Chapitre 7

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Je retournai m'asseoir à côté de James. Il regardait Alby d'un air maussade. Je savais ce qu'il pensait. Il avait peur qu'il ne s'en sorte pas. Malgré toutes ses petites phrases qu'il me disait pour me réconforter, je savais qu'il n'allait pas mieux parce qu'il n'en pensait pas un mot. Moi aussi, j'avais peur pour Alby mais j'avais plus d'espoir que lui. Je me demandais bien quand est-ce qu'il allait se réveiller... Il était possible qu'il récupère ses souvenirs, d'ailleurs. Je le souhaitais très fort. Il pourrait se rappeler de moi.

- Liv'... commença James.

- Oui ?

- Est-ce que tu crois que... Si jamais Alby...

- Alby ne mourra pas, James. Il va survivre.

- Tu ne peux pas me le promettre. Enfin... Si jamais Alby meurt, est-ce que tu crois qu'ils vont me renvoyer chez moi comme le demi-frère de Ben ?

- Je n'en sais rien, James... Je n'y avais pas réfléchi, tu sais. Tu es là depuis le début, tu es mon seul ami, je n'avais pas pensé à la possibilité que tu t'en ailles... J'avoue que ça me fait peur, tout-à-coup. Je ne veux pas que tu partes.

- On a pas pu éviter le départ du demi-frère de Ben...

- Je m'en fiche. Je ferai tout pour que tu restes.

Sur ce, je pivotai sur ma chaise et me remis à travailler. Je me mis à observer les deux groupes et leur avancée vers la sortie. L'un étant en avance sur l'autre. Au bout de quelques minutes, je sentis la fatigue me rattraper et je m'endormis.

- Liv' ? demanda un Minho de 10 ans, peut-être.

- Oui ?

- Tu sais qu'il y a beaucoup de garçons qui t'adorent.

- Oui, je sais. Je suis la seule personne qu'ils peuvent voir chaque après-midi.

- Non, pas de cette façon.

- Tu veux dire...

Il hocha la tête.

- Ça doit être parce que je suis la seule fille qu'ils connaissent.

- C'est possible.

Je me tournais vers le groupe de garçon. Ils étaient si nombreux... Et tous en train de jouer. Puis mon regard se posa sur un petit blond à l'écart.

- Minho ?

- Oui ?

- C'est qui le petit garçon qui est tout seul ? dis-je en le désignant du doigt.

- Un de tes admirateurs !

- Non mais je voudrais savoir son prénom...

- Je le savais, rit-il. On l'appelle Monsieur Timidité.

- Bon t'as fini de te moquer de moi ! rétorquai-je en lui donnant une tape à l'éapaule.

Il se mit à rire avant de me répondre.

- C'est Gally.

- Pourquoi vous l'appelez Monsieur Timidité ?

- A ton avis ? demanda-t-il en arquant un sourcil.

Je regardais le petit garçon. Il était dans son coin et jouait tout seul. Parfois, il regardait les autres jouer mais il ne leur adressait pas la parole. Je me levai en oubliant Minho et me dirigeai vers le dénommé Gally.

- Pourquoi tu restes tout seul ?

Il se retourna vivement. Il avait l'air surpris que quelqu'un lui parle. Je m'assis à côté de lui.

- Je peux jouer avec toi ?

Pas de réponse. Je comprenais mieux pourquoi 'Monsieur Timidité', il était très timide.

- Ne te renferme pas, s'il te plaît. J'aimerais qu'on fasse connaissance, insistai-je.

Finalement, il se décida à s'arrêter de jouer et m'adressa un sourire.

- Je m'appelle Gally, dit-il.

- Moi, c'est Liv'.

- Je sais, tu es très connue.

- Je crois l'avoir compris. Pourquoi tu reste tout seul alors ?

- J'ai du mal à aller voir les autres...

- Ils ne sont pas méchants, tu sais. Ils sont même très gentils. Il ne faut pas que tu restes dans ton coin comme ça !

Un homme armé, visiblement c'était un garde, entra dans l'espèce de salle de jeux ouverte et vint jusqu'à moi. Tous les enfants se retournèrent vers lui en se demandant ce qu'il venait faire ici. Ils n'avaient pas l'air de le porter dans leur cœur...

- Mademoiselle, commença-t-il. Vous devez me suivre. Il est l'heure.

Oh mon Dieu, c'est vrai ! J'avais complètement oublié !

- Réveillez-vous.

Je fronçai les sourcils. Pourquoi ?

- Mademoiselle ?

Je me réveillai difficilement. James m'avait secouée, encore. Et le garde ne cessait de répéter "Mademoiselle, réveillez-vous".

- Enfin, dit-il. Vous allez pouvoir me suivre.

Je me levai et suivis le garde. Je cherchais dans ma mémoire pourquoi il était venu me chercher et pourquoi j'avais fait ce rêve. Quelque chose me disait que ça avait un rapport...

- Dites-moi, où est-ce que vous m'emmenez ? demandai-je.

- Dans le bureau de votre mère, répondit-il sans me regarder.

- C'est important ???

- Oui.

- Vous ne pouvez pas m'en dire plus, c'est ça ?

- Oui.

Et je me tus jusqu'à ce qu'on arrive à destination.

Le Labyrinthe - Liv'Où les histoires vivent. Découvrez maintenant