Azurite - Tome 1&2

𝟏𝟖. 𝐘𝐨𝐮 𝐝𝐢𝐝𝐧'𝐭 𝐤𝐢𝐥𝐥 𝐡𝐢𝐦, 𝐈 𝐝𝐢𝐝

Camp militaire Red Deer, mi-mai 2006, Alberta

Jane

— Vous traînez les gars ! Bougez-vous si vous ne voulez pas que je vous rajoute des exercices à la fin ! je beugle à l'intention de mes soldats.

Les températures remontent progressivement, les beaux jours arrivent et inévitablement, certains d'entre eux se relâchent par moment. Je ne peux leur en vouloir, ils doivent parfois rêver de se la couler douce à la montagne au bord d'un lac ou sur une plage de sable fin. Et à la place, je les pousse toujours plus lors des entraînements.

— On change de partenaires ! j'ordonne à la fin du deuxième aller-retour.

Ceux qui portaient un de leur camarade sur leur épaules le repose à terre et se retrouve eux-mêmes sur les épaules de quelqu'un d'autres avant qu'ils ne se remettent à courir.

Scarrow porte Hélio sur son dos, il peine à garder l'équilibre, vacillant sur les premiers pas, puis parvient à trouver son rythme après quelques mètres. Il faut réussir à équilibrer le corps de son partenaire sur ses épaules, tout en avançant le rapidement possible. Si l'un de vos camarades se retrouve blessé lors d'une mission, vous devez être en mesure de le mettre en sécurité le plus vite possible, peu importe son gabarit.

On pourrait en douter, mais du haut de son mètre soixante, Ally est parfaitement capable de porter Noa sur une longue distance. Elle a durement travaillé pour y arriver. Scarrow n'a pas autant la même motivation et détermination, mais il y met de plus en plus du sien en s'investissant dans les entraînements et en se pliant aux règles. J'imagine que nous entrons dans une phase d'adaptation et qu'une fois qu'elle sera finie, il se comportera comme un vrai soldat.

— Jane ! s'écrie la voix grave de Lewis à plusieurs dizaines de mètres de nous.

Je me tourne dans sa direction et fronce les sourcils. À cette heure-ci, il est toujours occupé dans son bureau.

— Arrêtez tout ce que vous êtes en train de faire et préparez-vous, on part en mission dans cinq minutes ! explique-t-il avec un sérieux imparable.

Sans attendre mes ordres, mes soldats ont compris. Ils se précipitent vers la salle d'entraînement, là où sont rangés tous nos équipements. Les tenues d'entraînements tombent et nous enfilons nos vêtements de mission. Veste et pantalon, gilet par-balle, casque et lunette de protection à vision infrarouge, masque à gaz. Une partie du matériel reste dans les vans, comme les jumelles, les trousses de secours ou des Ghillies suit

— Où allons-nous ? je m'enquiers à l'égard de mon chef.

— Dans un hôpital en plein centre-ville, il y a une prise d'otage.

J'écarquille les yeux et enfile mes chaussures avant d'attraper mon casque et mes lunettes. Des prises d'otages, j'en ai fait, mais dans un hôpital ? Nous chargeons les armes dans les sacs prévus à cet effet, ainsi que les talkie-walkie et nous montons tous dans les voitures à la hâte. En moins de dix minutes, nous avons pris la route.

— Capitaine, qu'est-ce qu'il se passe ? chuchote Levi à côté de moi.

Les autres sont muets, attendant les instructions.

— Il y a une prise d'otage dans l'un des hôpitaux de la ville.

Nous aurons les instructions une fois là-bas.