L'aimer ? Même pas en rêve ! ( titre disponible en intégralité à la vente).

Chapitre 6

CLAIRE

Il est en train de m'allumer et ça marche grave ! Je me perds dans ses iris noirs qui me scrutent. J'ai l'impression qu'il est en train de chambouler ma vie et cela me fait peur...

Trop peur.

En seulement une semaine, je ne le vois plus de la même manière et ce n'est pas normal. Il a emménagé il y a tout juste un an et le peu de fois où je l'ai croisé, nous n'avons échangé que des banalités d'usage. Tout a changé en sept jours. Pourquoi suis-je donc allée me plaindre ?

Si j'étais restée, comme à mon habitude, dans mon appartement, nous ne danserions pas ensemble sur cette danse aussi sensuelle et je n'aurais pas cette sensation étrange que ma vie est en train de changer sans retour possible en arrière.

Arrête de te faire des idées ! C'est Enrique Martins ! Tu sais, l'enfoiré qui couche avec tout ce qui bouge ! On se réveille, ce n'est qu'une danse, il n'en a rien à faire de toi ! Son problème du moment, c'est que tu lui résistes, et le salaud qu'il est, n'arrive pas à digérer que tu l'aies envoyé balader comme une merde, c'est la seule raison pour laquelle il te lance ce regard, ce n'est pas sincère.

Une simple comédie pour mieux t'amadouer, rien de plus !

Crois-tu vraiment qu'il puisse imaginer une relation sérieuse avec toi ? Si tu te laisses amadouer par sa petite gueule d'ange, tu finiras obligatoirement en pleurs. Les types de son genre ne s'intéressent jamais aux femmes comme toi. Tout au plus, tu seras un numéro pour compléter sa longue liste de conquêtes... j'imagine déjà comment il rigolera avec ses amis en se gaussant d'avoir facilement mis dans son lit, la sainte-nitouche que tu es à ses yeux.

— La vache, pas étonnant que les nanas passent toutes dans ton lit ! m'exclamé-je, pour me donner une contenance.

— Il ne tient qu'à toi de voir ce qui s'y passe, me nargue-t-il, son sourire séducteur revenu.

Terminé le moment d'illusion dont les mecs de son style sont capables pour arriver à leurs fins. Je masque ma déception et reprends ma véritable identité.

— Tu plaisantes ? Simplement pour m'avoir appris quelques pas de danse ? Tu fantasmes complet !

— Il n'est pas interdit de rêver.

— Désolée pour toi, mais ta prestation ne m'a pas fait changer d'avis à ton sujet, je ne suis toujours pas intéressée ! lui déclaré-je tout en m'écartant de lui.

— Moi qui pensais que j'étais arrivé à te faire changer d'avis.

— Quand les poules auront des dents Don Juan, toi et moi c'est même pas en rêve ! le cassé-je alors qu'il me lance un coup d'œil surpris.

Je pivote et marche vers le balcon de mon appartement afin de reprendre place dans ma bulle. Avant d'enjamber, je me retourne, ne pouvant m'empêcher de regarder dans la direction de mon voisin, tout en espérant secrètement qu'il ne lâche pas l'affaire si facilement.

Déçue, je le vois réintégrer sa place pour siroter tranquillement sa bière comme si de rien n'était. Dommage quelque part, il ne s'est rien passé de bien intéressant, si ce n'est que mon cœur de midinette, beaucoup trop rempli de romance et d'illusions, aurait pourtant bien aimé y croire.

Il faut vraiment que j'arrête de lire ces romans d'amour qui commencent sérieusement à me taper sur le système. Enrique ne vit pas dans le même monde que le mien tout comme moi je ne pourrai jamais vivre dans le sien.

— Julie, tu viens ? demandé-je avant d'entrer dans mon appartement.

— Oui, j'arrive. Bon, eh bien, à tout à l'heure les gars, bye.