22- Amour

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Point de vue de Philippe:

         
                      Philippe arriva à l'hôpital où avait été transféré vers le lendemain midi, le frère de Marianne. Les hélicoptères avaient une grande autonomie  de nos jours et cette nouvelle fonction de durée avait largement son avantage. Je présentais ma carte en tant que fils du Chef de Conseil universel et entrai doucement dans la chambre de Pierre.

La couleur blanche était la teinte principale des murs, monotone et rappellant chaque seconde que tu étais dans un endroit médical. Pierre bougea en vain sa tête dans ma direction. Il grogna dans son sommeil et le silence fit de nouveau place dans la pièce. Je m'avançais timidement -bien que cela ne me ressemble pas- vers le corps affaissé de Marianne. Ses cheveux bruns tombaient raidement le long de ses épaules et ses paupières fermées sursautaient comme si elle faisait un cauchemar. J'approchai ma main vers son visage et entrepris de la toucher au niveau du front pour me remettre les sensations que je n'avais point oublié, à jour. Un cri s'échappa de sa bouche lorsque je commençai mon ascension contre sa peau douce. Marianne me regardait interdite. Je lui souris, essayant de cacher mon inquiétude vis-à-vis d'elle et de son frère. Ils avaient vécu un attentat ! Ce qui était par conséquent, un choc immense pour eux. De plus, son frère était dans un sale état ce qui n'arrangeait en rien la situation. Marianne ouvrit la bouche pour parler mais dans un élan d'amour et peut-être de pitié, je la pris au creux de mes bras et coupai court à ses propos. Pendant notre échange silencieux, je sentai le coeur de la jeune fille contre mon torse. Sa poitrine chaude s'écrasait sans ménagement sous son tee-shirt et tout à mes sensations, je voulus l'embrasser avec passion. Cependant, ce n'était ni le moment et ni l'endroit adéquats. Derrière nous, comme notre étreinte semblait s'éterniser, on entendit un râle rageur qui nous ramena immédiatement à la réalité. Le visage de Marianne s'était d'un seul coup illuminé et elle partit en courant se jeter sur son frère pour le couvrir de baisers tendres.
Ce dernier rit mais soudain, la face de Pierre se durcit et pâlit à vu d'oeil. Son corps se contorsionna et fut pris de convulsions brutales. Des alarmes rouges se déclenchèrent autour de son lit puis des infirmières rentrèrent avec machines et appareils respiratoires, les muscles gonflés à bloc. Je pris la main de Marianne qui était restée figée devant ce retournement de situation et la tirais vers la sortie de la chambre. Je l'entrainai dans le couloir où elle s'effondra sur un banc de chaises. Ses mains retenaient sa tête et cachaient ses yeux brouillés de larmes. Moi, petit égoïste, je lui caressais le dos, totalement frustré de ne rien pouvoir faire de plus. Plus que attendre... Je pouvais le ranimer mais je devrais dévoiler mon plus grand secret à Marianne. Je ne voulais pas... Pas maintenant.

Bon sang Pierre ! Que t'es t'il arrivé ?!

Nous patientâmes pendant quelques minutes jusqu'à ce qu'un infirmier corpulent que nous avions croisé lors de l'intervention urgente nous fasse signe de venir le voir. Nous le suivâmes jusqu'en bas proche de la salle d'attente des familles des victimes. Son expression devint grave et je pris la main de Marianne dans ma paume en lui faisant une petite pression pour la soutenir. Il fronça les sourcils et demanda si nous étions de la famille du jeune homme nommé Pierre Lorentz. J'acquiesçai tandis que Marianne restait silencieuse.

_ M.Lorentz est tombé dans le coma. Un coma profond dont seul Dieu en connaît l'issue. Vous ne pouvez malheureusement plus aller lui rendre visite sauf s'il passe dans un coma moins grave. J'espère mes enfants qu'il s'en sortira mais il est jeune et fort alors prions.

_ Merci Monsieur de vos informations. Vous pensez qu'il se rétablira quand ?

_ Je n'en sais rien, cela dépendra uniquement de lui. Où sont vos parents ?

_ Ils travaillent car cela fait presqu'une semaine qu'ils avaient pris congé...

Le médecin partit. Il devait sûrement avoir l'habitude de faire le sale boulot des mauvaises nouvelles. J'espèrais franchement que Pierre guérirait vite.

Sa soeur l'aime tant, et je me rends compte que j'aime tant sa soeur.

Ne vit-on que par des liens d'amour ?

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Commentaires et étoiles si je le mérite ? ;)

Bisous j'espère que vous aurez aimé !! <3

Marianne, ClairvoyanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant