2- Vision parisienne

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L'Histoire de l'humanité ne fait que commencer ... ;)
Bonne lecture !

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Je descendais les marches quatre à quatre, remontée telle une furie en ce beau matin de dimanche. La semaine allait bientôt recommencer, monotone bien que mes amis me garantissaient toujours de belles intrigues.
Encore en pyjama, j'avais pris l'habitude de me lever parmis les premiers de la famille tous les dimanches matins. Je tenais à profiter de ces courts instants de tranquillité ou rien ni personne ne venait me déranger.
Un peu de calme canalisait mon caractère de cochon ! Cela me fesait réfléchir aux visions que j'avais eu durant ma semaine afin de faire une sorte de point. Me remettre les idées en place ! Mes parents me l'avaient fortement conseillé depuis mes quatorze ans, l'année où mes visions futuristes étaient devenues plus denses.

Je m'assis sur l'une des chaises de la salle à manger. Ma demeure restait très moderne, de couleur blanche, parquet en chêne et rideaux lilas. Lorsqu'ils venaient, mes amis avaient rarement été blasé devant tant de ... goût. Ma mère Isabell était assez bonne dans ce domaine. Je lui fesais entièrement confiance.
Je fermais mes yeux un instant, savourant la plénitude qui planait en moi. Dix minutes pouvaient passer sans que je les remarque quand je fesais du yoga. Un peu ringard, non ?
Enfin, après une longue inspiration, je me remémorais doucement les images que j'avais vu défiler peu avant mon réveil.

Un champs, Paris, une tour... la Tour Eiffel ! Tout s'enflammait autour de moi. Des gens couraient, hurlaient de désespoir. Du haut d'un large immeuble haussmannien, plusieurs personnes se jetaient sans ménagement par les fenêtres éclatées. Des femmes terrorisées abdonnaient leurs enfants qui pleuraient à s'arracher les poumons. Puis, une vitrine explosa envoyant valser dans les airs des centaines de petits bouts de verre délicats, plongeant docilement dans la chair de ces pauvres gens.

La vision devint enfin trouble, et je pus relacher la terreur qui s'était logée dans ma poitrine. Je sentais encore la fumée s'immiscer dans mes narines, pour un peu que le sang de ces victimes ne s'aventure aussi vers moi. Des visions aussi réalistent, j'en vivais de plus en plus. C'était pour ainsi dire... troublant. Je ne savais que penser de cela car si elles se révélaient être réelles, de nombreuses horreurs allaient bientôt arriver. Mes dons ne se trompaient jamais, c'était plutôt les interprétations que j'en fesais qui s'avéraient être fausses. Très rarement cependant ...
Je plissais les paupières d'inquiétude. Je ne pouvais pas en parler à ma famille. Personne ne me croirait. D'autant plus que si je me trompais, cela aurait de lourdes conséquences... Non, je garderais ça pour moi encore un moment ...
Pour le bien de tous les êtres chers que j'aimais.

Vers huit heures, mon frère me rejoignit sur le canapé. Le seul à qui je me confiais au sujet de mes visions porteuses d'un message et d'un événement. Pour vous le décrire, à première vue, c'est un garçon type bellâtre. Une perle rare dénichée au fond de l'océan comme ses yeux. Il a les même que moi, d'un bleus sauvages couleur de l'eau, avec une touche d'un doux vert sourcier. Nous les tenons tous les deux de notre cher père adoré !
Il a des cheveux bruns foncés et est grand et majestueux, et c'est un exigeant drageur. Évidemment, cela ne pouvait manquer au tableau du gars parfait. Rassurez vous, il a ses défauts... heureusement !
Avachi, en position de baleine échouée, il me fit un signe de la tête pour que je lui comte ce que j'avais vu.
Lorsque je m'arrêtais enfin, il me dévisagea.

_ Purée ... c'est affreux ce qui se trame. Tu es sûre que c'était bien une de tes visions ?

_ Oui malheureusement ...

_ Tu veux qu'on en parle aux parents ce matin ? La situation est plutôt grâve là ... tu n'as qu'à prévenir les autorités comme la dernière fois ?

_ Non ... il y a beaucoup plus d'enjeux qu'un simple homicide si je puis dire ...

_ Tu ne veux quand même pas laisser ces gens vivrent ces horreurs ?

Mon visage se froissa de douleur. Ma tristesse contre moi-même était toujours désagréable quand des vies dépendaient de moi. Je tenais leur vie, leur destin entre mes mains à chaque fois qu'un événement grave allait se dérouler et que j'en prenais conscience parce que mon cerveau voulait bien me le montrer.
Pourtant, je ne savais jamais comment réagir et mon frère était toujours de bon conseil. Il était présent et j'avais énormément de gratitude pour sa solidarité dont j'avais grand besoin.

Surtout en ce moment...

Il se pencha vers moi et m'enlaça de ses grands bras bienveillants. Pierre me caressa gentiment ma chevelure de brunette tandis que je me réfugiais au creux de son cou. Heureusement qu'il était là !

_ Snif, reniflège-je amèrement.

_ T'inquiéte pas soeurette, je suis là pour toi, me répondit-il.

Nous restâmes enlacés durant dix longues minutes le temps que je me resaisisse.

_ Désolée frérot ... je sais pas ce qui m'a pris, dis-je en essuyant maladroitement une larme qui roulait le long de ma joue.

_ Ne sois pas désolée, tu vis des choses que d'autre n'ont pas. C'est normal de pleurer... et avec mon corps de dieu grec, je ne peux que te prêter mon épaules musclée ! me taquina t-il.

Il m'arracha un sourire peu assuré. Un vrai soleil ce Pierre !
Je me défis de notre étreinte fraternelle pour préparer le petit déjeuner. Encore toute chamboulée par ce que mon frère m'avait dit, je ramenais les assiettes, droit de la cuisine...

Lorsque ma DEMI-SOEUR tant appréciée finit par arriver...

Marianne, ClairvoyanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant