Chapitre 20 : L'ombre et la lumière

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Le lendemain matin, Aaric se tenait au bord de la fenêtre du petit appartement, une tasse de café entre les mains. Les rues commençaient à s'animer, le chaos contrôlé de la ville se mettant doucement en marche. Il fixait l'horizon sans vraiment le voir. Les révélations de la veille continuaient de tourner dans sa tête, comme un poison lent qui s'infiltrait dans ses veines.

Samuel s'approcha derrière lui, un journal à la main. L'homme semblait toujours calme, mais son regard trahissait une tension sous-jacente.

« On ne peut plus reculer », dit-il en posant le journal sur la table.

Le titre principal affichait une photographie d'Aaric et Mirembe entrant au gala de la veille. En dessous, des spéculations sur un éventuel retour d'Aaric dans les affaires familiales. L'article faisait également mention d'un partenariat stratégique avec certaines figures influentes du pays.

Mirembe entra dans la pièce, jetant un coup d'œil rapide au journal. « Ils te surveillent déjà », dit-elle.

Aaric soupira. « Ce n'est pas une surprise. Mais cela signifie que nous avons peu de temps. Si Victor ou d'autres commencent à se douter de mes intentions, ils agiront avant nous. »

Mirembe hocha la tête. « C'est pour ça que nous devons frapper vite. Aujourd'hui, tu dois rencontrer nos contacts. Ils t'expliqueront ce qu'il faut faire ensuite. »

Plus tard dans la journée, Aaric se retrouva dans un quartier qu'il n'aurait jamais pensé visiter. Les ruelles étaient étroites, bordées de maisons en tôle et de commerces de fortune. Ici, le luxe dans lequel il avait grandi semblait appartenir à un autre monde.

Mirembe le guida jusqu'à une petite cour où plusieurs personnes attendaient. Samuel les rejoignit peu après, accompagné d'un homme imposant, vêtu d'une chemise blanche usée mais impeccablement repassée.

« Aaric, voici Malik. C'est lui qui coordonne nos opérations sur le terrain. »

Malik tendit une main ferme. « Ravi de te rencontrer enfin. On m'a beaucoup parlé de toi. »

Aaric serra la main, essayant de cacher son appréhension. Malik avait une présence imposante, mais son regard était chaleureux, presque paternel.

« On n'a pas beaucoup de temps », dit Malik en s'adressant au groupe. « Les enfants du vent renforcent leur influence. Ils ne se contentent pas de voler les richesses. Ils veulent remodeler ce pays à leur image. »

Aaric observa les visages autour de lui. Tous étaient concentrés, déterminés. Ces gens étaient prêts à risquer leur vie pour une cause qu'ils croyaient juste. Il ressentit une bouffée de respect mêlée de culpabilité.

« Il y a quelque chose que tu dois savoir », reprit Malik en se tournant vers Aaric. « Ton rôle dans tout cela ne sera pas sans conséquences. Tu es encore perçu comme l'un des leurs. Cela te protège pour l'instant, mais dès que tu passeras à l'action, ils te verront comme une menace. Ils ne reculeront devant rien pour te réduire au silence. »

Aaric inspira profondément. Il savait que Malik avait raison. La soirée précédente lui avait déjà prouvé à quel point ces cercles étaient impitoyables.

« Je comprends », répondit-il finalement.

Malik le fixa un moment, comme pour jauger sa sincérité, puis hocha la tête. « Alors écoute-moi bien. Ce que nous allons faire n'est pas une simple dénonciation. Nous devons démanteler leur réseau de l'intérieur. Exposer leurs failles. »

Mirembe intervint. « Ce soir, nous attaquons leur première base d'opérations. Un entrepôt où ils cachent des documents incriminants. Ces preuves pourraient changer la donne. »

L'assaut de l'entrepôt

La nuit tomba rapidement, enveloppant la ville d'un voile noir. Aaric, Samuel, Mirembe et une poignée d'autres se retrouvèrent devant un bâtiment abandonné, situé à la périphérie de la ville.

Malik donna les dernières instructions. « On entre, on récupère les documents, et on sort. Pas de mouvements inutiles. Pas de bruit. »

Aaric sentit son cœur s'accélérer alors qu'ils s'approchaient de l'entrepôt. C'était la première fois qu'il participait à une opération de ce genre. Ses mains étaient moites, mais il serra les poings pour se donner du courage.

À l'intérieur, l'atmosphère était glaciale. L'obscurité rendait chaque mouvement incertain, chaque bruit amplifié. Mirembe ouvrait la marche, son visage impassible éclairé par la faible lueur de sa lampe torche.

Ils arrivèrent dans une grande pièce remplie de caisses et de dossiers empilés. Samuel se mit immédiatement à fouiller, suivi de Mirembe et des autres. Aaric resta en retrait, surveillant les alentours.

C'est alors qu'un bruit de pas retentit au loin.

« Quelqu'un vient », murmura Aaric, son souffle court.

Malik fit signe à tout le monde de se cacher. Les pas se rapprochaient, l'écho résonnant dans l'entrepôt vide. Aaric sentit une montée d'adrénaline, son cœur battant à tout rompre.

Une silhouette apparut finalement dans l'embrasure de la porte. C'était un garde. Il tenait une lampe et semblait scruter les lieux avec méfiance.

Malik se glissa derrière lui en silence et, d'un geste rapide, l'assomma.

« Continuez », chuchota-t-il.

Ils finirent par trouver une mallette remplie de documents. Malik l'ouvrit pour vérifier son contenu et esquissa un sourire rare. « On les a. C'est ce qu'on cherchait. »

De retour à leur base, ils commencèrent à examiner les documents. Ce qu'ils découvrirent dépassait leurs attentes. Les enfants du vent étaient impliqués dans une multitude de scandales : détournement de fonds publics, exploitation illégale de ressources naturelles, corruption à grande échelle.

Aaric sentit un mélange de colère et de détermination monter en lui. Il n'était plus question de rester spectateur.

« Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? » demanda-t-il.

Mirembe lui répondit, son regard brillant d'une intensité nouvelle. « Maintenant, on frappe au cœur du système. »

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