La guérison du mental. ||terminée||

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J'ai fini d'étudier et je retourne dans ma chambre. Le déjeuner arrive dans une demi-heure. Je regarde la télé pour faire passer le temps. Je tombe sur la 17 qui passe la chanson Maman de Louane. Et je pleure. Pourquoi? Je ne sais pas. Sûrement parce que j'ai besoin de ma mère et qu'elle me manque énormément. J'aimerai avoir une famille comme avant. J'aimais ma vie avant le divorce de mes parents. J'aimais ma vie avant cette anorexie.
J'étais une fille heureuse qui souriait à pleine dents. J'avais cette joie de vivre immense. Et puis tout est parti. Tout s'est volatilisé et il ne me reste plus que des souvenirs pour me rappeler cette période de ma vie.

Depuis trois semaines j'ai rendez-vous chez la psy le mardi à 14h. C'est à peine si je lui parle. Les seuls mots que je prononce sont non, oui ou peut être. Pourtant elle est super sympa mais je suis bloquée. Je vais me forcer à parler demain.

Le déjeuner arrive. J'ai pas vraiment faim mais je vais me forcer. Je dois reprendre du poids. Au menu c'est tomate, pates, steak haché, légumes verts, babybel et tarte aux pommes. Je mange quasiment tout mais je laisse la tarte aux pommes, le babybel et le steak qui baignait dans l'huile.
C'est dur de manger. Pour certains c'est un vrai plaisir mais pour moi c'est devenue une tortue à chaque repas. Les aliments qui tombent dans mon estomac et qui vont me faire grossir. Mais ce qui est plus dur de manger, c'est de grossir. Prendre du poids. Voit les chiffres monter. Trembler à chaque monter sur la balance. Fermer les yeux et espérer que les chiffres ont baissés. Ouvrir et voir qu'on a pris 100 grammes. C'est que 100 grammes mais c'est déjà 100 grammes de trop. Pleurer, hurler, s'insulter de tout les noms parce qu'on a grossi et qu'on restera une grosse vache pour toujours. C'est dur tout ça.

Après avoir branché ma sonde et qu'elle a fini son travail, je descends dans la salle des activités pour voir ce qui est au programme aujourd'hui. Peinture ou bracelets brésiliens aujourd'hui. Je vais choisir bracelets brésiliens. J'adore la peinture mais avant j'en faisais qu'avec ma mère..
Il y a déjà plusieurs personnes. C'est des tables rondes et il n'y a aucune table de libre. Je m'assois à une table à côté d'un garçon qui doit avoir entre 16 ou 17 ans. Il tire nerveusement sur les manches de son pull bleu qu'il porte. Lorsqu'il se retourne vers moi, je peux voir de plus près son visage. Il a de beau cheveux brun un peu en bataille. Quelques tâche de rousseurs sont sur ses joues. Il a de beau yeux bleus qui on l'air d'être habimés par plusieurs heures de pleurs intense. Nos regards se croise et il me sourit. Je me sens gênée alors je baisse ma tête qui commence à rougir. Une dame qui s'appelle Solange vient nous donner les fils et tout ce qui faut. Elle nous montre comment faire puis c'est à nous. Je me débrouille pas trop mal mais le brun n'y arrive pas trop. Alors je l'aide un peu. Il me remercie par un grand sourire qui laisse apparaître des belles dents blanches. L'activité fini, je contemple avec plaisir mes deux bracelets que j'ai fait. Je pars de la salle quand quelqu'un me prend par le bras. Je me retourne et je vois que c'est le beau brun. Il entame la discussion.

«Salut. Moi c'est Lucas.
-Moi c'est Honey.
- Merci de m'avoir aidé tout à l'heure.
- De rien, c'est normal.
- Je te laisse j'ai un rendez-vous mais j'espère qu'on se reverra.»

Il me sourit puis part en laissant sa douce odeur.

Je pars dans ma chambre et je m'allonge sur le lit. C'est la seule chose que je sais faire : dormir. Je regarde le plafond et je pense. Je pense à mes parents. Je pense à mes amies. Je pense à la vie. Soudainement, mes yeux commencent à s'assoupir.

Je me réveille en sursaut toute transpirante. J'ai fait un cauchemard. Normalement, ils arrivent dans les sombres nuits. Mais là en pleine journée. Je l'ai vu. Ou plutôt je l'ai revu. Cette scène atroce. Je le revois posé ces gros doigts sur ma peau. Je me rappel de chaque détail comme si c'était hier. Les larmes me viennent aux yeux. Je le hais . Je le hais d'avoir pris ma virginité. Je le hais de m'avoir fait ressentir l'impression d'être sale et immonde. Je le hais pour le geste inadmissible qu'il a fait à une pauvre fille de 15 ans.

Il est déjà 19h30 et le dîner arrive. La faim n'est pas au rendez-vous, ni le moral. Au menu c'est concombre, hachi-permentier, gouda et yaourt nature. Je mange tout les concombre, deux bouchées d'hachi-permentier et le yaourt nature.
Puis je branche ma sonde et je regarde M6,qui passe scènes de ménage.
23h30 extinction des feux . Les infirmières de nuit viennent d'arriver pour faire leurs derniers tours de chariot pour donner les médicaments et voir si tout va bien. Une fois la dernière chambre de faite les lumière s'éteignent. On les entend parler au loin.
03h43 les infirmières tiennent grâce au café. On entend la machine et on sent l'odeur du café. Je n'ai jamais été fan du café mais j'aime beaucoup son odeur. Tout les autres patients sont censés dormir et moi je suis là dans le noir à regarder le plafond.
05h50 une patiente a fait un cauchemard. Elle est dans la chambre juste à côté de la mienne. On entends les infirmières se dépêcher dans sa chambre. Ils lui ont sûrement injecté un produit tranquilisant car elle cesse de crier.
07h50 le soleil commence à se lever en ce bon jour. Il fera sûrement beau aujourd'hui. Mais de toute façon qu'est-que ça peut me faire, je ne sors pas d'ici. C'est l'habitude.
08h30 le soleil c'est complètement levé et le petit déjeuner arrive. Je bois tout mon thé vert et une tartine entière de pain.
09h00 les infirmières de jour arrivent en ayant bien dormis et moi j'ai encore fait une nuit d'insomnie à regarder ce maudit plafond.

Suite le Mercredi 10 Février