Les tourments du coeur

Chapitre 11

[Je soupire avant de me retourner vers lui. Il passe ses mains autour de mon cou et m'embrasse.]

Les deux frères sont dans leur appartement, Yanis est devenu médecin et Dimitri chef de bar.

( Changeons de point de vu et allons voir ce qui se trame dans la tête de Yanis ;) )

Je me lève lentement et manque de me rétamer la gueule. Bon sang ce que j'ai mal au cul ! Je secoue la tête avant de me lever. Je regarde mes pieds allant à la salle de bain. Je m'arrête au milieu du chemin remarquant du sang le long de mes jambes. Heeeeeeeeee......... !!! Pourquoi je saigne ??! Je regarde dans mon caleçon. Merdeuuuh !! Serait-ce à cause de... ? Merdeuuuh !!! Si Dimy voit ça il va s'en vouloir à mort !! Je me dépêche d'aller à la douche avant d'en foutre partout et me déshabille. Je rentre dans la petite cabine et me rince. Putain ça brûle ! Comment un truc qui donne autant de plaisir peut aussi faire mal ?! Non mais sérieux là !! Je souffle essayant de me détendre comme je peux.

??? - Yanis mon ange ça va ?

Je sursaute comme un malade quand j'entends sa voix.

Moi - Bien sûr que ça va Dimy ! Pourquoi cette question ?

Il entre dans la salle de bain avant de refermer la porte. Je sors la tête et le regarde. Il a croisé les bras contre son torse et il a le drap dans les mains. Le drap qui est plein de...

Dimitri - Oh je ne sais pas... ! Peut-être parce que le drap est trempé de sang !

Il est en colère mais pas après moi, mais plutôt après lui. Il s'en veut. Énormément.

Moi - Ça va. Je t'assure.

Je remets le rideau en place et continu de me laver quand soudain, il retire le rideau. Je me retourne vers lui quelque peu gêné.

Dimitri - Je suis sérieux Yanis...
Moi - Et moi aussi. Je vais bien Dimy...
Dimitri - Tu es sûr ?
Moi - Certain.
Dimitri - Bon... d'accord.

Et il s'en va. Je soupire avant de terminer de me laver et d'aller me changer. Je vais dans la cuisine où Dim fait le petit déjeuner. Quand il me voit, il me prend par la taille et m'embrasse tendrement. Et moi je rougis comme un fou. Il me sourit avant de me caresser la joue et de me lâcher. J'avoue que même après cinq ans... je ne m'y suis toujours pas habitué. Je le vois toujours comme mon frère. Je n'arrive pas à... faire la part des choses. Je sais que je l'aime, c'est évident, mais à chaque fois qu'il me prend dans ses bras et m'embrasse, à chaque fois qu'il me fait un câlin... je pense à avant. Et avant, il était mon frère. Malgré le fait qu'il ait été adopté... Peut-être que ça tourne pas rond dans ma tête. Parce que j'ai beau montrer que tout va bien, pas une seule fois en cinq ans je lui ai dit la phrase qu'il attendait. Hier... c'était magique... et oui, en cinq ans... c'était la première fois que je le faisais.... C'est que faire l'amour à 26 ans pour la première fois, ce n'est pas très commun... mais je n'ai jamais eu de petites amies ! Je trouvais ça trop... difficile, comme si je me mentais à moi-même. Alors j'ai préféré attendre le bon moment. Et hier, c'était le bon moment. Enfin bon... On mange tranquillement avant que je ne me prépare pour aller bosser. Dimitri m'embrasse et je m'en vais directement. Je prends ma voiture et arrive en un temps record à l'hôpital. J'ai à peine le pied à l'intérieur du bâtiment que tout le monde se jette sur moi.

Infirmière - Docteur Schtörn !
Moi - Qu'est-ce qu'il y a ?
Infirmière - Mr Budy fait une allergie !
Moi - Des antibios et ça ira mademoiselle.
Infirmière - Oh... je vois... Et Mme Hell a besoin de ses antidépresseurs.
Moi - J'y vais de ce pas.

Après quoi, je vais dans mon bureau et met ma blouse. Je vais ensuite dans la salle des médocs et prends une petite boîte de Lexomil. Je m'apprête à partir quand une boîte de PCP attire mon attention. Mais qu'est-ce que ça fiche là ça ? Ça a été retiré du marché à cause de faits secondaires dû à l'agitation et aux hallucinations.... Je fronce les sourcils avant de le mettre aussi dans ma poche. Je sors et vais voir ma patiente. Je lui donne ses cachets qu'elle prend sans ronchonner, pur une fois. Après quoi, je vais dans mon bureau et travailles sur différents dossiers. Soudain je me rapelle du PCP (Phéncyclidine : antidépresseur utilisé avant mais jugé hallucinogène donc retiré du marché.) dans ma poche. Je prends la petite boîte que je tourne dans ma main. Finalement je secoue la tête et l'enferme dans un tiroir. Je termine de quelques dossiers et vais voir quelques patients. C'est comme ça toute la journée. Vers six heures et demie, je retire ma blouse, fouille les poches et trouve la boîte de Lexomil que j'ai oublié de remettre dans la salle. Je plisse les yeux et je ne sais pas ce qui me passe par la tête, mais je le mets dans ma poche avant de prendre mes clefs, et de m'en aller. Je suis en train de me dire que je suis complètement taré quand soudain je pile directe en voyant un chat blanc traverser la route. Je soupire remarquant qu'il va bien. Je reste là à le regarder longuement me disant qu'il est vraiment maigre. Je m'arrête et m'approche du chaton. Il a peur. J'essaie de le rassurer comme je peux et peu à peu, il me fait confiance. Je le caresse longuement avant de le prendre dans mes bras et de l'emmener dans ma voiture. Je rentre à la maison directement. J'ouvre la porte, le chaton dans l'autre main. Je referme la porte d'un coup de pied et vais directement dans la cuisine. Je prends une tranche de jambon dans le frigidaire et l'offre au minou qui l'accepte volontiers. Je le pose sur la paillasse tandis qu'il mange avec appétit. Je le caresse tendrement. Soudain je sens des bras m'enlacer par derrière. Je me tends directement attendant la réaction de Dim.

