Précédemment, dans le chapitre 76
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J'envoie valser la couette loin de moi et bondis hors du lit pour rejoindre le salon. J'ai la tête complètement dans le gaz mais lorsque j'aperçois ma petite soeur assise en boule sur mon fauteuil et effondrée en larme, d'un seul coup j'ai l'impression d'aller mieux. Je me précipite vers elle, morte d'inquiétude.
Moi - Kahina? Kahina, qu'est-ce qu'il y a? Tu me fais peur ! Dis-moi ce qu'il se passe s'il te plaît ! Pourquoi tu pleures?
Lorsqu'elle relève la tête, j'aperçois que tout son mascara a coulé se mélangeant aux larmes. Mon coeur se brise un peu plus chaque fois qu'elle est prise d'un nouveau sanglot.
Kahina - ...
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« Nour-Firdaws - 77 »
Kahina - Nour...
Sa voix est cassée, elle s'effondre de nouveau en larme et enfoui son visage dans le creux de ses mains. Je me rapproche un peu plus d'elle pour la prendre dans mes bras.
Moi - Chhhht, je suis là Kahina, wAllah je ne te lâcherai pas.
Elle m'agrippe le tee-shirt pour le serrer encore plus fort. J'ai l'impression que toute la peine du monde, elle est en train de les porter sur ses épaules, chacune de ses larmes est comme un poids libérateur, comme si pleurer la soulageait. La voir autant souffrir me rend impuissante sans même connaître la raison mais je ne dis rien, si elle n'est pas prête je ne la brusquerai pas.
Ses cheveux se mêlent à ses larmes, je ramasse tous ses cheveux en un gros chignon sur le sommet de sa tête, je décide de la redresser, elle me regarde faire sans rien dire de ses yeux noyés de larmes.
Moi - Il se fait tard, Kahina, tu vas aller te laver et on se met au lit, tu peux pleurer toute la nuit si tu veux mais ça va aller, je suis là, je te le promet.
Je me lève du fauteuil et lui tend la main, elle l'attrape d'un geste purement mécanique, comme si son corps n'avait plus d'âme, sa tristesse est tellement immense que ça me fait peur.
Je l'accompagne jusqu'à la salle de bain, je lui demande de m'attendre juste le temps que j'aille lui chercher des vêtements. Lorsque j'entre dans ma chambre, j'aperçois mon mari, les bras croisés derrière la tête regardant le plafond, lui aussi l'esprit préoccupé. Je sais qu'il s'inquiète pour Kahina mais surtout pour moi, quand ça touche ma famille, il sait que je peux vriller d'un instant à l'autre peu importe la raison.
Moi - Mon coeur...
Khalis - Mmh?
Moi - Ça ne te dérange pas de t'installer juste pour ce soir sur le fauteuil? Tu sais... La route a été longue pour elle et je ne sais par quel moyen elle est parvenue à arriver jusqu'ici, elle ne m'a pas adressé un seul mot depuis.
Khalis - Non, pas de souci.
Je le remercie d'être aussi compréhensible par un baiser. Ce sera une première depuis notre mariage de dormir l'un sans l'autre et je sais que ce sera dur, j'ai pris l'habitude de me laisser bercer par les battements de son coeur et de ses caresses dans mes cheveux.
Lorsque j'entre dans la salle de bain, mon corps tressaille à l'image qu'elle me laisse voir. Kahina est en sous-vêtement, elle observe son corps pleins d'hématomes à travers le miroir. Je n'arrive pas à déchiffrer l'expression de son regard quant au mien, il montre clairement que je suis horrifiée.
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« Nos Coeurs Balafrés »
Ficción General« Nos Coeurs Balafrés » Je vivais une vie normale, de rêve, de Princesse aux côtés de mes parents, dans notre petit pavillon près de la citée de mon meilleur ami, j'avais tout pour être heureuse mais il a fallu seulement un jour, une minute, une sec...