Chapitre 35

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Une fois débarqués sur la plage, ils décidèrent de rejoindre la ville la plus proche afin de trouver un endroit pour se restaurer et se reposer. La fatigue pesait lourdement sur leurs épaules, et l'air salin, bien que vivifiant, ne parvenait plus à chasser leur épuisement. Ils se mirent en marche, suivant un sentier poussiéreux qui serpentait à travers une forêt dense, espérant tomber sur un village ou une ville avant la tombée de la nuit.

Après plusieurs heures de marche, des toits de chaume et de petites maisons en bois apparurent au loin. Le village semblait modeste, voire misérable. Les champs environnants étaient clairsemés et peu entretenus. Pourtant, poussés par la faim et l'épuisement, ils décidèrent de tenter leur chance.

En approchant, la première impression se confirma : le village était pauvre, presque délabré. Les maisons étaient vieilles, les murs fissurés, et la boue séchée semblait avoir fusionné avec les rues. Les habitants portaient des vêtements rapiécés, certains visiblement usés jusqu'à la corde. Mais ce qui frappa le plus le groupe, ce fut l'expression des villageois. Malgré les signes évidents de malnutrition et de pauvreté, tous affichaient des sourires éclatants. Des éclats de rire résonnaient ici et là, contrastant étrangement avec l'austérité des lieux.

Après tout, pensa Yoga, chacun a droit à un peu de bonheur, même dans les conditions les plus difficiles. Décidé à trouver de quoi se nourrir, il tenta de parler aux villageois.

« Bonjour, excusez-moi... »

Mais à sa grande surprise, personne ne lui répondit. Pire encore, les habitants ne semblaient même pas le remarquer. Leurs regards passaient à travers lui, comme s'il était invisible. Leur indifférence commençait à l'agacer sérieusement ; il avait faim, et son estomac n'était pas enclin à la patience. Il fit signe à ses compagnons de le suivre.

« Venez, on va bien trouver quelque chose par ici, » déclara-t-il d'un ton décidé.

Il se retourna pour s'assurer que les autres le suivaient, mais se figea. Ils avaient disparu. Lisia, Will, Jack, Noah et Lysander s'étaient évanouis dans les ruelles sans laisser de trace. Pris d'un soudain sentiment d'urgence, Yoga se mit à les chercher, arpentant les rues du village en fouillant chaque maison, chaque allée. Le village n'était pas grand, pourtant il ne parvenait pas à les retrouver.

C'est alors qu'il remarqua un détail troublant : tous les villageois marchaient dans la même direction, leurs pas lents et synchronisés. Leurs visages affichaient toujours ce sourire étrange, mais leurs regards étaient vides, comme s'ils étaient hypnotisés. En observant de plus près, Yoga réalisa qu'ils ne communiquaient pas entre eux, ni par la parole ni par des gestes. Ils se laissaient simplement guider, tels des marionnettes tirées par un fil invisible.

Intrigué et de plus en plus inquiet, Yoga décida de suivre discrètement le flot de villageois pour découvrir ce qui les attirait

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Intrigué et de plus en plus inquiet, Yoga décida de suivre discrètement le flot de villageois pour découvrir ce qui les attirait. Il sentait qu'il était sur le point de percer un mystère bien plus sombre qu'il ne l'avait imaginé.

Yoga resta immobile, fixant l'étrange spectacle qui se déroulait sous ses yeux. Au centre du village, un immense banquet avait été dressé, capable d'accueillir l'ensemble des habitants. De longues tables chargées d'assiettes s'étendaient à perte de vue. À tour de rôle, les villageois s'installaient, mangeaient rapidement et silencieusement, puis se levaient pour retourner à leurs occupations avec ce même sourire figé.

Pour un instant, Yoga oublia même la disparition des jeunes gens qui l'accompagnaient. La fatigue et la faim le poussèrent à penser qu'il pourrait peut-être se restaurer ici.

Avec un mélange d'espoir et de méfiance, Yoga s'approcha d'une table et s'assit à côté des villageois. Il regarda les assiettes placées devant lui. Son enthousiasme s'évapora instantanément. Devant lui, une bouillie verdâtre, épaisse et visqueuse, dégageait une odeur âcre. Le simple fait de la regarder provoqua chez lui une vague de dégoût.

« Beurk... » murmura-t-il en fronçant les sourcils, réprimant une nausée soudaine. Ce n'était pas seulement l'apparence repoussante du plat qui l'inquiétait, mais aussi le comportement des villageois. Tous semblaient se régaler de cette mixture infâme, la dévorant avec un enthousiasme déconcertant.

Il observa avec attention les expressions de leurs visages. Ils avaient l'air ravis, mais leurs yeux, toujours vides et absents, trahissaient une réalité bien plus sombre. Le contraste entre leur sourire mécanique et leur regard sans âme fit frissonner Yoga. C'était comme si ces gens étaient contrôlés par une force extérieure, réduits à un état d'automates.

Tentant de percer le mystère de ce village étrange, il détourna les yeux de la nourriture et scruta l'environnement. Les habitants agissaient de manière répétitive, comme s'ils suivaient un schéma précis. Aucune conversation ne se déroulait autour des tables, aucun éclat de rire sincère n'émanait de ce banquet. Tout n'était que silence et gestes machinalement exécutés.

Yoga se leva lentement, l'esprit en alerte. La situation ne lui disait rien qui vaille. Quelque chose d'invisible pesait sur cette communauté, et il devait en comprendre la source. Mais avant tout, il fallait retrouver ses compagnons.

Yoga scrutait la scène avec incrédulité. Comment était-ce possible ? Était-ce vraiment la spécialité du village ? Non, quelque chose n'allait pas. Entre la nourriture répugnante et le comportement des villageois, l'étrangeté de la situation devenait insupportable. Soudain, il se rappela qu'il n'était pas venu seul. Balayant les environs du regard.

« Yoga, Yoga ! » Une voix lointaine retentit.

C'était Lysander, assis à une table un peu plus loin. À ses côtés, Will, Jack, Noah et Lisia semblaient se goinfrer, plongés dans une frénésie incompréhensible. La scène était choquante et inquiétante à la fois. Yoga se précipita vers eux, le cœur battant.

« Mais que faites-vous ? » lança-t-il, tentant de les ramener à la raison.

Ils ne répondirent pas, continuant à manger avec des gestes mécaniques, comme s'ils étaient en transe.

« J'ai déjà essayé, il n'y a rien à faire... » murmura Lysander d'une voix désespérée.

Il se tourna vers Yoga, les yeux embués de larmes. « Qu'allons-nous faire, Yoga ? Ils sont comme hypnotisés. Ils ne me répondent plus... J'ai essayé de les secouer, de leur parler, mais c'est comme s'ils étaient ailleurs. Qu'est-ce qui leur arrive ? »

TO BE CONTINUED

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