Dimitri - Qu'est-ce que tu fais mon an.... ? Bordel Yanis c'est quoi ça ?!
Moi - Un... un chaton...

Il se décale et je sens son regard posé sur moi. Je me retourne vers lui. Il est adossé à la table et a haussé un sourcil.

Moi - Il était tout seul ! Tout maigre ! J'ai failli le renverser ! J'allais pas le laisser comme ça ! Et regarde comme il est mignon...

Je baisse les yeux. Il soupire et quand je relève les yeux vers lui, il passe sa main sur son visage. Avant de sourire quelque peu.

Dimitri - T'es vraiment quelqu'un de trop sensible toi... ! Je me demande bien comment tu fais pour être médecin d'ailleurs ! C'est bon j'ai compris... ! On le garde ! Mais c'est toi qui t'en occupe !
Moi - Yeaaaah ! Merci Dimy !

Et je lui saute dans les bras. Il rigole avant de m'embrasser tendrement et de se décaler.

Moi - Tu vas au boulot ?

Le nez dans le frigidaire et la bouche pleine il me répond d'un "Ouais j'y vais" pas très audible. Il referme le frigidaire avant de m'embrasser la joue et de s'en aller. Une fois qu'il est dehors, je soupire fortement. Je déteste ça ! Quand je reviens, il part, quand je pars, il revient... ! Ou en tout cas, c'est pratiquement ça ! Ça me saoule ! Et je soupire une seconde fois avant de redonner à manger au chaton qui en redemande encore et encore. Je vais ensuite laver celui-ci qui est vraiment crade. Il se débat dans tous les sens et je me reçois des coups de griffes de partout. Mais je réussi plutôt bien à le laver. Je le sèche avec une vieille serviette et le passe au sèche-cheveux, qu'il a plutôt l'air d'apprécier. D'abord, il en a peur mais il s'habitue rapidement. Après quoi, je vais moi-même à la douche avant de m'habiller et de manger. Je vais directement me coucher avec le chaton dans mes bras.
Quand je me réveille le lendemain vers cinq heures, Dimy n'est toujours pas rentré. Je soupire avant d'attrape le chaton qui lui dort encore, le réveillant par la même occasion. Je vais dans la cuisine avec lui dans les bras quand j'entends un bruit dans le salon. Je me dirige vers celui-ci et vois Dimitri affaler sur le canapé, complètement étalé. Je soupire d'exaspération. Non mais sérieux, il ne peut pas venir dans le lit avec moi au lieu de se péter le dos tous les matins ?! Je soupire une seconde fois avant de m'accroupir près de lui. Je lui secoue l'épaule assez brutalement je dois dire. Il grogne avant d'ouvrir les yeux et de me regarde. Il lève un sourcil, voulant savoir pourquoi je le réveille.

Moi - Pourquoi t'es pas venu dans le lit ? Tu vas te péter le dos à force !
Dimitri - T'es sérieux là... Humm... tu me réveilles juste pour ça ?
Moi - .... J'aurais préféré que tu viennes dormir avec moi tu vois...
Dimitri - Roh ça va... on est toujours ensemble... !

Et il se rendort. On est toujours ensemble.... ? On est toujours ensemble ?!! Vas te faire foutre ! Je me relève avec le chaton, vraiment en colère. Non mais il est sérieux quand il dit ça ?! Je vais dans la salle de bain et récupère la boîte de Lexomil. Le cachet est minuscule et pourtant, tellement puissant qu'il est encore formé en quatre parties. Je prends donc le quart d'un des cachets et l'avale tout direct. Je me sens tout de suite mieux. Je garde la petite boîte avec moi et vais dans la cuisine pour manger un petit truc. Après quoi je vais me préparer. Quand je retourne dans le salon, Dimitri est assis et me regarde longuement.

Dimitri - Salut mon petit ange ça va ?

"Salut mon petit ange ça va ?" Non mais il se fiche de moi là ou quoi ?! Je réprime ma colère et mets mes chaussures, pour m'en aller. Je m'apprête à sortir mais il me prend par la taille et me retourne vers lui.

Moi - Quoi ?!
Dimitri - Qu'est-ce que j'ai dit ?

Je soupire vraiment sur les nerfs.

Moi - Rien, tu n'as rien dit. Dim faut que j'aille bosser là. Tu me lâches s'il te plaît !
Dimitri - Non mais enfin depuis quand tu m'appelles "Dim" ? C'est Kelly qui m'appelle comme ça !

Je fronce les sourcils soupirant encore un fois.

Moi - Je m'en fiche bon sang ! Lâche-moi !

Il me regarde sans comprendre ce qu'il se passe et au lieu de me lâcher, il me serre contre lui.

Dimitri - Pardon mon petit coeur....