« Nour-Firdaws - 17 »

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Précédemment, dans le chapitre 16

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Khalis - Sale faible va !

Moi - Mais fermes là, j’suis sûre que si je te mets une mygale sous ton nez tu vas partir en courant comme une tapette

Khalis - Déjà oses la prendre dans tes mains et on verra

Moi - Pas faux ! Hassoul, et toi tu veux faire quoi plus tard?

Khalis - J’en sais rien, peut-être travailler dans un magasin pour commencer puis plus tard, être responsable ou avoir un bon poste dans le commerce

Moi - Kheir In Shâ Allah

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« Nour-Firdaws - 17 »

-| DANS LA PEAU DE KHALIS |-

Toujours le même cauchemar, les mêmes scènes qui se répètent, ces souvenirs d’horreur, ces cris qui résonnent dans ma tête à chaque fois… Pourquoi toi? Pourquoi nous? Je ne ferme plus l’oeil de la nuit depuis bien trop longtemps, Yemma à mes côtés qui me récite des sourates du Coran à mon oreille, comme chaque soir en plein milieu de la nuit. Je sais qu’elle est aussi mal que moi, mais putain, j’en veux à cette putain de chienne de vie qui t’a arraché à moi, à ce putain de fils de p*te qui t’a enlevé la vie. Je me redresse et je serre fort Yemma dans mes bras, pour cette femme, je tuerai n’importe qui, la prunelle de mes yeux, la femme de ma vie

Yemma - (reniflement) Ça va Weldi?

Moi - (lui essuyant les larmes) C’est toujours la même chose Yemma…

Yemma - Allah y Rahmo

Moi - (souffle) Amîn. Vas te recoucher Yemma, ne t’en fais pas pour moi, je vais bien maintenant

Yemma - Si tu as besoin de quelque chose, tu me réveilles Weldi saha?

Moi - Ne t’inquiètes pas Yemma

Je lui embrasse le front une dernière fois et elle s’en va en laissant la porte entrouverte. Je me rallonge en repensant à tous ces cauchemars mais ce qui est sûr, c’est que ton absence me ronge de l’intérieur, au fond de moi, je sais que c’était ton heure mais ça m’fou la haine, je t’ai vu mourir entre mes mains, cette scène repasse en boucle sans arrêt, la seule qui ne veut pas s’effacer et tout ça, juste pour une histoire entre deux quartiers, un règlement de compte qui a coûté la vie à un innocent, tu t’es ramassé cette balle perdue qui ne t’étais pas destinée ce jour-là et j’me suis fais passer pour le plus gros des tahanes parce que j’ai chialé comme un zemel devant toute la citée mais j’en avais rien à foutre parce que tout ce qui comptait à ce moment là, c’était toi même si je devais rester fort pour notre famille, je n’ai pas pu retenir ces putains de larmes. Lorsque j’ai vu cette balle se loger dans ton torse, ton tee-shirt s’imbiber de sang, pour moi c’était la fin, le monde a arrêté de tourner, la Terre s’est ouverte en deux. J’ai tout lâché, j’ai couru jusqu'à toi, tu t’es écroulé au sol, tu m’as regardé une toute dernière fois avec le sourire aux lèvres et tu m’as dit “Dis à Yemma que je l’aime et sois fort mon Kho”.

Le 08 Avril 201* tu as rendu ton âme, mon Kho, mon frère de sang est mort dans mes bras, la seule réponse que j’ai pu te dire c’est “Je resterai fort pour toi et Yemma Frère”. Les gens autour de nous regardaient cette scène avec tristesse, tu étais condamné ce jour-là sans le savoir, à 16 piges zeubi, t’as rien vécu Frère, on a grandi dans la zer-mi et voilà comment t’es mort, d’une balle. Cette scène que je me rappelle comme si c’était hier me terrifie à chaque fois et ça me donne un goût d’amertume, te voir allonger sur ce bitume, dans cet état là c’était trop pour moi. J’ai vu Yemma arriver en courant, ces cris de douleur, d’hystérie résonnent encore dans ma tête, la voir dans cet état là était la goutte de trop, c’est la première fois que je la voyais en train de pleurer toutes les larmes de son corps, elle se griffait le visage, se frappait. Elle a elle aussi perdu l’un de ses hommes de la maison, son pilier, son fils, son sang.

« Nos Coeurs Balafrés »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant