Réflexion

Il était temps

Parfois l'écriture ne peut nous soulager.
Parfois l'envie d'écrire n'est plus là et l'on attend patiemment le moment où mettre des mots sur nos sentiments devient nécessaire.
Parfois l'écriture n'est plus assez puissante pour nous aider à avancer.
On se dit qu'il ne faut pas la délaisser, car elle est notre plus chère alliée, mais l'écriture n'a pourtant pas pu nous sauver.

Suite aux événements qui ont meurtris la France, l'inondation d'information sur les réseaux sociaux, dans la rue, à la télé, dans les journaux, les conversations... Mon cerveau ressemblait à une bouillie de données qui ne voulaient pas se fixer. J'aurai pourtant du être une des premières à réagir, considérant l'écriture comme le moyen de pacifier les ardeurs et les peurs.
Pourtant, le simple fait d'ouvrir Wattpad devenait une corvée. Comme aller chez le dentiste ou passer un examen.

Et puis j'ai parlé. J'ai parlé a quelqu'un qui cet été a perdu une personne chère. Elle me disait que c'était dur d'être seul face à cela, de rester fort malgré la distance. Elle m'a soudain dit :
"Jte jure, ce que j'ai le plus peur c'est d'oublier, oublier nos souvenirs, nos délires, ses mimiques... Et là c'est horrible parce que j'ai du mal à me rappeler sa manière de parler, sa voix."

A cet instant une seule réponse m'est apparue : "Écris"

J'ai à ce moment là retrouvé tout ce qui me manquait ces derniers temps, les raisons d'écrire, de mettre sur papier ce qui nous tient à cœur.

Parce qu'il ne faut pas oublier.

J'ai alors pris mon téléphone et commencé ce texte que j'attendais d'écrire depuis 1 semaine.

Je me dis aussi que peut être, si ces futurs djihadistes avaient pris le temps d'écrire leur haine, de l'extérioriser, peut être n'auraient-ils pas rejoins l'armée de la mort.

Parfois l'écriture fait un bien fou, comme un poids retirée des épaules, un long sac que l'on traînait.

L'écriture est purificatrice, elle m'aide à avancer sans oublier.