25- Papa le Tueur, le Menteur.

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PDV Lawrence:

À 21h00, je rentrais dans le bureau de mon père. Mes mains tremblaient. Je les cachai donc dans mon dos. Ma posture n'indiquait en rien ma peur de ce qui se préparait.

Je devais réussir la mission que m'avait confié Fanck. Si je ne le rendais pas fier alors à qui devais-je faire mes preuves ?

Je glissai jusqu'à son bureau où il travaillait d'arrache-pieds. Son pouvoir était grand mais son travail était dur et demandait beaucoup de minutie.

_ Père ? dis-je la voix forcie.

_ Que veux-tu ? Je travaille, me répondit-il simplement.

_ J'ai pour ordre de vous demander de nous rejoindre dans l'hélicoptère de ma tour sud pour décoller en direction de la Norvège chez vos amis...

_ Maintenant ?

_ Oui père.

Il se leva faisant mine de rassembler ses affaires. Je me retournais poir me diriger vers la sortie mais je trouvais cela bizarre qu'il capitule aussi vite.

Cela aurait dû me mettre la puce à l'oreille...

Un violent coup à la tête me fit tomber en avant. En un rien de temps, deux hommes me tenaient emprisonnés entre leurs gros bras. Je clignai des yeux encore sous le choc de ce brusque retournement de situation.

_ Mais pourquoi père ? Que se passe t'il ? Je ne comprends pas ...

_ En effet, tu ne comprends pas. J'avoue que placer des micros dans les chambres m'aura servi..., dit-il en me caressant lentement le menton.

Ce fut comme une douche froide. Je n'esquissai aucun geste, ne prononçai aucune parole.

_ Ton ami Franck est activement recherché sur la base. Il sera abattu.
Il s'arrêta et reprit son monologue.

_ Toi... je te réserve une longue agonie. Tu es une vraie Brillante et tu n'as pas voulu suivre ta raison mais ton coeur. PA-THÉ-TI-QUE. Tu me fais défaut ma fille.

Je levai le regard. Pour un peu, je lui aurais craché au visage. Il allait me tuer. Mon père qui disait me protéger ?

_ Emmenez la et ne lui faite aucun traitement de faveur.

Les deux hommes m'entraînèrent dans les sous-sols sombres de la base. Une cellule s'ouvrit et ils me jetèrent vulgairement à l'intérieur.

_ Alors la fille du Chef se rebelle ? Elle aurait mieux fait de se rebeller pendant les combats... dix fois plus sexy ...

_ Taisez vous ! hurlai-je.

Ils partirent en riant, me laissant seule dans le noir complet. Je ne voyais pas à deux mètres. Heureusement ma montre s'illuminait dans le noir.

21h14...

21h35...

21h57...

Les minutes défilaient. Je m'inquiétais pour Franck. S'en était-il sorti ?
Viendrait-il me sauver ?

22h01...

22h19...

22h35...

Soudain, j'entendis un bruit sec. Comme si une chose tombait au sol. Doucement des pas se rapprochèrent. Un bruit de clés et la porte s'ouvrit sur une ombre qui me fit signe de la suivre. Indécise, j'hésitais. Il renouvella son geste et je décidai de prendre le risque.

_ Franck ?

_ Non... ce n'est pas Franck. C'est son ami. Il m'a demandé que je m'occupe de toi. Il avait vu les gardes t'emmener au sous-sol. Il reste caché. Tais toi maintenant.

_ Mais ...

_ Chuuut.

Une arme collée contre son torse, il avançait prudemment. Nous longions les couloirs vides et obscurs. Je le suivais derrière. Pendant dix minutes, nous ne parlâmes pas. Pas d'échanges de paroles, que des pas adoucis sur le sol en béton.

Tout à coup, il leva sa main signe qu'il avait entendu quelque chose. Il tira une balle. Le tir ne fit aucun bruit.

Il doit avoir mis l'anti-bruit, pensai-je.

Un corps au fond du couloir s'affaissa lourdement par terre. Il ouvrit une porte et nous nous retrouvâmes en plein air avec la lune à l'horizon. Il m'attrapa la main et il courut en me trainant jusqu'à un hélicoptère silencieux. La nouvelle technologie était très performante...

_ Monte, m'ordonna t'il.

_ Mais et Franck ?

_ Je reste ici. Monte !

_ Vous allez vous faire tuer ! C'est de la folie, vous êtes deux contre une centaine de personnes !

_ Pas si on le fait en silence. Allez !

Il me poussa à l'intérieur. Il devait avoir reçu l'ordre de me mettre en sécurité. Sortant mon arme, je mis l'anti-bruit. Je les aiderai du haut de l'hélicoptère à ma façon. Ce dernier démarra et s'envola rapidement dans les airs. Je tirai sur un garde qui se rapprochait de l'endroit où se trouvait l'ami de Franck. Un agent aussi ...

Bientôt je ne distinguais plus aucune partie de la base. La nuit sombre m'enveloppa.

********

Le soleil commençait à réchauffer la neige des falaises de Norvège. Dans l'hélicoptère, un garde lourdement armé assurait ma protection. Est-ce que je la méritais ?

J'avais ordonné l'exécution de milliers de personnes. Comment pouvais-je ne pas être jugée ?

L'hélicoptère se posa sur le toit d'un bâtiment qui me semblait être un hôtel.

_Descendez mademoiselle, dit l'homme armé.

Je le suivais m'accablant de reproches. Où sont les deux agents ? Franck et son ami s'en étaient peut-être pas sortis ...
On me laissa seule dans une chambre verrouillée à clés. L'hôtel avait l'air d'être très surveillé.

J'étais en sécurité moi.

Je décidai d'appeler à l'hôpital où était mon frère.

Me pardonnerait-il ?

*********

PDV Marianne:

Enfoncée dans le coin de mon lit, un coussin derrière la nuque, je fredonnais une petite comptine. Mon frère n'était toujours pas revenu à lui depuis son coma. Voir mon grand frère dans cet état impuissant m'était insupportable. Heureusement, nous étions en grandes vacances et je n'avais pas à affronter le regard de mes amis chaque jour. De plus, j'avais annulé toutes mes sorties depuis l'attentat car poser un pied dehors relevait encore de l'exploit.

Bizarrement le nombre d'attentats avaient augmenté depuis deux jours.

Ils touchaient particulièrement les gens qui travaillaient pour l'État universel. J'avais peur aussi pour mon père qui en faisait parti. C'était troublant comme une vie pouvait basculer juste à cause d'une certaine idéologie ...

_ Marianne ! m'appela ma mère.

_ Quoi ? répondis-je mollement.

_ Viens voir en bas !

Le ton de sa voix n'avait pas l'air joyeux comme depuis un certain temps, mais je descendais tout de même. Peut-être Philippe venait-il me rendre visite ?
Ma mère n'appréciait pas qu'il vienne car sa présence renforçait mon insécurité. Mais ma mère était beaucoup plus protectrice qu'avant avec moi depuis que ma soeur avait déserté et que mon frère était entre la vie et la mort. Forcément cela pouvait se comprendre, même pour une fille comme moi qui rêvait de liberté !

Marianne, ClairvoyanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant