/Chapitre 1/

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Le lendemain matin, je me réveillais, éclairée par les faibles rayons du soleil. Je me levais et descendis les escaliers en baillant. Tous les volets du rez-de-chaussée étaient fermés ce qui signifiait que j'étais la première levée. J'ouvrai les placards de la cuisine et sortis une boîte de céréales, un bol et une cuillère. Je m'assis tranquillement sur un des hauts tabourets placés devant l'îlot central de la cuisine et commençai à ressasser les événements d'hier.

Je savais depuis longtemps que mes sœurs ne m'appréciaient pas tellement, mais au point de mettre la disparition de ma mère sur mes épaules était une découverte. Je n'avais pas la moindre idée de la raison pour laquelle elles pensaient une telle chose : méchanceté futile ou vérité fondée ? De plus, la discussion entre mon père et moi trottait encore dans mon esprit. Il avait vraiment agi bizarrement.

Mon déjeuné fini, je remontai tranquillement dans ma chambre pour m'habiller et finir mes cartons. J'attrapais un pantalon et un tee-shirt au hasard et me dirigeais ensuite dans la salle de bain. Après une douche rapide, je remplis les quelques cartons mis à ma disposition étaient déjà bien remplis, si bien qu'il ne restait aucune place pour mes autres objets personnels. Ils étaient peu et m'en séparer ne m'affecta pas plus que ça. Je glissai tout de même un cadre photo entre les vêtements jetés pêle-mêle dans ma valise la veille.

Rapidement, les autres membres de ma famille se levèrent et il fut bientôt l'heure de partir. Nous étions tous devant notre ancienne demeure la fixant, tristes de quitter une si belle maison. Les "adieux" finis, tous lui tournèrent le dos appart moi.

Lentement, je déposais ma main sur la surface immaculé du mur extérieur. Depuis ma tendre enfance, j'étais liée à cette villa. Ce n'était en aucun cas pour son aspect esthétique que je m'y étais attaché. C'était là où elle avait vécu. Entendant mon père m'appeler plusieurs fois, j'ôtai ma main de la peinture, et, en me retenant de regarder en arrière, je montai dans la camionnette mise à disposition pour notre déménagement.

Arrivés à destination, je vis dans quoi nous allions vivre. Bien que le style de cette "ancienne" ferme soit loin de celui de notre "ancienne" maison, elle en restait tout à fait charmante. Faite de poutres en ébène apparentes et de pierres blanchies, elle correspondait à l'ambiance de notre nouvelle environnement. Le terrain était assez vaste et était délimité par une clôture en bois clair. La maison était certes plus modeste que la précédente, mais bien plus chaleureuse. Mes pensées furent bientôt coupées par la voix stridente de Zoé :

"- Impossible que je vive ici ! Il n'y a rien à moins de deux kilomètres ! Comment je vais faire pour me déplacer alors que je n'ai même pas de voiture !"

Mon père leva les yeux au ciel et lui répondit sarcastiquement :

"- Tu sais ce qu'est un vélo, n'est-ce pas ?

- Ne me dis pas que..."

Elle ne finit pas sa phrase. Le regard de mon père en disait long sur ce qu'il en pensait.

"- Quant au fait de ne pas vivre ici, tu n'as pas vraiment le choix.

- Il n'y a pas de mais, la discussion est close."

Zoé ferma la bouche et baissa les yeux, vaincue. Les paroles de mon père étaient pour la plupart d'entre elles dures, mais le moins que l'on puisse dire c'est qu'elles étaient respectés. Mettant fin à la conversation, chacun se dirigea vers la petite maison. Les chambres furent rapidement choisies et je me retrouvais rapidement sans lieu où dormir. Apercevant par une fenêtre mon père dans le jardin, je sortis le rejoindre.

Derrière son air sévère, mon père était un homme qui aimait beaucoup la nature. Je l'avais remarqué aux différents plantes présentes dans chaque pièces de notre ancienne habitation et à son regard brillant lorsqu'il regardait les roses, soigneusement plantées par ma mère vingt ans auparavant, à travers la véranda de notre ancienne villa. Il ne mit pas longtemps à remarquer ma présence.

La Belle et La Bête /En Réécriture/Où les histoires vivent. Découvrez maintenant