Welcome to my world

Bière, Cigarette et Crack

Christie (c'est le nom de la fille) et Matt m'ont emmener dans un de ces endroits que seuls les gens de la rue connaissent. C'est un vieux bâtiment abandonné, dans le Bronx, squatté par toutes sorte de gens: des ados en fugue, des dealers de drogue, des criminels... Je connais ce genre d'endroit, je les connais trop bien. Je regarde chaque petit détail, les sacs de couchage entassés dans un coin, les graffitis au mur, les restes de ce qui semble être un plat chinois. Je suis docilement les deux jeunes gens jusqu'a une pièce plus reculée, et plus chaude. Un petit groupe de personnes s'est rassemblé autour d'un petit feu. Certains dorment, d'autres boivent, d'autres jouent de la guitare, mais la plupart regardent les flammes, plongés dans leurs souvenirs.
-Hey les gars, voici euh..
-Sacha, dis-je a sa place.
-... Sacha. C'est notre invité pour la soirée, alors soyez sympa okais? C'est grâce a elle qu'on a manger l'autre jour, dit Matt. Je m'assoit parmi les autres, en cercle, alors que Matt et Christie me disent qu'ils partent chercher un autre pack de boissons. La plupart des gens me dévisagent, louchent sur mes vêtements douillets, mes chaussures fermées, puis détournent le regard. Pourtant, un gars s'appelant Dean, un vieil homme noir aux yeux creusées par les cernes, me tend une canette de bière. La dernière du paquet. Je sais ce que ça représente pour eux.
-Merci, dis-je poliment.
-Pas de quoi ma jolie, répondit-il en faisant un clin d'oeil, alors raconte moi un peu, pourquoi une jeune fille comme toi gaspillerait son argent pour des gens comme nous?
Je le regarde dans le blanc des yeux et répond du tac-au-tac:
-Parce que personne ne le fais.
Il y eut un silence embarrassant, on entendait juste le feu crépité, puis Dean rit. C'était un rire franc, profond, grave.
-Je l'aime bien cette petite. Alors, quel âge as-tu?
-17.
-Tu vas passer ton bac alors?
-Je l'ai déjà passer.
-Ah oui? Quand?
-J'avais 15 ans.
-15 ans?!? Tu es une sorte de génie alors.
-Hmmm, dis-je en buvant une gorgée de bière.
-Et donc tu vas a l'université?
-Oui, la NYU.
-Whaoh, dit Dean en sifflant.
Je lui souris et sors un paquet de cigarettes de mon sac.
-Ca vous dérange si je fume? Demandais-je poliment.
Dean rit encore.
-Oui, a moins que tu m'en passes une.
Je lui tendit le paquet. J'entend alors des pas dans mon dos, Matt et Christie reviennent, les bras chargés.
-Alors Dean, t'a été gentil avec elle hein?
-Oui Oui, dit-il d'un air innocent.
Je leur souris:
-J'aime bien cet endroit. C'est calme.
-Sauf quand les flics debarquent, la, c'est la ramba! Lance un gars d'une vingtaine d'année.
Tout le monde rit, moi y compris. Nous parlons encore un peu ensemble, faisons connaissance, quand la fille en face de moi sort un sachet de poudre blanche de son sac.
-Il est temps de passer aux choses sérieuses... Dit-elle en se frottant les mains.
Christie lui jette un regard noir:
-Sylivia, tu peux pas faire ça ailleurs...
-Et c'est toi qui dis ca? Normalement, tu te défonces devant tout le monde, alors je vois pas pourquoi je devrais me cacher juste parce que Madame est la.
Christie grince des dents mais je coupe-court a leur conversation.
-Hey, calmez-vous, vous pouvez vous défoncez devant moi, ce sera pas la première fois...
Les deux filles se détendent et la dite Sylvia commence a snifer sa précieuse poudre. Elle rejette la tête en arriere, pousse un gémissement de plenitude, puis pose les yeux sur moi.
-Hey, Lena c'est ça?
-Sacha, la corrigeais-je.
-Ouais, c'est ça, t'en veux?
-Ça depend. C'est quoi?
-Speed.
Entre autre, du Crystal meth. Je louche, envieuse, sur la ligne de poudre, et finit par accepter.
-Abigail, t'es sure? Tu sais, c'est...
-C'est pas la première fois que j'en prend, tu sais.
En lui disant ça, je le surprend profondément. Il penche la tête sur le cote, comme s'il me voyait pour la toute première fois. Je hausse les épaules, penche le visage en avant et renifle une longue fois la substance. Une sensation de bien-être m'envahit directement après, je me sens pleine d'energie, reveillée, vivante. J'avais oublier a quel point ça faisait du bien.