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Ils veulent tous ma mort. Ils me laissent enfermer dans cet internat psychiatrique et je ne peux pas sortir à part pour aller au lycée et le week-end. Ils disent vouloir mon bien mais c'est faux. Si ils voulaient mon bien il ne m'enfermeraient pas et me laisseraient vivre ma vie. Ils disent que je suis folle mais c'est faux. Certaine fois, je fais des crises de nerfs mais je ne suis pas folle . J'entends des voix mais c'est Ana qui me parle. Elle me dit que nous pourront être heureuse toute les deux sans tous ces infirmiers et ces médecins qui ne veulent que mon mal. Elle ne m'a pas toujours parlé vous savez. Avant j'étais une fille normal, sans ces voix et ces démons.
Tout a commencée il y a huit mois. Mes parents venaient de divorcer. J'étais à cet âge où l'on fait semblant que rien ne nous touche mais au fond j'etais vraiment blessée. Pour moi, ils étaient mon modèle de couple idéal. En vingt ans de mariage jamais une seule engeulade. Ils étaient en harmonie parfaite, du moins c'est ce qu'ils faisaient croire. Alors de les voir du jour au lendemain divorcer ça fait quand même un petit choc. Ils ont choisis la garde alternée alors je devais changer chaque semaine de maison. Chaque semaine je devais faire, défaire puis refaire mes bagages. C'était très énervant mais à part ça tout allait bien. Mes parents étaient super sympa avec moi. Jusqu'au jour où ma mère a ramené son nouveau compagnon. Comme tout enfant dont les parents sont divorcés, je voulais que mes parents se remettent ensemble et je ne pouvais pas supporter mon "beau-père". Ma mère me disait de faire des efforts mais c'était au dessus de mes forces. Je l'aimais pas et je lui faisais bien sentir. Lui non plus il m'aimait pas mais tant qu'il ne s'approchait pas de moi,ça ne me faisait rien. Parfois, quand on était tout les deux il venait s'assoir à côté de moi et me caresser les cheveux ou me toucher la jambe. Bien évidemment je l'evitais au maximum. Mais un soir tout a dérapé. Ma mère était à une réunion tardive et il est rentré dans ma chambre pendant que je dormais et il m'a violé.. J'en garde des souvenirs atroce de ce soir là. Depuis ce jour là, je ne parlais plus, ni chez ma mère, ni chez mon père, ni au lycée. J'ai commencé à me mutiler. Je voulais juste souffrir et oublier ces images atroce. Je m'en voulais tellement et je me sentais sale, honteuse. Je voulais juste crever pour ne jamais en parler et me souvenir de ça. Mes parents pensaient que j'allais mal à cause du divorce. Au lycée mes amies me laissaient tomber comme je ne parlais plus. Je me suis retrouvée seule. Alors les insultes ont commencées. C'est facile d'insulter une personne faible sans défense.
"Sale pute"; "Cassos"; "Va creuver "; "Mais en fait t'es grosse!"; "Maigris grosse vache".
Je me sentais encore plus mal et je me renfermais encore plus. Et puis c'est là que Ana est arrivée avec ses paroles mieuleuses: Moi c'est Ana. Je peux t'aider à maigrir si tu le souhaite. Tu deviendra tellement belle que tout le monde voudra rester avec toi. Tu ne te sentira plus sale et honteuse. Tu sera la beauté incarnée. Tout sera plus facile pour toi dans la vie. Tu seras maigre et tu n'enviera plus ces autres filles. Tu seras légère comme une plume que tu pourra t'envoler loin, très loin.
Je l'ai cru. Alors j'ai commencé à écouter ses conseils et les résultats étaient là. Trois kilos, neuf kilos, quinze kilos! En tout j'ai perdu quinze kilos en un peu plus d'un mois. Je suis passé de cinquante kilos à trente-cinque. J'étais agressive dès qu'on me parlait. J'etais de mauvaise humeur tout le temps. Je pleurais pour un rien. J'entendais des voix. Mes parents l'ont tout de suite remarquée. Ma mère m'emmena chez le médecin direct. Le diagnostic tomba j'étais anorexique et dépressive. Il me fallait une hospitalisation directe. Donc je fus hospitalisée pendant deux mois durant lesquels je repris cinq kilos. Je sors de l'hôpital et j'en reperd dix en un peu moins de trois semaine. J'étais à trente kilos. Je me refais hospitalisée direct et c'est à ce moment qu'ils m'ont diagnostiqué des troubles mentaux. Hospitalisation pendant deux mois et rien ne changeait. Alors ils ont demandé une place en internat psychiatrique. La réponse arriva quelques jours plus tard et me voilà ici depuis une semaine.
C'est pire que l'internat normal. Je suis cloitrée dans une chambre qui n'a qu'une fenêtre avec des barreaux derrière. Quand je fais des crises, ils m'attachent au lit. Ma chambre se compose seulement d'un lit, d'une table et d'une chaise. Quand je veux me laver il faut que j'appelle une infirmière pour qu'elle m'emmène dans la salle de bain commune vu que j'en ai pas dans cette chambre.. Les repas se déroulent au réfectoire. On a pas le droit d'avoir des objets coupant avec nous. Je n'en peux plus de l'internat psychiatrique. Je ne suis pas folle moi. Je veux sortir d'ici. Je veux qu'on remonte dans le temps et que je sois huit mois plutôt et que mes parents ne divorcent pas. J'ai envie que tout ça ne sois qu'un cauchemard et que je me réveille d'un instant à l'autre. Je me pince mais rien ne se produit. C'est bel et bien la réalité. Je vais devoir m'y faire malgré que se soit dur. Il y a une fille anorexique dans l'internat aussi mais elle est en voix de guérison. Elle est plus belle que moi. Je suis jalouse. Elle m'a dit qu'elle allait bientôt sortir parce qu'elle n'entendait plus cette voix. Elle a de la chance. Moi aussi j'aimerai ne plus l'entendre mais c'est comme si elle est ancrée dans mon âme et que le seule moyen de la faire faire serait de me tuer. J'ai toujours voulu mourir mais j'ai jamais essayé.
Je vais manger. Ana est en train de me parler. Mais je ne suis pas folle.

La guérison du mental. ||terminée||Où les histoires vivent. Découvrez maintenant