Welcome to my world

Petiote....

Je toqua a la porte de la chambre de Patrick, il ouvrit quelques temps après. Son teint était cireux, ces yeux rougis et de profondes cernes creusaient ses paupières. Quand il me vit, il essaya de sourire. Sa tentative me détruit. Lui qui avait normalement toujours un sourire en réserve...
-Pat', tu... Tu saurais pas ou es Oncle Zack...?
-Dans le bar de l'hotel. Va le voir, dit-il d'une voix douce, je crois qu'il a besoin de parler. On en a tous besoin.
Il referma la porte et je suivis ses indications. Tout dans l'hôtel me donnait la nausée, tout me rappelait mon père. L'ambiance était morbide ici, et tout les artistes que je croisais avaient les yeux gonflés par les larmes. Je serra les dents, ferma les yeux et entra dans le bar. Je repéra aussitôt Zack. Il était assis a une table, seul, plusieurs canettes de bières vides devant lui. Quand il me vit, il tourna le regard.
-Petiote, va-t'en. Je veux pas qu'tu m'vois comme ça...
-T'as aussi perdu quelqu'un Zack, t'as le droit d'être triste, dis-je en m'asseyant.
-Ouais. Mais tu vois l'plus bizarre, c'est que j'ai pas l'impression qu'il est mort. Je l'imagine bien entrer just'la et nous dire qu'c'était qu'une blague. Il aimait tellement rire, ce bon vieux Johnny...
Il se décapsula une nouvelle canette et je fis de même. Nous bûmes en silence.
-Tu sais Sacha, lacha-il après un moment, y t'aimait. Y t'aimait plus qu'tout au monde. T'étais sa fierté. Y parlait tout l'temps de toi, de ta vie a New York. T'étais tout pour lui. Faut pas croire, il passait beaucoup trop d'temps dans sa salle d'repet' a mon avis, mais ça veut pas dire qu'y t'aimait pas. Tout le temps, y parlait de toi, tout le temps.
Je souris faiblement a travers mes larmes et but une autre canette.
-L'enterrement est dans quatre jours, dit-il d'une voix rauque.
-Je sais. J'irais pas.
-Petiote...
-Je peux pas, Zack, murmurais-je alors que mes yeux s'humidifiaient, je peux pas. J'ai essayé de me faire a l'idée mais je peux pas. Il peut pas être mort. Ça s'est passé trop vite. Il devait pas mourir. C'est a cause de cette foutu drogue qu'il prenait, aussi! Hurlais-je dans un excès de rage, balançant les canettes vides par terre.
-Hey, Hey, calmes... Chuchota mon oncle en me frottant le bras affectueusement.
-Je peux pas, répétais-je, je sais qu'il aurait voulu que je tienne bon mais je sais pas quoi faire.... Je suis perdue.... Je.... Je sais pas! Je peux pas juste retourner a New York et faire comme si rien ne s'était passé! Pourtant j'aimerais, j'aimerais que rien ne se soit passé, tu sais....
-J'sais, Petiote, j'sais... Dit-il en me prenant dans ses bras.