La matinée se déroule normalement. Je la passe à regarder la télé sans vraiment la regarder. Juste pour avoir un fond sonore et combler ce vide. Ce vide qui me fait penser à ma vie. Ce vide qui me fait réaliser que ma vie est nulle et que j'en suis la seule fautive. Ma vie est vide et n'a pas de sens, ni de but.
Il vous ai déjà arrivé de vous demander comment se serait passée votre vie si vous aviez fait d'autres choix? Moi c'est ce qu'il m'arrive sans cesse. Je me demande si ma vie aurait été meilleure, pire ou pareil.
Parfois un seul petit choix peut avoir de l'influence sur toute une vie entière.Le déjeuner arrive. Je n'ai pas faim. Je ne veux pas manger, ni même essayer. Je veux arrêter mes efforts et baisser les bras. Au menu c'est tomate, courgette, Blanc de poulet, riz, emmental, fromage blanc sucré.
Je ne touche à rien. Quelques minutes plus tard, le médecin rentre dans ma chambre sans frapper. On n'a même plus d'intimité ici.«Bonjour Honey.
-Bonjour docteur.
-Mais tu n'as touché à rien.
-Je n'ai pas très faim.
-Il faut que tu te force Honey. Tu dois prendre du poids. Tu perds un kilo de plus et on augmente la sonde. Et tu viendra me voir dans mon bureau cette après-midi, après ton rendez-vous chez la psy.
-Faite ce que vous voulez. Je m'en fiche.
-Honey.. »Il s'assoit sur le rebord de mon lit et me regarde. Je peux lire dans ses yeux de la compassion. Est-il vraiment sincère? Veut-il vraiment m'aider? Je ne sais pas mais j'ai plus envie de me battre. J'ai plus envie de forcer à manger et à prendre du poids.
Il reste environ cinq minutes à me regarder comme ça. Je me sens gênée. Puis il part comme il est arrivé. Me laissant en plan avec mille et une questions dans la tête.
Ce n'est pas pour autant que j'ai touché à mon déjeuner. Je branche la sonde et je regarde la télé. Je regarde les dessins animés, ça me rappel le bon temps où j'avais encore une vrai famille. Le dimanche après-midi, on regardait les dessins animés sous nos plaides tout chaud. Mon père prenait ma mère dans des bras et l'embrassait en lui disant "je t'aime" et moi je me cachait mes yeux en disant "beurk" .
Pourquoi tout a volé en éclat? Je ne peux m'empêcher de ressasser le passé. Je sais que c'est pas bien et qu'il faut avancer mais je n'y arrive pas. Pendant un moment donné j'ai cru que c'était de ma faute et puis je me suis résignée au fait que c'est la vie et que je ne peut rien y faire.Je sors de ma chambre et me dirige vers le bureau de la psy. Elle m'accueille,avec un grand sourire. Elle est de corpulence normal. Elle porte des vêtements simple mais à la fois chic. C'est une grande dame brune. Elle a les yeux marrons et porte des lunettes noir. Elle est super sympa et on sent qu'elle aime aider les autres. C'est pas comme certains psys que j'ai vu au-paravant. Je-veux-t'aider-mais-en-même-temps-je-m'en-fout-je-veux-juste-gagner-du-fric. Ils s'en fichent royallement de tes problèmes et au bout de deux séances te diront que tu vas mieux.
Je m'assois sur la chaise rouge devant son bureau.
«Bonjour Honey. Comment ça va?
-Ça va bien.
-Que veux tu me raconter aujourd'hui ?
-Je ne sais pas, j'ai rien à raconter.
-Pourquoi tu te mutile? C'est quand même horrible de se fait mal à ce point.
-Je me mutile pour me sentir vivante. Pour voir qu'après toutes ces insultes et ces remarques je suis encore là pour vivre. Je me mutile pour me punir. Pour me punir d'être la personne que je suis. Je me puni d'être moche et grosse. Je me puni d'exister. Je me dit que si j'étais pas né mes parents serait sûrement ensemble. Quand je vais pas bien je ne me pose pas de questions. Je prends cette lame et me l'enfonce dans la peau. Le sang coule et j'ai l'impression que mes problèmes s'en vont avec. C'est dingue mais c'est comme si dans une toute petite goutte de sang il y avait une partie de mes problèmes. Plus le sang coule et plus je vais mieux en quelque sorte. C'est tellement illogique mais tellement logique à la fois.
-Je crois bien que c'est la première fois que tu me parle autant. Je peux comprendre que ça te fasse du bien mais ce n'est pas la bonne solution. Tu te fait du mal. Tu joue avec la mort. Tu ne m'as pas parlé une seule fois de mourir donc ça veut dire que tu ne veux ma vraiment mourir. Au fond de toi tu veux vivre et tu veux être sauvée. Tu te fait du mal pour aller mieux. Mais ce n'est pas la bonne solution. Moi je veux t'aider à aller mieux et à arrêter tout ça. Je veux que quand tu sorte d'ici, tu ailles vraiment mieux.»On continue de parler pendant un quart d'heure. C'est vraiment une personne génial. Elle me comprends plus que tout mes anciens psy réunis. Je sens qu'avec elle je peux y arriver.
Je me dirige ensuite vers le cabinet du médecin. J'attends cinq minutes puis il me reçoit.
«Bonjour Honey, comment ça va?
-Ça va bien.
-Enlève tes vêtements et monte sur la balance s'il te plaît.»29kg s'affiche sur la balance. J'ai donc perdu un kilo et demi.
«Honey. Tu avais pourtant fais tant d'efforts. Il se passe quoi?
-J'en ai marre. J'en ai marre de me battre. J'en peux plus.
-On va devoir passé aux grands moyen. À chaque repas une infirmière devra te surveiller pour que tu finisse tout tes plateaux. On va augmenter la sonde à 800 calories mais maintenant deux fois par jour, le matin et le soir. En plus des plateaux repas qui font 500 calories et de un complément de 300 calories. Je veux que tu reprenne ce poids perdu. Tu n'aura plus le droit d'aller aux activités, ni au jardin dehors . C'est pour ton bien tu sais?
-Oui je sais.»Tous ces chiffres trottent dans ma tête. Ça fait un nombre incalculable de calories inutiles que je dois ingurgiter. Je sors de son bureaux dépitée. Je ne veux pas me battre, du moins pas pour le moment.
Holà !
Me revoilà!
Je reviens avec de nouveaux chapitres.
Petite question: J'hésite à poster un chapitre tout les 3 jours ou tout les 5 jours parce que c'est du travail quand même donc pour moi se serait mieux tout les 5 jours. Mais vous préférez quoi vous?
J'espère que les chapitres vont vous plaire.
Gros bisouuus.
VOUS LISEZ
La guérison du mental. ||terminée||
Ficção AdolescenteHoney est anorexique suite à des événements dans sa vie. Elle essaye de se faire revivre par cette maladie. Elle se détruit pour se sentir vivante. Mais est-ce que c'est vraiment la bonne solution? Est-ce que l'anorexie peut vraiment l'aider ou au c...