Dear memory

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Ma tendre sœur,

C'est avec la peur du frère qui se confie que je t'écris cette dernière lettre. Le duc est un monstre mais c'est avec effroi que je vois qu'il deviendra pour de bon ton époux. Je pensais que père n'irait pas jusqu'au bout de ses paroles. Qu'il ne t'offrirait pas en pâture à ce chien galeux. Tu dois être forte Apolline. Pense à moi. Je ne sais pas où je serais dans les années à venir mais je reviendrais, assez fort pour t'arracher à lui. Je ne peux accepter de vivre une minute de plus dans cette demeure en te sachant entre ses griffes. Mais, aujourd'hui,  je ne peux rien faire pour toi, pour nous.

Puisses-tu essayer de vivre heureuse petite sœur. Puisses-tu le rendre plus tendre, faire taire la sauvagerie que les rumeurs lui prêtent. Puissent les attaques se tarirent, que ton mariage ne soit pas vain. Je t'en supplie petite sœur. S'il t'arrive quelque chose, envoi moi l'un des hommes en qui tu auras le plus confiance. S'il te fais le moindre mal, je le tuerais de mes propres mains.

Je t'aime Apolline. Garde en toi le souvenir de ce frère qui t'aime plus que sa propre vie.


Adieu ma sœur

Jean Joseph de Châteauneuf-Randon d'Apchier


Evangeline [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant