Chapitre 19

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Beast m'avait plaquer au sol tellement violemment que quand j'ai ouvert la bouche lors de ma chute pour crier, je ne pus qu'avaler de la terre. Il resta dans cette position assez longtemps, si bien que mes vertèbres étaient littéralement broyées. J'essayais de me dégager à maintes reprises mais c'était comme s'il ne s'en apercevait même pas.

"- Je... Je dois rentrer chez moi... Tu veux bien me libérer ?"

J'avais comme l'impression qu'il s'était endormi sur moi, mais quand je sentis le poids disparaître de mon dos, je lâchai un soupir de soulagement. Je voulus donc rejoindre mon ami épicier qui m'attendait dans la voiture, mais Beast m'attrapa le bras.

"- Tu n'as pas de chez toi...

- Euh... Si ?

- Arrête de mentir ! Quand j'ai découvert ta lettre le lendemain matin, j'ai immédiatement appelé ton père pour lui demander si tu l'avais rejoint. Et cela, je l'ai fait tous les jours depuis que tu es parti ! Comment tu as pu faire ça ?

- Faire quoi ?"

Ses traits se durcirent.

"- Arrête de faire l'idiote ! Bon sang ! Pourquoi tu es parti ?"

Je ne pus m'empêcher de rire.

"- C'est une blague j'espère ? C'est toi qui m'a dit que si je le voulais, je pouvais partir ! Et maintenant tu me le reproches !

- Mais la manière dont tu l'as fait était égoïste et lâche.

- Égoïste et lâche ? Qui a déçu l'autre en premier ?

- Comment ça ?

- Ta lettre bon sang ! 

- Qu'est-ce qu'elle a de décevante exactement ?

- Tu t'es rendu compte de certaines choses que tu ne pouvais pas maîtriser donc qu'as-tu décider de faire ? 

- J'ai décidé d'agir de la meilleure manière qu'il soit !

- En fuyant ? 

- Je n'ai pas fuis !

- Si ! C'est toi qui m'a obligé à fuir ! Tu as décidé seul de la façon dont tu voulais régler un problème qui n'en était pas réellement un !

- Je ne pouvais pas te garder auprès de moi ! Je n'aurais pas supporter de te voir sourire sans que cela soit à cause de moi !

- Tu vois tu n'arrives même pas à poser des mots sur ce que tu ressens, exactement comme dans ta lettre !

- Alors, c'est ça...

- Comment ça "c'est ça" ?

 - Tu es partie uniquement pour ça ?

- Bien sûr que non ! Je te l'ai dit, c'est toi qui m'a forcée à partir !

- Peut-être que finalement ce n'est pas moi qui me sert de fausses excuses !

- Ce n'est pas moi non plus !

- Je t'aurais forcée à partir, et ensuite, t'aurais cherchée dans toute la ville ? C'est complètement illogique ! 

- C'était toi ? 

- Bien sûr que c'était moi ! Qui d'autre ? Je pense que cette lettre n'a été qu'un prétexte pour toi pour t'enfuir ! Quand j'ai écrit que tu pouvais partir si tu le voulais, ce n'était pas ce que moi je voulais ! C'était l'unique chance que j'avais de savoir si oui ou non je comptais pour toi... Mais ne t'inquiètes pas, j'ai compris ! Je ne t'embêterai plus...

- Arrête...

- Quoi ? 

- Arrête ! Tu dis n'importe quoi !"

Mes yeux étaient brouillés de larmes, mais cela n'empêchait as que mon regard était plongé dans le sien. 

"- Tu es important pour moi...

- Mais pas dans le même sens que moi...

- Quel sens ?

- Tu sais très bien...

- Dis-le..."

J'avais besoin de l'entendre. Il baissa les yeux.

"- Je t'aime...

- En me regardant."

Il releva son regard vers le mien.

"- Je t'aime."

Ça faisait réellement du bien de l'entendre. A cet instant, j'ai enfin compris que ce n'était pas lui qui avait fuit mais bel et bien moi. Et je ne voulais plus le faire. Pour la première fois de ma vie, je me sentais enfin heureuse. Je l'attrapai brusquement par la nuque et le tirai contre moi. J'écrasai mes lèvres contre les siennes. Il fut surpris par ma prise d'initiative et resta stoïque un certain temps avant de finalement placer ses mains sur mes hanches et de répondre à mon baiser. Le temps parut d'arrêter tandis qu'on restait dans les bras l'un de l'autre. L'épicier qui m'attendait, finit par repartir, un sourire au lèvre. Au bout d'un moment, qui parut à la fois extrêmement court et infiniment long, je me détachai de Beast et le regardai droit dans les yeux. Des sourires idiots étaient collés sur nos lèvres.

"- Je crois bien que c'est réciproque."

Il éclata de rire avant de reprendre brusquement son sérieux :

"- Tu crois ou tu es sûre ?"

Je me hissais sur la pointe des pieds et approchai ma bouche de son oreille. Dans un murmure, je lui répondis :

"- J'en suis sûre." 


La Belle et La Bête /En Réécriture/Où les histoires vivent. Découvrez maintenant