Chapitre 23

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Après, m'être posée une tonne de questions sur le message digital, je laissai tomber ma tête sur le bureau et m'endormis.

Je regardai ma mère avec insistance. Nous étions dans son bureau. J'attendais une réponse.

- S'il te plaît, geignai-je.

- Liv', c'est une décision compliquée, il faut prendre en compte le fait que tu pourrais encore plus t'attacher à eux, le fait que tu pourrais manger quelque chose dont tu es allergique (les cuisiniers ne sont pas censés le savoir)... Je ne sais pas.

Elle avait toujours cette tristesse sur le visage. Et cette inquiétude... Toujours présente, quoi qu'il arrivait.

- Je ne mangerai pas, alors, je ne ferai que leur parler !

- Liv', il faut que tu manges, enfin...

- Je mangerai avec toi, alors. Faites-les manger plus tôt !

- Et le repas qu'ils auront préparer ?

- Je le donnerai à Chuck, il a tout le temps faim.

- C'est mauvais de trop manger.

- Je partagerai, de toute façon, quoi que tu puisses dire, j'aurais un argument. S'il te plaît, laisse-moi manger avec eux, implorai-je.

- Bon d'accord.

J'étais sortie de son bureau à toute allure et avais filé comme le vent jusqu'au réfectoire. Ce dernier était inscrit sur la porte. C'est de cette façon que je sûs qu'il s'agissait du bon endroit. J'entrai. La piece était remplie d'enfants. Ils étaient tous mélangés, filles et garçons. Enfin... Les garçons étaient à une table et les filles à une autre. Seuls Teresa, Rachel, Aris et Thomas se distinguaient des autres à une petite table à part. J'étais la seule à savoir pourquoi. Je m'engageai alors d'un pas sûr vers les deux garçons à part. Minho et Newt. Je m'installai avec eux. En face de Minho et à la droite de Newt, en bout de table.

- Tu as oublié ton plateau, me signala Minho.

- Mon quoi ? demandai-je.

- Ton plateau, Liv'. Là où tu mets ton assiette, ton verre...

- Euh... Et ça se trouve où ?

Mais au moment où Newt allait répondre, un cuisinier s'avança vers moi après m'avoir reconnue.

- Mademoiselle mange avec nous, aujourd'hui ? demanda-t-il.

- Oui, répondis-je, gênée.
 
- Ne bougez pas. Ne vous dérangez pas, surtout. Je vous apporte tout ce qu'il faut.

- Euh, mais, je...

Je n'eus pas le temps de rétorquer, il était déjà parti me préparer mon déjeuner... Il me mit la table et m'apporta une assiette avec l'entrée. Une salade et des tomates-cerises.

- Liv' ? demanda Minho. Pourquoi est-ce qu'il t'a servie ? On aurait dit que tu étais quelqu'un de privilégiée, à ses yeux...

- Je ne sais absolument pas pourquoi, Minho, mentis-je.

J'avalai mes tomates en moins de deux et contemplai celles que Minho et Newt avaient oubliées.

- Fais-toi plaisir, dis Newt en me voyant.

Il n'eut pas à me le dire deux fois ! J'attrapai sa tomate-cerise et la mangeai. Puis je me tournai vers celle de Minho avec un grand sourire.

- Tu n'as pas intérêt, me prévint-il sans se rendre compte que je l'avais déjà mise dans ma bouche.

- Sinon quoi ? demandai-je la bouche pleine.

- Ah mais t'es pas possible, toi, alors !

Je ris pour me moquer de lui.

- Je peux t'en prendre une, alors ? rétorqua-t-il en en attrapant une dans mon assiette.

- Non ! criai-je, presque.

Pendant que j'ouvrais la bouche, il en profita pour me mettre la tomate dedans.

- Du calme !

Il la tenait toujours entre ses doigts et je n'avais toujours pas fermé la bouche. Je décidai, pour l'embeter de croquer dans la tomate en gardant ses doigts entre mes dents. (Oui, c'est dégoûtant mais c'est pas évident d'arriver à embêter Minho, autant en profiter !).

- Raah, mais c'est pas vrai ! T'as décidé de me faire chier jusqu'au bout, aujourd'hui ? se plaignait-il.

- Ben, oui ! répondis-je, toute fière.

- Lâche mes doigts !

- Nan. Lâche ma tomate d'abord.

- Comment tu veux que je la lâche si tu ne lâches pas mes doigts ?

- Pas con.

Finalement, je lâchai ses doigts et un goût amer se mélangea à celui de la tomate.

- Liv' ? demanda Minho.

- Oui ?

- Tu as fait saigner mes doigts.

- C'est vrai, j'ai fait ça ?

J'étais choquée, je ne pensais pas que j'avais une telle force dans la mâchoire. Il me montra son pouce et son index ensanglantés. Ce devait être ça le goût amer qui se répandait désormais dans ma gorge. Son sang... Son sang qui se mélangeait au mien...

Le Labyrinthe - Liv'Où les histoires vivent. Découvrez maintenant