New York, Oh New York...

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Ca fait trois mois. Trois mois que je suis a l'université. Trois mois que je devrais mettre intégrée, habituée a la vie new-yorkaise, aux métros bondés, a la conduite dangereuse des chauffeurs des taxis. Boire un de leurs cafés infects ne devrait plus être un problème pour moi, ni être interpeller par chaque alcoolique dans la rue. Pourtant je n'y arrive pas. Je reste blottie dans mon petit confort, parmi mes livres, ma musique et mon chat, au lieu de découvrir cette nouvelle vie qui m'attend. Je n'ai jamais aimer le changement, ni l'adaptation. Et puis, je ne vois pas bien l'intérêt.... Comment une visite de la ville pourrait-elle rivaliser avec Dickens, Hugo, Austen? Les mots sont mes plus fidèles alliés, eux ne m'ont jamais laisser tomber. Comme tous les jours, je me réveille en dernière minute et me prépare en vitesse. Je manque de trébucher sur une pile de livres alors que j'essaye d'atteindre la cuisine en enfilant mon jeans. L'organisation n'a jamais été mon fort. Je fais chauffer de l'eau, nourrit Georges -mon compagnon sur pattes, plonge un sachet de thé au hasard dans l'eau bouillante, attrape un livre a moitié entamé reposant sur l'étagère et quitte mon petit appartement. Je ne suis pas comme les autres élèves, je ne vis pas sur le campus universitaire. Une autre raison qui fait que je n'ai aucun ami. Mais peut importe. Je me dirige mollement vers la station de métro, livre dans la main droite et Thermos dans la main gauche. Quand je descend sous terre, je vois deux jeunes gens, peut être ont-ils vingt ans, peut être plus. Les deux sont assis par terre. La fille est blonde, ses cheveux sont lâchement relevés dans un bandana usagé, elle porte un jeans a trous et un T-Shirt aux motifs indiens. Elle découpe des canettes de Coca pour en créer de petites figurines de recyclage, qu'elle semble vendre a même le sol. Le garçon a de longues dreadlocks crasseuses, porte un pantalon lâche dans le style "Harem Pant" et un sweat-shirt gris ouvert sur un T-Shirt noir trois fois trop grand. Il joue de la guitare, laissant ses doigts dériver sur les cordes. Ils ne me voient même pas, mais je suis fascinée. J'aimerais être comme eux. Pas sans-domicile-fixe, bien sur, mais hors-du-temps. Ces gens-la ne se laissent pas influencer par la société, on leur propres façon de penser. Sans même y réfléchir, je sors mon porte-monnaie et donne vingt dollars au garçon, vingt dollars a la fille. Ils lèvent la tête vers moi, puis regardent les billets. Mais avant qu'ils aient le temps de dire quoi que ce soit, je monte dans le wagon. Un autre ange du métro est passé.

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