Prologue

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Chaque nuit, je revis ce moment qui a bouleversé ma vie à jamais...

L'odeur de l'intérieur de la voiture imprègne encore mes narines, et le son de ses sanglots sur le siège arrière me poursuit. Fixant ses mains maculées de sang, il répète inlassablement : "J... J... Jungkook... Ce n'est pas moi... Je n'ai pas fait ça."

Ces mots hantent mes rêves, une litanie troublante qui refuse de me laisser en paix.

Je fonçais vers sa maison, les yeux embués de larmes se reflétant dans le rétroviseur, le front perlé de sueur.

À cet instant, je refusais de croire ses paroles et, dans un élan de colère, je lui avais demandé de se taire.

Mais aujourd'hui, le doute m'assaille... Devrais-je le croire ?

Permettez-moi de vous ramener aux jours précédant ce cauchemar.

Je m'appelle Jeon Jungkook. À 19 ans, fraîchement diplômé du lycée, j'ai décroché une bourse qui m'a ouvert les portes d'une prestigieuse faculté de commerce, située non loin de mon domicile.

J'ai grandi dans une petite ville à environ 80 km de la ville où se trouve désormais ma faculté.

Mes parents, mon frère aîné Jimin et moi y avons partagé de nombreux souvenirs.

Cependant, mon choix d'accepter la bourse n'était pas motivé par le désir d'étudier, mais par nécessité.

La ville de notre enfance, bien que chère à nos cœurs, était malheureusement dépourvue des infrastructures de santé avancées dont Jimin avait cruellement besoin à cause de son état de santé.

Vous vous demandez sûrement de quoi je parle.

Il y a quelques mois, juste avant que je ne termine mes études secondaires, nous avons été frappés par une nouvelle dévastatrice.

Jimin, mon frère bien-aimé, était atteint d'une tumeur au cerveau.

Cette révélation a chamboulé mon monde. Chaque jour qui passe, je lutte pour me faire à l'idée de sa maladie, et je me débats avec l'impossibilité d'accepter cette cruelle réalité.

Jimin n'est pas qu'un simple frère pour moi ; notre lien est indescriptible.

C'est le genre de frère qui te réveille chaque matin avec un sourire radieux, tel un croissant qui plisse ses yeux et illumine son visage angélique.

Il déposait un baiser sur ma tête après avoir caressé mes longues mèches noires et humides.

Chaque weekend, il m'invitait dans notre petit restaurant préféré, juste pour le plaisir de me voir savourer mes plats favoris.

Au commencement de sa maladie, les symptômes étaient presque inexistants. Néanmoins, les médecins nous mettaient constamment en garde, insistant pour que l'intervention chirurgicale ne soit pas retardée.

Ils affirmaient que bien que la tumeur fût bénigne, sa localisation la rendait extrêmement délicate.

Il souffrait de violents maux de tête avant que des crises convulsives ne commencent, des crises si perturbantes qu'elles l'ont contraint à quitter son emploi.

C'est du moins ce qu'il prétendait, mais nous savions tous à la maison qu'il avait été renvoyé à cause de ces incidents.

Actuellement, la tumeur de Jimin a atteint un stade avancé ; elle s'est agrandie et l'a rendu presque alité.

La tristesse de ma mère et l'impuissance de mon père face aux coûts de l'intervention me rendaient fou de rage.

J'ai pas réussi à les convaincre de déménager, mais je les ai persuadé d'emmener Jimin avec moi, dans la nouvelle ville, où des hôpitaux réputés et bien équipés offraient un espoir de traitement bien supérieur à celui disponible dans notre petite ville de merde.

C'était Pour Toi..Où les histoires vivent. Découvrez maintenant