Chapitre 17.

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Je me cramponne à ma serviette. Mon cœur bat la chamade et l'eau qui coule sur ma nuque n'est pas agréable.

- Stiles ?! Tu m'as fait peur !
- Oui... Euh... Je sais... Excuse moi...

Il regarde ailleurs, gêné. J'ai l'impression d'être très souvent dénudée en sa présence.... Il va falloir changer cette habitude. Il va se mettre dans un coin pendant que j'attrape un pyjama simple que j'enfile à toute vitesse en vérifiant chaque seconde qu'il n'est pas en train de me regarder.

- Donc... Tu as intérêt à avoir une raison valable de ta visite. À moins que tu vérifiais la qualité de mon placard ?
- Ha.ha.ha. Très drôle... Je me suis renseigné sur ta marque.

Cette conversation devient plus intéressante tout à coup.

- Deaton t'as expliqué quoi au juste, la dernière fois que vous vous êtes entretenus ? me demande-t-il, soucieux.

J'hésite. Stiles est mon ami, enfin... je crois. Mais je n'ai pas envie de l'impliquer là-dedans. Je suis terrifiée à l'idée que des chasseurs de voyantes me pourchassent mais pire encore : qu'ils en prennent à mes amis. Plus particulièrement à lui.

- Rien.
- Kathleen, dit moi.

Son ton autoritaire et son regard sérieux, presque méchant, m'intimident.

- Ne te mêle pas de ça Stiles.
- Pourquoi ?
- Je ne veux pas qu'il t'arrive quelque chose.

Sur ces mots, il recule vivement. Sa tête se décompose.

- Quoi ?

Il pose sa main sur ma tempe gauche et trace sur ma peau des lignes géométrique. J'essaie de me concentrer mais au contact de sa main qui me donne mille frissons, je perds tout repaire, toute intelligence, toute normalité. Je deviens une esclave.
Lorsque qu'il l'a retiré et qu'il se mord la lèvre inférieure en passant la main dans ses cheveux, je reprends mes esprits et comprends alors : la tâche noire a continué d'accroître.

- Elle s'est encore étalée ? je demande.
-Oui... Bon il faut que je te dise tout sur cette marque, mais toi : tu dois me dire ce que Deaton t'a expliqué, ok ?

Non, je ne veux pas. Et puis... Arrête de poser tes mains sur moi...

- Ok. Toi d'abord, je réponds.
- Une légende dit que lorsque l'on possède une tache pareille, un groupe de créatures surnaturelles t'a comme proie. Ils veulent t'éliminer. Parfois, ils n'y a aucune raison à cette chasse sans limite. Ils veulent tout simplement tuer, où se nourrir d'un sang... Pure.
- Pure ?
- D'une vierge...

Je sens le sang affluer sous ma peau... Je suis gênée. Je ne pensais pas avoir ce genre de discussion avec Stiles, surtout avec lui.

- Mais parfois, c'est juste pour le plaisir comme tu dis ? je demande.
- Oui. Pour le plaisir.

C'est encore pire dit comme ça.

- À toi.
- Ok... Hum. Deaton m'a expliqué que je suis une voyante et qu'un groupe de Chasseur de voyante a tué toute mon espèce pour que la vérité n'apparaisse jamais. Ne m'en demande pas plus à ce sujet, je ne sais pas de quoi il parle. Il reste une voyante, mais elle se cache loin d'ici.
- Si tu as la trace c'est qu'ils t'ont trouvé...
- J'aimerais...

Le téléphone de Stiles se met à sonner. Il décroche en lisant le nom écrit dessus.

- Allô Lydia ?

J'aurais dû m'en douter... Je ne suis pas du tout possessive mais pour une fois j'aimerais qu'il ne lui réponde pas et qu'on continue à parler. C'est horrible parce que j'aimerais être quelqu'un pour lui. Je ne sais même pas s'il me considère comme une amie. Il me l'a dit une fois, mais tout peut changer non ?

- Lydia a besoin de moi pour l'aider à... Peu importe. On s'appelle ce soir ?

Je le regarde. Aucun son ne sort de ma bouche. Je suis si frustrée, si énervée que la seule chose que je fais est me diriger vers la fenêtre pour l'ouvrir. Qu'il sorte maintenant et qu'il me laisse tranquille.

- Kathleen ?

Je ne le regarde pas.

- À demain... il me dit tout bas.

[...]

J'ai beaucoup de mal à me lever. J'ai une affreuse migraine. Heureusement celle-ci passe après quelque minutes. Je me lave le visage à l'eau froide. Je sursaute en voyant mon reflet dans le miroir. Les larmes me montent aux yeux. La tâche noire a recouvert mes tempes et la partie bas de mon visage. J'avale la boule que ma gorge ne peux empêcher de former. Je suis un monstre.

J'entends des pas dans l'escalier. Oh non. Si Lucy ou Logan me surprend avec ça sur mon visage ils vont prendre peur et m'emmener à l'hôpital et tout deviendrait un calvaire. L'hôpital n'est pas un endroit que j'apprécie particulièrement, j'ai dû y dormir une bonne semaine après mon accident et je n'ai pas envie d'y retourner.

Vite, j'attrape le fond de teint de Lucy et me tartine maladroitement les tempes.

- Toc Toc Toc ! Lucy tape à la porte.

Un peu de poudre et le tour est joué. On y croirait presque.

- J'arrive !
- Coucou, miss ! me salut-elle.

Elle me tend un prospectus, l'air fier. Sur celui-ci il y a marqué "Cours de danse moderne au gymnase de Beacon Hills".

- Euh... Tu vas t'inscrire ? je demande.
- Non, pas moi. Mais peut-être que ça peut t'intéresser après tout ? Tu adorais la danse avant. Tu l'as pratiqué pendant dix ans.

Ah. Bon. Je ne m'en souviens même pas.

- O...ok...
- C'est d'accord ? Oh génial ! Je t'inscris maintenant, et ton premier cours commence ce soir !

Elle me tend un justaucorps noir avec des ballerines de danse. Je prie pour que la tâche noire ne se soit pas répondue sur des zones visibles de mon anatomie.

[...]

Arrivée au lycée je vois Stiles au loin. Mais je l'ignore malgré ses grands signes. Je ne lui fais pas la tête j'arrête juste de lui parler car je sais que je n'ai pas ma place avec lui, ni avec les autres. Parfois je ressens des picotements à l'endroit des tâches. C'est fort désagréable.

Je n'ai qu'une envie : trouver Théophile et m'en faire un ami. Je me dirige vers mon casier pour y déposer quelques livres. Alors que je crois avoir finis, un papier tombe à mes pieds. Il est écrit quelque chose en caractère italique. L'ancre a un peu bavé et il semblerait que la feuille soit abîmée.

"En réalité, tu es déjà morte."

AmnésieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant