Amnésie

Chapitre 26.

La vie a repris son cours au moment où je me suis rendue  au commissariat après trois jours d'émergement chez Stiles - celui-ci m'avait bichonné tout ce temps, sans même que je ne le remarque, et je dois avouer que j'ai encore du mal à m'en rendre compte -.
Là, j'y avais retrouvé Logan et Lucy, aux mines affreusement fatiguées et abattues. Logan avait mis du temps à s'en remettre et après la joie de me retrouver, il m'avait sermonné durant le temps d'une après-midi. J'ai voulu lui faire part de mon "secret" pour qu'il comprenne, mais je  pensais pas que c'était le bon moment. Un choc à la fois. Je me suis faite toute petite.

À vrai dire, je ne me souviens de rien. Seulement, lorsque Stiles m'avait expliqué en détail comment et où j'étais ce soir-là, je m'étais rendue compte que Deaton avait raison : je ne dois pas ignorer mes visions, car sans le savoir, quelques mois avant, j'avais vu ce qui allait se passer. Rien que d'y penser, ça m'en donne les frissons. Si j'avais écouté, avec un peu plus de savoir, tout ça ne serait jamais arrivé.
J'ai dû remercier et m'excuser plus d'un millions de fois auprès du groupe. Je me sens si mal à l'aise. Ils sont si courageux, si fidèles.
J'ai mis quelques semaines à passer à autre chose, je pense que le groupe aussi. Peut-être que l'avantage de cette expérience est que je suis maintenant considérée comme l'une des leurs.
Stiles et Scott se sont fortement disputés à propos du fait que Stiles n'avait pensé "qu'à moi" et non au reste du groupe. Qu'il les avait mis en danger sans penser aux conséquences. Encore aujourd'hui, Scott et Stiles sont toujours en froid, Stiles fait tout son possible pour que tout redevienne comme avant.

Je suis actuellement dans la voiture de Logan, celui-ci tient à me conduire tous les matins ainsi que chaque soirs.

- Lucy et moi avons à te dire quelque chose...

Je me tourne vers lui et aperçois un petit sourire illuminant son visage.

- J'attends, je réponds en lui donnant une tape amicale.
- Tu sauras ce soir.
- Tu peux pas me faire ça ! C'est injuste ! Je vais y penser toute la journée ! je m'écrie.
- C'est faux, tu vas penser à Stiles toute la journée !

Un silence gêné s'engouffre dans la voiture. Je ne sais absolument pas quoi répondre à cette remarque. On ne peut pas parler de ça... Pas maintenant ? C'est trop étrange.

- On verra avec le temps, je dis en sortant.

Il me fait un clin d'œil et fait marche arrière. Après avoir fixé la voiture disparaître, je me tourne et m'approche du groupe de Scott.

- Kathleen ! Ça fait longtemps ! Tu m'as manqué !

Mon sang se glace lorsque je reconnais la voix de mon interlocuteur. Théophile. Cet assassin. Je ne sais pas quoi répondre.

- Ah... Saluuut ! j'essaye de prendre un air dégagé.
- Tu étais malade ?
- Oui...

Il fronce les sourcils comme s'il avait quelque chose à dire mais il n'en fait rien. Il me sourie, d'un sourire chaleureux. Seulement... maintenant que je suis au courant de son crime, il me paraît plutôt faux, ce sourire.

- Tu pourrais passer chez moi ? Hein ? À moins que Stiles et toi...
- Euh... Je ne sais pas trop.

La cloche sonne et j'ai l'impression que tout le monde entre à toute vitesse, comme pressés de retourner en classe. Je me retrouve seule, face à cet personne qui ne me rassure absolument pas. Je regarde à gauche à droite. J'aimerais tant qu'il ne fasse pas aussi froid, il va remarquer que je suis apeurée par la buée abondante de mon souffle.

- Tu... Euh... En fait j'aimerais savoir pourquoi tu tiens tant à ce que je vienne chez toi ? Bien que j'en ai envie... C'est juste...
- Kathleen je vais aller droit au but.

