Levi
Une douleur lancinante me sort de ma transe. Je pose ma main sur le côté de ma tête, pensant peut-être apaiser cette douleur. J'ouvre les yeux, mais l'obscurité persiste. Seule une faible lueur traverse la fenêtre de la pièce, s'écrasant sur le sol. Je ne suis pas dans ma chambre, allongé dans un lit qui n'est pas le mien. Je me redresse et pose mes pieds à terre. En regardant autour de moi, je reconnais l'infirmerie et me remémore la raison de ma présence ici. je tourne la poignée, mais la porte refuse de s'ouvrir, m'indiquant que je suis enfermé dans cette pièce. Et je peux aisément deviner par qui.
Je force sur la poignée, dans l'espoir que celle-ci soit simplement coincée, mais un bruit métallique se fait entendre derrière la porte. Je recule alors de quelques pas et une tête brune apparaît. Elle semble moins en colère que lorsqu'elle m'a rattrapé tout à l'heure.
— Vous êtes réveillé, constate-t-elle. Je vous apporte à manger.
— Je n'ai pas faim.
— Personne ne vous a demandé si vous aviez faim, j'ai dit que je vous apportais à manger, ma phrase ne laissait pas place à votre avis.
Winters me lance un regard sévère lorsque je claque ma langue sur mon palais d'agacement. Elle dépose ensuite le plateau sur la petite table présente à côté de chaque lit avant de disparaître dans un petit sas dans le fond de l'infirmerie.
Lorsqu'elle revient, elle a dans ses mains un plateau sur lequel repose un fil, une aiguille et de quoi désinfecter. Elle le pose sur le lit sur lequel j'étais alité.
— J'espère que vous n'êtes pas douillet, annonce-t-elle en prenant place sur le lit à côté de moi après avoir enlevé sa veste.
— Pourquoi ? je m'enquiers.
— Je dois vous recoudre l'arcade.
— Pardon ? Mais vous n'êtes même pas médecin, je m'insurge.
Après ce qu'il s'est passé hier soir, il est hors de question qu'elle pose ses mains sur moi.
— Croyez-moi, je suis bien plus efficace et douce que certains médecins.
— Vous ? Douce ? Je pourrais presque rire.
— Très bien, faites le vous-même alors.
Elle me tend le bout de coton et la bouteille d'alcool pour que je les prenne.
— Je n'ai pas dit que je savais le faire.
— Alors fermez-la et laissez-moi faire, ça ne prendra que deux minutes.
Je fronce les sourcils et détourne le regard. Elle commence alors par désinfecter la zone en question, l'alcool pique ma peau coupée et à vif. Elle pose le coton après avoir frotté ma tempe.
— Je peux ? elle demande en approchant sa main de mon visage.
Je hoche la tête en guise d'unique réponse. Elle attrape alors mon menton entre ses doigts fins et se munie de l'aiguille stérilisée. Lorsqu'elle transperce ma peau avec l'aiguille, je ne peux m'empêcher de serrer les poings et de contracter la mâchoire. La peau des tempes est fine et douloureuse à transpercer.
Winters semble remarquer que je me suis raidis puisqu'elle détourne les yeux de ma tempe pour les planter dans les miens.
Ses yeux sont de deux couleurs tellement opposées, mais pourtant si complémentaires. D'abord verts, ses iris sont grignotés sur un bord par une tâche marron. Mais ils sont surtout envoûtants, je n'en ai jamais vu de tels. En descendant mon regard sur son visage, je remarque son sourire au coin de ses lèvres. Minuscule, mais trahissant son sadisme.
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Azurite - Tome 1&2
RomanceL'OMS, Organisation Militaire Secrète du Canada. Un criminel, une capitaine, une réunion, une idée. Jane n'est pas militaire de métier, alors son intervention lors d'une réunion au QG de l'OMS ne passe pas inaperçue. Selon elle, Levi ne mérite pas l...
