Jungkook ? Pourquoi tu es ici ? Je pensais que tu vivais dans le studio en haut... Je... je te cherchais.»

Derrière lui, deux hommes costauds, ses habituels gardes du corps. Je les avais croisés plusieurs fois à la fac.

«Tu es malade?» demanda-t-il en fronçant les sourcils.

- Pars.

Ma voix était faible, presque inaudible. J'essayai de refermer la porte, mais il bloqua le mouvement.

«Tu m'avais dit que tu n'étais pas en colère», murmura-t-il, l'air blessé.

Je n'avais pas la force de lui répondre, ni même de lutter. Je fis demi-tour et titubai vers l'intérieur...

«Jungkook, attends !»

L'un de ses hommes posa une main sur son bras.

«Monsieur Kim, vous savez que vous ne pouvez pas entrer», dit-il fermement.

«Lâche-moi !» lança Taehyung en le repoussant.

«Je crains devoir insister.»

Une bousculade s'ensuivit. Taehyung agrippa le col du garde, et le chaos me fit perdre patience.

- Ça suffit ! hurlai-je avec le peu de force qui me restait. Taehyung, tu es toujours comme ça ! Tu te tournes toujours vers la violence.

Ma voix trembla, mais je n'attendis pas sa réponse. Je rentrai dans ma chambre, laissant la porte ouverte derrière moi.