Il fait un pas vers moi et je me paralyse.  C'est mauvais signe, très mauvais signe. Sa main s'envole et vient de poser dans mes cheveux. Il sourit. Je frémis.

- Je te trouve si différente... J'aimerais te présenter à ma famille.

Je commence à rire nerveusement et sens le sang affluer derrière ma peau.

- Ne sois pas timide... J'ai cru comprendre que tu m'aimais bien aussi...

Je regarde de tous les côtés. Son regard me transperce et j'ai l'impression qu'il peut lire en moi et m'enlever mon âme. J'ai peur de le regarde droit dans les yeux. Je sais qu'il n'a pas l'intention d'être gentil avec moi et que tout ça n'est qu'un piège. Il y a deux solutions : soit je m'enfuis et il risque de me rattraper et de me faire un nombre de choses atroces, soit je le fais mariner et j'ai des chances de pouvoir m'en tirer. La deuxième option me convient.

- Il n'y a que nous deux...

Il pose ses mains sur mon bassin et je frissonne de dégoût. Je grimace, je ne peux m'en empêcher. Je recule.

- Un problème ?

Il me prend dans ses bras et me sert fort. Tel un psychopathe en manque d'affection. Son parfum sent littéralement la mort, je n'arrive plus à respirer. J'arrive enfin à me dégager de son étreinte.

- Non mais ça va pas ? Lâche moi !  je m'exclame contre lui.
- Je crois que tu n'as pas bien compris Kathleen : tu es seule et beaucoup trop faible pour moi.

Je commence à courir mais il me rattrape et me fait trébucher. Tout tombe toujours sur moi, c'est horriblement injuste. J'ai le souffle court et je n'ai pas la moindre idée de comment gérer mes émotions. Tout va si vite que je ne comprends pas ce qu'il m'arrive. La seule chose que je peux espérer à ce moment même est qu'une personne dans une salle de classe me voit et vole à mon secours.

Il me relève en me tirant par les cheveux. Une douleur se propage sur mon crâne. Je pousse un petit crie et lui donne en retour une gifle. Tout est si calme. Il ricane et fait de même tout en m'insultant et en me poussant jusqu'à ce que je retombe tête la première. Je me sens humiliée, terriblement mal. J'ai envie de pleurer, comme une pauvre petite fille. Je ne veux pas être cette fille faible

J'ai très peur, je suis consciente cette fois-ci et je n'ai aucune idée de comment tout cela va se terminer. Nous ne sommes pas dans un film et je ne survivrai pas à d'autres de ses coups de poings et gifles.

- HEY ! TU FOUS QUOI ?! LAISSE LA !

Stiles arrive en courant. Je me sens si soulagée de n'être plus seule. Il me donne la force de me relever et de faire face au diable.

Stiles s'avance vers Théophile sans même attendre de réponse sarcastique et lui met un coup de poing, puis un deuxième, et encore un autre. Théophile paraît surpris et déstabilisé. Il tombe au sol. Nous pouvons partir et prévenir la proviseur.

J'accours en sautillant près de Stiles qui ne cesse de le frapper.

- Stiles vient !

Durant quelques secondes, essoufflé, Stiles pose un regard méfiant dans le miens.

- Il t'a fait du mal ?
- Non...
- Tu saignes, ne me mens pas ! Comment il t'a fait ça ?

Il frôle de son doigt ma lèvre inférieure et, même si ce n'est pas le moment, je ressens ce que je ressens tout le temps quand il me fait quelque chose du genre.

- Il m'a frappée et poussée.

Stiles se crispe.

Et le pire arriva.

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Hey ! Enfin un nouveau chapitre ! (Pas très long je l'admets et j'en suis désolée). Cela fait déjà deux semaines que j'ai repris les cours et j'ai déjà une tonne de devoirs dont cinq contrôles pour la semaine prochaine... Ca m'avait manqué de ne pas vous avoir écrit !