ENRIQUE
Je n'ai pas pu attendre qu'elle m'envoie son texto, j'avais envie de la voir tout simplement, je suis donc parti du club plus tôt.
J'ai vu rouge lorsque le type l'a retenue, d'autant plus qu'il l'a enlacée et même embrassée. J'ai eu peur qu'elle m'échappe, je ne suis pas du genre jaloux, du moins avant Claire et surtout pas avec mes conquêtes généralement. « Souris voisine » regarde droit devant elle, je la sens ailleurs, j'essaye donc de détendre l'atmosphère, mais elle ne répond pas, ce qui me désappointe quelque peu, pire elle me regarde de travers.
— Alors, ta journée ?
— Émotionnellement, dingue et énervante.
— Il s'est passé quelque chose dont tu aimerais parler ?
— Non, rien.
— Tu étais de meilleure humeur lorsque nous nous sommes quittés, lui déclaré-je.
— Je n'avais pas encore été travailler.
Bon, à mon avis, c'est plutôt mal parti pour ce qu'elle m'a suggéré ce matin. Par son attitude, je me rends vite compte que le feu de nos émotions est passé à la glace.
— Est-ce que tu veux aller manger au restaurant ? demandé-je néanmoins, afin de repartir sur une meilleure entente.
— Non merci, je suis claquée et je voudrais simplement dormir.
— OK. Eh bien nous irons nous coucher de bonne heure, si tu veux...
— Oui, j'aimerais assez.
— Pas de soucis !
Je l'entends prendre sa respiration.
— Et, seule si possible.
Bon là, c'est carrément l'iceberg. J'ai échoué comme le Titanic. Un vrai naufrage.
Le reste du trajet se passe dans un calme olympien, seule la musique de la radio anime le silence de plomb qui règne dans l'habitacle de la voiture. Génial, il ne manquait plus que Josef Salvat et sa chanson Open Season pour plomber encore plus l'atmosphère. Il faut que je sache ce qui ne va pas. Claire est en colère, cela ne fait aucun doute, et j'ai le sentiment que ce problème ne vient pas entièrement de moi, je ne vois pas ce que j'ai bien pu faire de mal pour qu'elle m'en veuille autant.
Nous arrivons sur le parking de notre immeuble, j'arrête le moteur et me tourne vers elle.
— Bon, tu m'expliques ?
— T'expliquer quoi ?
— Ce qui me vaut cette humeur massacrante, ironisé-je.
Elle soupire, ce qui à mon avis ne présage rien de bon.
— J'ai eu une journée difficile, comme je te l'ai dit.
— Et tu t'en prends souvent aux personnes qui t'entourent ?
— Je suis claquée, Enrique, me déclare-t-elle comme si cela suffisait à expliquer son comportement incompréhensible vis-à-vis de moi.
— Tu crois que je vais m'en contenter ?
— Enrique... Peut-on parler de tout cela une autre fois, pas maintenant je t'en prie, j'ai vraiment besoin de me reprendre...
— Pourquoi attendre si tu as un problème, tu peux m'en parler, la coupé-je dans son élan.
Elle se cache le visage en inspirant, je sens qu'elle va me dire quelque chose que je n'ai pas envie d'entendre.
— Tout va beaucoup trop vite, tout ça, ce n'est pas moi, dit-elle en me regardant cette fois. Lorsque j'ai décidé de changer, c'était de look, pas de prendre une autre personnalité !
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L'aimer ? Même pas en rêve ! ( titre disponible en intégralité à la vente).
RomancePrésentation de mes histoires.