Réflexion

Sociabilité

J'ai des problèmes de sociabilité.

Je m'en rend compte maintenant que mon seul compagnon de solitude est loin de moi.

J'avais fait de la solitude ma marque de fabrique, le repère de mon âme, le nid de mon bonheur, la maison de mon cœur.

Cette maison de solitude n'était au début, sensée n'accueillir que mon esprit, les simples recoins de mon âme.

Elle n'était pas très grande et j'ai hébergé sans l'imaginer la partie manquante de l'être que j'étais, la pièce du puzzle perdue, enfin retrouvée.

Cette présence avait alors réchauffé mon antre d'asociable et ma vie semblait tellement paisible.

Moi, lui, contre le reste du monde.
Ma solitude et sa solitude contre le reste du monde.

De nombreuses fois, on m'a prévenue. Cette solitude, qui était la mienne, n'était pas la sienne.

Ma solitude est ancrée dans ma peau, marque les traits de mon visage. Cette solitude est irréversible et tellement paisible.

Sa solitude n'était encore qu'une enfant, qu'une petite tique de 2 jours. Cette solitude n'allait pas tenir je le savais, il ne l'imaginait sûrement.

Alors quand il a quitté ma cellule, l'air glacial à traversé mes veines et j'ai compris combien ma solitude était noire et triste, combien mon antre était froide quand il n'était pas là.

J'ai compris comme le monde était grand et moi petite.

J'ai compris que je retournais tristement à ma solitude tant aimée.

Elle est finalement le seul réconfort qu'il me reste.

Mon compagnon de solitude ayant préféré la sociabilité.