Chapitre 10

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Lorsque les notes de musique cessèrent, nos bras se détachèrent doucement sans pour autant que nos yeux ne se lâchent. 

"- Ça va mieux ?

- Une autre danse ?

- Bella ?"

Je soupirai d'exaspération tout en fuyant son regard.

"- Une autre danse me ferait aller mieux..."

Son visage n'exprima aucune émotion.

"- La danse n'est pas une solution à long terme."

Mes sourcils se froncèrent alors qu'il rompait tout contact visuel avec moi et qu'il dépassait le seuil de la porte du salon. 

"- Alors vous fuyez. Encore une fois."

Il s'arrêta net.

"- Je fuis ?" 

Ce fus à mon tour de lui tourner le dos et de me diriger vers la seconde porte de la pièce qui menait à une autre pièce.

"- Bella ?"

Je ne me retournai pas.

"- BELLA !"

Je m'arrêtais au milieu du petit salon.

"- Vous n'avez pas de problème d'audition, vous avez très bien entendu. Ne me faites pas me répéter."

J'étais toujours de dos, mais je sentais son regard sur moi.

"- Alors je fuis ?

- C'est ce que j'ai dit...

- Pourquoi ?"

Lentement, je fis demi tour sur moi-même.

"- Parce que vous savez que j'ai besoin de me changer les idées, mais que vous êtes tellement égoïste que vous ne voulez pas me remonter le moral, alors que c'est en partie votre faute !"

Ma tonalité de voix était montée. 

"- Arrête de me vouvoyer..."

Il l'avait chuchoté. 

"- Qu-quoi ?

- Arrête de me vouvoyer !"

Ce fut à son tour d'hausser le ton.

"- Et pourquoi est-ce que je ferais ça ? Nous ne sommes pas ami, nous ne sommes rien appart supérieur et employée, et encore je ne suis même pas PAYÉE ! A LA RIGUEUR NOUS POURRIONS ETRE DES CONNAISSANCES MAIS MÊME CA CE SERAIT FAUX PUISQUE JE NE VOUS CONNAIS MÊME PAS ET VOUS NON PLUS VOUS NE ME CONNAISSEZ PAS ! ET ECOUTER AUX PORTES DE FAIT PAS PARTIE D'APPRENDRE A ME CONNAITRE !" 

J'étais littéralement essoufflée. Cette tirade m'avait coupée le souffle. Son regard avait une nouvelle fois quitté le mien et s'était lentement dirigé vers le sol.

"- Alors nous ne sommes rien ?"

A mon tour je baissai les yeux vers le parquet soigneusement ciré tout en secouant la tête.

"- Qu'est- ce que nous sommes si nous ne somme pas rien ?"

Nous relevâmes tous deux la tête en même temps.

"-Je... Je n'en sais rien..."

Lassée de cette conversation qui ne mènera à rien, je décidai de quitter cette pièce, lui lançant un "bonne nuit" lorsque je fus à son niveau. Puis, je montai les escaliers pour retrouver ma chambre ainsi que mon lit confortable. Je m'attendais à voir ma cuisinière préférée assise sur le doux duvet, mais ce ne fut pas le cas. Pourtant mes cris avaient du s'entendre dans toutes la demeure. Je n'eus pas le temps de me poser d'autres questions que déjà je m'effondrais sur les coussin et m'endormais sans même avoir changer de vêtements.

Aujourd'hui nous étions dimanche. Je me levais tranquillement, me dirigeai vers la salle de bain, me douchais, m'habillais et me coiffais. Quand cela fut fait, j'ouvris ma porte et la première chose qui me sauta aux yeux fut l'enveloppe d'un jaune criard accrochée sur celle-ci avec mon prénom ainsi que mon nom écrit dessus.

Je la détachai doucement pour ne pas laisser de marques ou même dégrader la peinture de la porte. Je l'ouvris ensuite avec tout autant de délicatesse et y découvris un mot écrit à la main :

Bella,

Désolé pour la soirée d'hier.

J'ai longuement réfléchis aux propos que tu m'as tenu hier.

Et j'ai donc pris la décision de te payer ainsi que de te donner un jour de congé : le dimanche.

Donc aujourd'hui tu ne travailleras pas.

Passe une bonne journée.

Mr Beast.

Je dus relire plusieurs fois cette lettre pour en comprendre la signification exacte. Je ne travaillerai plus le dimanche. Enfin une bonne nouvelle qui me concernait particulièrement. La seule chose que je regrette est de ne pas l'avoir appris plus tôt, cela m'aurait évité de me réveiller à une heure si matinale aujourd'hui.

Comme aujourd'hui je ne travaillerai pas, il était inutile de porter mon uniforme et je me dirigeai donc vers mon armoire afin de trouver des vêtements plus confortables. J'y dénichai l'un de mes vieux jeans d'une couleur bleu claire ainsi qu'un pull fin blanc avec des écritures dessus.

Je descendis ensuite la cuisine pour aller déguster un bon petit déjeuner. J'y trouvai Églantine. Elle était dos à moi, je m'approchai sans faire de bruit derrière elle, et lui collai un bisous sur la joue qui la fit sursauter. Pour me réprimander, elle me donna un coup sur l'épaule avec sa louche.

"- Bella ! Tu veux me tuer ?"

Je pris l'air de réfléchir ce qui eut le don de la vexer avant de répondre :

"- Non, bien sûr que non !"

Un sourire illumina son visage.

"- Qui me ferait à manger sinon ?"

Cette remarque me valut un second coup de louche. Je frottai mon bras pour faire comme si j'avais mal avant de m'exprimer :

"- Tu es sûre que ce n'est pas toi qui veut me tuer plutôt ?

- Je t'ai fait mal ? Pardon, pardon ! Pour me faire pardonner, j ai fait des crêpes !

- Je rigolais Églantine, et je doute que tu es prévu ces crêpes à l'avance pour te faire pardonner, menteuse !"

Nous nous installâmes ensuite pour déguster les crêpes tièdes tout en discutant entre fille. Je lui fis part de mon jour de congé ce qui n'eut pas l'air de la surprendre. Elle me raconta que Beast lui en avait proposer un aussi il y a longtemps mais qu'elle avait refusé car elle n'aurait pas su quoi faire de ces journées. J'haussai ostensiblement les épaules pour dire que je verrai bien ce qu'il en adviendra.

Nous fûmes  interrompues dans notre conversation par l'apparition de Beast. Je n'osai le regarder dans les yeux et préférais quitter la pièce tout en répondant au regard interrogateur de la cuisinière en mimant sur mes lèvres : "je te raconterai plus tard".

Beast ne fit aucune remarque sur mon comportement et commença à parler avec la cuisinière. Et alors que mon pied atteignait la première marche de l'escalier, je me fis rappeler dans la cuisine par les deux personnes qui s'y trouvaient précédemment :

"- Bella !"






La Belle et La Bête /En Réécriture/Où les histoires vivent. Découvrez maintenant