DOPE [JiKook]

Faces aux doutes

Je m'étirais tout en faisant attention à ne pas arracher ma perfusion, le soleil violait ma vue et m'empêchait ainsi de me rendormir. Je me tournais sur le côté, les yeux fermés en espérant que ce foutu soleil me foute la paix, mais je sentis quelque chose de chaud. Un souffle agréable qui me caressait le visage et une odeur fruité que je connaissais très bien. J'ouvrais les yeux, le cœur battant à tout rompre, je n'y croyais pas et pourtant si. Il était là, allongé près de moi, le visage calme et la bouche légèrement ouverte. Il dormait paisiblement, si bien que je n'osais pas le toucher. Je me rappelais alors les événements de la veille avec un sourire, JungKook... Ce gamin qui était si froid d'habitude voulait qu'on oublie le pacte que nous nous étions fixé dès notre deuxième rencontre. Mais bizarrement, je ne ressentais rien. Mon sourire s'effaça aussitôt, je ne l'aimais pas. Pendant un an, je m'étais interdit de l'aimer, et maintenant que j'avais le libre droit de le faire, mon cerveau et surtout mon cœur étaient bloqués. Comme si l'amour que je voulais lui donner était soigneusement enfermé dans une cage, et que rien ne pourrait le faire sortir. Je me sentais mal tout d'un coup, si JungKook avait décidé d'annuler ce pacte, cela voudrait-il dire qu'il était amoureux de moi ? Mais je ne voulais pas lui donner de faux espoirs, je n'avais rien répondu la veille. Ne sachant pas quoi dire, la seule chose que j'avais ressentie, c'était un soulagement et puis il s'était estompé bien vite. C'est bien ce que je dis, pour moi il m'est impossible de l'aimer, tout simplement parce qu'une relation ne peut pas naître comme ça. Je ne peux pas aimer quelqu'un qui a assouvi pendant un an mes désirs de chairs. Je ne peux tomber amoureux de JungKook, tout simplement parce que je ne l'aime pas.

Je me retournais vers le mur pour ne pas à voir son visage, je me sentais mal pour lui, pour TaeHyung et les autres. Mais je ne pouvais rien faire d'autre que de rester allonger là, sans bouger, avec JungKook à côté. Je me sentais sale par dessus tout, je voulais juste m'éteindre sans dire au revoir à ceux qui partagent ma vie. Je voulais juste tout laisser tomber, partir dans une autre ville, un autre pays et recommencer ma vie. Quand ? Je ne sais pas. Si je vais vraiment le faire ? Je ne pense pas... J'étais totalement perdu et seul sur ce coup la.

Quand je sentis le lit bouger, instinctivement je fermais les yeux pour faire croire que je dormais encore. Je l'entendis soupirer, se lever et quitter la pièce. Je me détendis enfin et ouvrais les yeux, à nouveau agressés par ce putain de soleil. Je râlais et me retournais, regardant sans réellement me poser de questions la place qu'occupait JungKook quelques secondes avant. Son odeur était là, le drap était froissé et l'oreiller avait encore la forme de son visage. Je soupirais et me redressais, j'avais encore mal partout. Mes blessures étaient encore à vif et les douleurs étaient aigües Je collais ma main contre mon front, je me trouvais chaud... J'avais de la fièvre ? Fort possible. Jin entra dans la chambre accompagné du garçon qui était là hier. Mon ami s'avança pour s'asseoir sur une chaise en face du lit tandis que le jeune roux se mit près de moi sur le lit. Je les regardais, déjà je ne connaissais pas l'autre gars, hormis hier ou il m'a parlé un peu, mais sans plus. Je retournais alors mon attention vers Jin qui me sourit.

- Comment tu te sens ?

- J'ai mal un peu partout... Répondis-je en grimaçant.

- C'est normal... Je vais t'examiner vite fait et te donner des anti-douleurs ok ?

Je fis oui de la tête et laissais Jin regarder mes blessures. Il nota quelques trucs sur un carnet et se tourna vers le jeune.

- XiuMin, tu peux aller m'acheter ça ?

Le dit XiuMin sourit et sortit avec la liste de Jin entre les doigts. Je ne comprenais toujours pas ce que je faisais ici, ni même où j'étais. J'avais complètement oublié ces détails tellement JungKook m'encombrait mes pensées. Je regardais donc Jin, un air perdu sur le visage. Comprenant que je ne savais rien de la situation, il se rassit en face de moi avec un sourire doux comme seul lui sait le faire.