◈Chapitre 24◈

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Tu es sûr de toi. Tout quitter comme ça, tu crois que ce n'est pas risqué ?

Kylie me regarde en train de ranger dans un carton mes affaires. L'entrevue avec son père, c'est plutôt bien passer dans l'ensemble. Je ne pouvais pas dire autant avec sa fille. Elle me répète sans arrêt les mêmes questions. Elle ne peut pas me lâcher putain !

— Écoute Kylie pour la dernière fois, oui j'en suis sûr maintenant, laisse-moi et va à tes occupations. Dis-je.

— C'est à cause de moi ? Dit-elle les larmes aux yeux .

Mais elle me fait quoi là, je ne pige rien.

— Mais non ! Pourquoi dis-tu ça ?

— Je sais très bien que tu connais mes sentiments pour toi.

Oh putain pas ça, pas maintenant. Bon Stan reste calme mec.

— Quel sentiment ? Mais je m'en fous de tes sentiments. Je ne ressens rien pour toi Kylie, que vas-tu imaginer ?

— Ta façon de me regarder pendant tout le temps que l'on a passé ensemble. Je sais que tu cherchais ma compagnie. Dit-elle sur d'elle.

Elle est folle ma parole ! Je me retiens pour ne pas éclater de rire

— Désolé si je t'ai fait espérer des choses, mais sache que j'aime ma femme et que j'en suis raide dingue.

— Et moi alors ?

— Tu le fais exprès ou quoi. Aller c'est bon j'ai toutes mes affaires, je me casse. Bonne chance, Kylie, et bonne continuation. Elle me saoule grave celle-là, mais quel boulet !

Alors que je me dirige vers ma voiture, mon téléphone sonne, c'est Molly.

— J'arrive à ma voiture et je serai là dans peu de temps. Sans lui laisser le temps de parler.

— Ah tant mieux, car je ne sais pas par où commencer........ Je vais rendre visite à Amélia si ça ne te dérange pas Stan. J'aimerais voir comment elle va.

— Oui, vas-y, tu n'as pas à me le demander. Dis-je en riant.

— Tu es sûr ?

— Mais oui Molly je te dis. Dis-je presque en colère.

— Très bien, fais-moi signe quand tu es rentré, je t'aime.

— Je t'aime aussi puis on raccroche.

Je n'ai pas compris pourquoi sa démarche. Depuis quand elle me demande la permission. Il n'y a pas plus rebelle que Molly. Je m'installe au volant et mets le contact quand tout d'un coup je me mets à penser à l'autre connard. Putain, mais quel con je suis ! J'ai oublié l'autre con qui vit chez sa grand-mère. Et merde, je comprends maintenant l'étonnement de Molly. J'ai confiance en ma femme, mais pas en lui. S'il la touche encore, je ne répondrai plus de rien.

Point de vue de Molly

Je suis agréablement surprise de la réponse de Stan. Je ne pensais pas qu'il accepterait aussi vite. En frappant chez Amélia je prie pour que Greg ne soit pas là. La porte s'ouvre sur Amélia toute souriante quand elle me voit.

— Molly ! Tu es de retour. Rentre voyons. Dit-elle en s'écartant pour me laisser passer. Elle me prend dans ses bras et me cajole avec tendresse.

— Oui, mais seulement pour récupérer mes affaires. Je retourne chez moi Amélia, chez mon père. Une boule se forme dans ma gorge à la pensée de papa.

— Sincères condoléances ma chérie. Je suis là surtout, d'accord ?

— Merci, vous êtes gentille. Et vous, comment allez-vous ?

— Oh tu sais pour moi c'est toujours pareil. Gregory va bientôt retourner à ses cours et je vais me retrouver toute seule à gérer la librairie. Pas trop longtemps, car des entrepreneurs rachètent les commerces pour y construire à la place un grand centre commercial.

— Oh non, mais c'est horrible.

— Le pire c'est que je ne peux rien y faire. Je suis l'une des dernières à ne pas encore avoir vendu, mais maintenant je ne vais plus avoir le choix.

Il y avait tellement de tristesse dans sa voix que j'en avais les larmes aux yeux. La librairie était toute sa vie et on lui demandait de l'abandonner. Que va-t-elle devenir ?

— Je suis désolée Amélia, sincèrement. Qu'allez-vous faire ensuite ? Vous n'allez pas rester seule ici, j'espère.

— Ne t'inquiète pas pour moi Molly. Je vais enfin me mettre à la retraite même si je t'avoue que ce mot me donne la chair de poule. Gregory m'a proposé d'aller vivre avec lui, mais je ne veux pas être un poids pour lui. Il est jeune, célibataire et cela ne changera pas s'il vit avec sa grand-mère. Je veux qu'il trouve enfin la femme de sa vie et qu'il fonde un foyer, mais ça, tu le sais déjà. Dit-elle en esquissant un léger sourire.

À la pensée qu'il pourrait se marier, je ressentis une légère pointe de jalousie.

— Oh je suis, désolée, je ne t'ai rien proposé, à boire, excuse-moi.

— Non merci je ne veux rien ne vous inquiéter pas

Je reçois un SMS de Stan me disant qu'il était rentré. Je prends congé d'Amélia en lui promettant de revenir dès que je le pouvais. Elle m'avait proposé l'aide de Greg pour le déménagement, mais connaissant Stan il n'aurait pas apprécié du tout.

— C'est moi. Dis-je en entrant dans l'appartement.

— Je suis dans la chambre. Répond Stan.

Il est en train d'emballer ses affaires dans un carton. Quand il lève la tête vers moi, j'ai l'impression qu'il essaye de lire quelque chose sur mon visage.

— Ça va ?

— Oui et toi ?

Il me fixe toujours et je n'aime pas ça.

— Tu as quelque chose à me dire ? dit-il.

— Non et toi ?

Son petit jeu commence à m'énerver.

— Bon, dis-moi ce qu'il y a, s'il te plaît. Je vois bien que quelque chose te tracasse. Dis-je enfin.

— Elle va bien la vieille ?

— Oui côté santé oui, mais côté moral non pas du tout. On l'oblige à vendre sa librairie et elle va se retrouver seule.

— Pas de bol pour elle, sans me regarder. Puis il enchaîne. Et l'autre connard il était là ? dit-il.

Ah ben voilà pourquoi il était bizarre, je dirais même énerver.

— Non Stan il n'était pas là. Écoute je ne comprends pas ta réaction là. Je t'ai demandé avant si je pouvais y aller. Alors, pourquoi cette réaction maintenant ?

— Parce que je suis un gros con. J'ai complètement oublié qu'il était là. À la pensée que vous étiez ensemble ça m'énerve.

Il est jaloux, comme d'habitude. Mais au lieu de m'énerver, je me mets à comprendre sa réaction. Moi aussi j'aurai réagi pareil, même pire, je crois.

— Mon amour, dis-je en le prenant dans mes bras, il n'était pas là je te jure.

— Ben heureusement. Dit-il en m'embrassant.

— On devrait s'y mettre non. Dis-je en regardant les cartons.

— Non, pour l'instant madame Mercer j'ai d'autre projet pour vous. Dit-il en m'embrassant dans le cou.

— Ah bon ? Mais quels genres de projet monsieur Mercer ?

— Laissez-moi vous montrer.

Laisse-moi t'aider! Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant