Les tourments du coeur

Chapitre 17

[Cette nuit, je n'ai aucunes pensées négatives et fais de beaux rêves où Dimitri vient me rassurer.]
Quand je me réveille, le petit déjeuner est déjà là. Je mange un peu avant d'aller faire ma toilette et le médecin arrive. Il fait son truc et me prévient de mon emploi du temps. Après quoi il s'en va et je rejoins Balthazar. La journée se passe comme d'habitude et je ne raconte rien de ma vie au psy aujourd'hui, et il m'a l'air déçu. Tant pis pour lui, il n'avait qu'à pas avoir l'air aussi confiant. Le lendemain, comme d'habitude. Je reste près de Balthazar qui lui me regarde. Ça me met un peu mal à l'aise sans vraiment me gêner. Et comme il me regarde, alors je ne m'empêche de faire de même avec lui. Je le vois vraiment pour la première. C'est vrai que de loin on a l'impression qu'il est bizarre. Qu'il fait limite peur. Mais... il est plutôt mignon. Il est blond, des yeux en amandes verts mousses. Il est plutôt grand. Mais plus petit que moi. Je fais maintenant un mètre quatre-vingt. En fait, il est vraiment magnifique... Je détourne la tête en rougissant me rendant compte que je viens de le détailler complètement. Et puis je vais voir le psy. Il m'accueille chaleureusement comme toujours et je vais m'asseoir.

Psy - Alors Yanis, vous allez bien aujourd'hui ?
Moi - C'est bon épargnez-moi vos politesses. Je m'en contre balance.
Psy - Bon... eh bien parlez-moi de votre relation avec Dimitri.
Moi - Y'a rien à dire...
Psy - Vous en êtes sûr ?
Moi - Oui...
Psy - Alors vous savez ce que vous voulez réellement n'est-ce pas ?

Je réfléchis longuement avant de soupirer. Après une longue heure à ne plus rien dire, je retourne avec Balthazar. Après quelques secondes, je sens sa main se glisser contre la mienne pour la serrer. Je la lui sers aussi et on reste comme ça jusqu'à la fin de la journée. Après quoi, je retourne dans ma chambre, je vais me prendre une douche et vais directement me coucher avant que la bouffe n'arrive. J'entends qu'on ouvre la porte. Quelqu'un hésite un instant avant que la porte ne se referme finalement. Et je m'endors enfin.

- Le week-end venu -

Je suis assis à côté de Balthazar et j'attends Dimitri avec impatience. J'ai trop hâte de le voir. Je n'en peux plus d'attendre. Balthy - le nom que je donne à Balthazar mais il en sait rien parce que je ne l'ai jamais appelé comme ça - est assez loin de moi, aussi sur le canapé mais, depuis que je suis arrivé, j'ai l'impression qu'il m'évite. Mais pas comme s'il était gêné, plutôt comme si... il était jaloux. Mais jaloux de quoi.... Alors là.... !

Aide-soignante - Yanis. Votre ami est là.

Je me lève limite comme si c'était le père Noël ! Je me dirige vers une salle où Dimy m'attend. Je lui saute littéralement dessus et il me rattrape. Il me fait tourner longuement avant de me reposer. Puis il me serre contre lui et je fais de même.

Moi - Tu me manques !
Dimitri - Toi aussi tu me manques. Beaucoup....
Moi - C'est vrai ?
Dimitri - Bien sûr que c'est vrai ! Des fois je marche...
Moi - En face du centre... Je sais, tu ne regardes jamais vers les fenêtres.
Dimitri - Parce que j'ai peur... de ne pas te voir.
Moi - ... C'est mignon... mais tu viens toujours entre une heure et deux heures.
Dimitri - C'est vrai, parce que je connais tes heures... mais enfin bon...
Moi - Je vois...
Dimitri - Sinon, comment ça se passe ?

Je le regarde avant de soupirer et de faire la moue.

Moi - Ça va mais... voir un psy c'est pas trop mon truc. Même si ça m'aide beaucoup j'avoue... Dimitri - Ah oui ?
Moi - Mm...
Dimitri - Tu ne m'en diras pas plus c'est ça...
Moi - Pas sur mon psy en tout cas ! Mais j'ai rencontré quelqu'un !
Dimitri - Ah oui ?
Moi - Ouais c'est Balthy.
Dimitri - Balthy ?
Moi - Oui, Balthazar.
Dimitri - Balthazar....
Moi - Oui... Balthazar.

Je le regarde. Il a l'air ailleurs.

