Azurite - Tome 1&2

𝟏𝟐. 𝐟𝐫𝐚𝐠𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐨𝐟 𝐭𝐡𝐞 𝐩𝐚𝐬𝐭

Levi 

La nuit a, une fois de plus, été courte. M'entraîner à la place de dormir va vite devenir une habitude si cela continue ainsi. Après avoir troqué ma tenue de repos contre celle pour entraînement, je ferme la porte le plus doucement possible. Mes chaussures à la main pour ne pas faire claquer mes pas sur l'escalier en bois, je descends à tâtons. Le chalet est plongé dans le noir total, heureusement que je commence à me repérer ici. Chaque soir, je prie l'univers pour ne tomber sur personne, je n'ai aucune envie de me prendre des heures de corvée supplémentaire.

J'enfile mes baskets une fois sorti et souffle. L'air frais du soir calme déjà ma tension élevée.

En m'approchant de la salle d'entraînement, je perçois des éclats de voix provenant du sous-sol. La porte y menant est juste avant celle de la salle d'entraînement, il est normalement interdit d'y aller, mais je l'ouvre tout de même pour entendre un peu mieux ce qu'il se passe, et je peux distinguer deux voix.

— Répond ! Dis-moi pourquoi tu es là !

Je descends les marches silencieusement et entrevois Winters à l'intérieur de la pièce, elle tient un homme par le col d'une main, le frappant de l'autre. Il est attaché à une chaise, les mains liées, des coupures sur le visage et la supplie d'arrêter.

La pièce est sombre, sale et presque vide, si ce n'est quelques vieux équipements stockés ici.

— Tu n'es pas décidé à me répondre ? C'est pas grave, je peux faire autrement. Tu préfères quoi ? Que je te maintienne la tête sous l'eau suffisamment longtemps pour que tu aies l'impression de mourir ? Que je t'arrache les ongles un par un ? Ou que je brûle chaque centimètre de ta peau avec ce briquet ? Personnellement, j'ai un petit faible pour la deuxième option, j'ai un peu trop expérimentée la première, ça me rappelle de mauvais souvenirs, si tu vois ce que je veux dire.

Je fronce les sourcils face à cette dernière phrase et décide d'enfin me montrer, ne pouvant pas me résoudre à remonter et faire comme si de rien n'était. Ma capitaine se retourne lorsqu'une des marches grince sous mon poids.

— Scarrow ? Je peux savoir ce que vous faites ici ?

Son visage est crispé de colère, mais je ne parviens pas à déceler si c'est cet homme ou ma présence qui motive cette émotion.

— Je vous retourne la question.

— Ce ne sont pas vos affaires. Retournez vous coucher.

— C'est pas le type de tout à l'heure ?

J'ignore sa remarque et m'approche encore plus du centre de la pièce.

— Si, et il va regretter d'être venu au monde, siffle-t-elle entre ses dents.

— Je ne vous pensais pas aussi cruelle, lâchais-je sans prendre en compte les conséquences que ma remarque pourrait avoir.

— Vous ne savez pas grand-chose de moi Scarrow.

— Qu'est-ce que vous allez lui faire ?

— Vous n'avez pas envie de savoir, remontez maintenant, insiste-t-elle.

Il m'est impossible de bouger. Je suis coincé. Peu importe ce que je ferai, ce type va mourir. Son sens de la justice est-il si fort ?

Elle attrape déjà une pince et un briquet, avant de nous tourner le dos pour sortir une large corde d'un placard. Elle s'accroupit alors devant l'inconnu, brandissant ses armes devant lui.