La Belle et La Bête /En Réécriture/

Chapitre 11

"- Bella !"

Qu'est-ce que j'ai fait encore ? A contrecœur, je fis demi-tour et retournais dans la pièce que j'avais quitté précédemment, c'est-à-dire la cuisine. Je traînais des pieds pour rejoindre le plus lentement possible les deux personnes qui m'attendaient.  Lorsque je fus enfin arrivé dans la pièce où l'on m'avait appelé, je remarquai d'emblée qu'Églantine avait "subitement" disparu. Mes sourcils se froncèrent à la seconde même où je l'avais remarqué. Encore une fois, je me retrouvais seule avec Beast, à mon plus grand désarroi.

"- Vous m'avez fait appelé, monsieur ?"

Je gardais les yeux rivés sur mes chaussures pour ne pas croiser son regard. Ce soir, je n'avais pas la force de faire l'objet d'une nouvelle dispute avec lui. J'était fatiguée.

"- Oui, est-ce que l'on peut parler ?"

Je relevai lentement la tête vers lui. Maintenant, c'était lui qui fuyait mon regard. Il rajouta dans un souffle :

"- Sans se disputer..."

J'en restais coite, il voulait que l'on reparle de notre dispute d'hier soir ? Mais pourquoi faire ? Je pensais que chacun avait dit à l'autre ce qu'il devait lui dire, non ? 

"- Pas maintenant  bien sûr, mais ce soir lorsque nous serons à table, je pense que ça sera l'endroit idéal. En plus de cela, ça nous fera pour une fois, un sujet de conversation. En attendant ce soir, je te laisse profiter de ta journée de repos. A ce soir."

Et sans que je n'ai eu le temps de répondre, il partit de la pièce me laissant seule dans la cuisine. C'est à cet instant qu'Églantine refit son apparition. Je me tournai lentement vers elle, mes yeux lançant des éclairs.

"- Toi !

- Moi ?"

Elle avait utilisé un ton innocent pour me répondre.

"- Ne prend pas ce ton avec moi ! Je sais très bien que tu as quelque chose à voir dans cette histoire ! C'est toi qui en a eu l'idée n'est-ce pas ?"

Ces yeux passèrent de l'innocence à la malice.  

"- Pour être sincère, non."

J'ai cru que mes yeux allaient sortir de leurs orbites ; ce n'est pas elle qui avait eu l'idée de ce repas durant lequel nous nous expliquerions ?

"- Non, ça ne vient pas de toi ? Tu te moques de moi ?

- Non, non  ! Il m'a juste demandé conseil !"

Je la regardai de manière suspicieuse, il lui avait demandé conseil ? Cela ne lui ressemblait pas du tout.

"- Je te crois, mais la prochaine fois essaye de trouver une excuse plus crédible !"

Puis je me retournais et me dirigeai vers les escaliers pour, enfin, pouvoir monter dans ma chambre. J'entendis néanmoins Églantine m'affirmer qu'elle ne mentait pas, ce qui eut le don de me faire sourire. Sacrez Églantine !

Alors que je me trouvais dans ma chambre, je remarquai tout de suite que je n'aurais rien à faire dans ma journée. J'eus beau me creuser la tête, aucune idée me vint. J'avais très envie de lire, mais Beast me l'avait clairement dit ; je n'avais pas le droit d'aller dans la bibliothèque sans son autorisation et il était hors de question que je lui demande la permission, en tout cas pour l'instant. De plus, je ne savais même pas où se trouvait cette pièce, car certes il y avait des livres dans son bureau, mais l'intonation qu'il avait utiliser pour m'interdire la lecture de ses ouvrages personnels me laissait entendre qu'il existait un endroit dans cette demeure qui renfermait bien plus de trésors littéraires que son simple mais spacieux bureau.

J'eus alors l'idée de me mettre à la recherche de cette fameuse. Je me souviens qu'étant petite, j'adorais les chasse au trésor, et celle-ci me paraissait plus adaptée à mon âge, à mon grand plaisir. Je commençai donc sans plus attendre ma chasse, cela occupera ma matinée. J'avais fait toutes les pièces du rez-de-chaussée et environ la moitié de celles du premier étage et encore aucun signes de la mystérieuses pièces. Je commençai à perdre espoir lorsque j'arrivai devant la chambre de Beast.

Tout était parfaitement en ordre ce qui soulignait son caractère strict et austère. A peine, eus-je ouvert la porte que j'eus envie de la refermer. Cet environnement ne me plaisait pas et je n'avais aucune idée de pourquoi. Je continuai donc ma recherche avec la porte à gauche de celle de la chambre de Beast. J'essayai à plusieurs reprises d'enclencher la poignée, mais celle-ci ne céda pas et laissa la porte hermétiquement close. Je soufflai d'exaspération et collai mon oreille sur le panneau de bois pour entendre le moindre bruit suspect provenant de l'intérieur.

On ne sait jamais, peut-être étais-je tombée sur des toilettes et qu'il était occupé. Mais plus les minutes s'écoulèrent, plus le silence se fit pesant. Je décollai ma tête, un sourire jusqu'aux oreilles imprégné sur le visage. J'avais enfin trouvé la pièce que je cherchais et bien que je ne puisse y entrer, mon but premier était de la trouver, et c'était chose faite. 

Je redescendis donc dans la cuisine retrouver Églantine qui venait de finir de préparer le repas. Elle ne mit pas longtemps à remarquer ma mine satisfaite.

"- Tu as l'air contente Bella !"

Je lui répondis avec un ton qui se voulait désinvolte.

"- C'est vrai que je ne suis pas de mauvaise humeur...

- Et je peux  en connaître la raison ?"

Je fis mine de réfléchir.

"- Je ne sais pas, tu vas encore tout raconté à d'autres personnes !

- Quoi ? Moi ? Ce n'est absolument pas mon genre ! C'est le dîner de ce soir qui te met dans une telle joie ? Je me doutais bien que cela te ferait plaisir !

- Absolument pas et tu viens d'avouer que tu étais à l'origine de cette torture. Traître !

- Ne change pas de sujet !

- Désolée, je ne me confis pas aux traîtres..."

Sur ce, je pris l'assiette qu'elle avait préparer pour moi et la mangeai en silence avant de retourner dans ma chambre. Elle ne m'avait pas quitté des yeux pendant tout le repas. Une fois assise sur mon lit, l'ennui revint au galop. Mon armoire restée ouverte, je vis une de mes paires de chaussures dépassées. Mais bien sûr ! Pourquoi n'y avais-je pas pensé plus tôt ! Je pouvais sortir à l'extérieur. Ainsi, je pourrai visiter les environs car je n'avais pas vraiment eu le temps de le faire jusqu'à présent.

J'enfilai donc mon manteau, mes chaussure et mon écharpe, car le temps était plutôt venteux, et sortis de la propriété en croisant aucun des autres habitants de la villa sur mon chemin. J'espère que ma petite excursion ne les dérangera pas.