Moi - T'es... jaloux ?!
Dimitri - N'importe quoi... !
Moi - Bon sang Dimy t'es jaloux ! Dimitri - Tu lui as déjà donné un surnom !
Moi - Et toi t'en as eu dès que j'ai su parler !
Dimitri - Je sais mais ce n'est pas pareil là !
Moi - Bien sûr que si... !
Dimitri - ... Qu'est-ce que tu ressens pour lui ?
Moi - Qu'est-ce que je ressens pour... lui ?
Dimitri - Oui, qu'est-ce que tu ressens... pour lui !

Je le regarde longuement cherchant ce que je pourrais bien lui dire mais ne trouve rien. Balthy c'est... c'est Balthy c'est tout ! y'a rien à dire !

Dimitri - Tu l'aimes !
Moi - Je ne le connais même pas ! Dimitri - Tu ne le connais pas mais tu lui donnes un surnom ! Moi - M'enfin c'est complètement ridicule ce que tu me fais là ! Dimitri - Tu préfèrerais être mon frère ?
Moi - Heiiin ?
Dimitri - Tu ne te sens pas à l'aise dans notre couple...
Moi - Je... j'ai besoin d'un peu de temps encore pour... comprendre ce que je ressens. C'est pour ça que je t'ai dit que le psy me faisait du bien...
Dimitri - Tu parles de notre couple à ton psy ?
Moi - Ouais...
Dimitri - Parce que tu ne sais pas ce que tu ressens.
Moi - En quelque sorte.
Dimitri - Comment ça en quelque sorte ?
Moi - Dimy...
Dimitri - Ok, ok, j'arrête de te poser des questions. Désolé.
Moi - C'est moi qui suis désolé... Dimitri - Ça va...

Il me serre contre lui et après on continu de parler de tout et de rien. Et finalement je retourne près de Balthy. Qui jusqu'à la fin des visites ne bouge pas d'un poil.

Moi - Ta visite à eu lieu en même temps que moi ?
Balthazar - Non.
Moi - Tu... tu n'as pas eu de visite ?

Et enfin, pour la première fois de la journée il se retourne vers moi.

Balthazar - À ton avis, pourquoi je suis resté aussi longtemps ici ? Moi - Je... ne sais pas depuis combien de temps tu es là... Balthazar - Je pensais te l'avoir dit... bref. Ça fait treize ans que je suis là.
Moi - Treize ans ?!
Balthazar - Oui. Treize ans.
Moi - Et personne ne vient te voir ?
Balthazar - Je suis seul.
Moi - Pourquoi resté ici alors ? Balthazar - Parce que chaque année, mon beau-frère qui me déteste, paye un peu plus pour qu'on me garde.
Moi - Depuis quand tu aurais dû sortir ?
Balthazar - Depuis maintenant huit années.
Moi - Mais... mais c'est horrible ! Balthazar - Je sais.
Moi - Je... Balthy, je te ferais sortir d'ici, je te le promets, dès que je sortirai je retrouverai ton beau-frère... et je te ferais sortir.

Il rigole.

Moi - Qu'est-ce qui te fait rire ? Balthazar - Toi ? Tu vas me faire sortir d'ici ? La blague !
Moi - Je vois pas pourquoi tu dis ça !
Balthazar - T'as déjà un frère qui te serre aussi de mec, pourquoi vouloir me faire sortir ?
Moi - Parce... parce que je tiens à toi... c'est tout...

Il s'étouffe presque avec sa salive avant de me regarder longuement. Il ouvre de grands yeux avant de rougir fortement et de détourner la tête.

Balthazar - Tu... tiens à moi ?

Je me rapproche de lui, prenant sa main dans la mienne. Je lui souris tendrement avant de lui embrasser la main avec une extrême douceur.

Moi - Je tiens beaucoup à toi...

Je vois ses yeux s'inonder de larmes. Je me rapproche un peu plus avant de lui caresser la joue essuyant ses larmes par la même occasion. Soudain il se décale. Je le regarde sans comprendre. Il lève les yeux et je me retourne, constatant qu'un infirmier est là. Je me retourne alors vers Balthy et lui souris. Il sourit aussi avant de froncer les sourcils.

Balthazar - Bal... thy ?

Je rougis comme un fou avant de hocher la tête.

Moi - Je trouve... que... que ça te va bien.
Balthazar - Ah... bon ? Pourquoi ?
Moi - Parce que... parce que c'est tout.
Balthazar - Personne ne m'a jamais donné de surnoms...
Moi - Eh bien je suis le premier. Et j'espère bien être le dernier.

Il rougit avant de sourire. Jusqu'au moment où on doit retourner dans nos chambres.

Moi - Bonne nuit.

Il rougit avant de baisser les yeux et de sourire.

Balthazar - Bonne nuit...