Chapitre 8

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CHAPITRE 8CLAIRE

Je me suis installée dans un renfoncement pour ne pas être importunée par les clients. Julie, quant à elle, danse depuis notre arrivée, les jeunes l'ont rejointe et ils se trémoussent au fil des chansons que Dylan passe. Je suis très contente qu'il ait trouvé un emploi, il le mérite vraiment. Son père a quitté sa mère l'année dernière, laissant sa vie de famille pour revivre une deuxième jeunesse avec sa jeune maîtresse. Dylan s'est, en quelque sorte, retrouvé l'homme de la maison aidant sa maman avec ses deux jeunes sœurs. Lorsque cela est arrivé, il n'était plus que l'ombre de lui-même. J'avais aidé Dylan comme je le pouvais à rattraper ses cours. Je m'étais occupée de ses petites sœurs afin que leur mère puisse se rendre à des entretiens d'embauche.

Cette dernière a fini par trouver un poste de serveuse dans un restaurant. Le seul problème, c'est qu'elle ne peut pas régler la scolarité choisie pour son fils aîné, cette place de DJ est vraiment une aubaine pour Dylan.

Quelle coïncidence que l'Obsession devienne son lieu de travail. C'est un jeune courageux et je suis ravie qu'il puisse mêler plaisir et travail.

— Un verre de champagne pour connaître vos pensées, belle voisine, me susurre la voix chaude d'Enrique à l'oreille.

Je me retourne vers lui et lui offre un sourire.

— C'est trop cliché ta sortie, ironisé-je.

Sa bouche dessine une moue faussement contrariée.

— Préfères-tu que je dise que tu me plais énormément et que j'ai une envie démente de t'embrasser ?

Soit. Les deux techniques de séduction sont bonnes.

— Celle-ci me semble trop directe, me défends-je tout de même.

Il éclate de rire et m'embrasse sur la joue. Ce n'est qu'un baiser léger et doux, mais je me retiens de poser mes doigts dessus, tellement il m'a surprise. Comme si cela paraissait tout à fait normal, il pose sa main au creux de mes reins, puis nous fait avancer près de la piste de danse. Ma colonne vertébrale est parcourue d'une décharge électrique inattendue. J'essaie de ne pas trop paraître perturbée de ce rapprochement et je tente de le prendre comme quelque chose d'amical, même si au fond de moi, il en est tout autrement.

Julie s'est trouvé deux partenaires d'environ trente-cinq ans ; pas très loin d'elle Mick, quant à lui, est entouré d'une dizaine de femmes qui se trémoussent afin qu'il les remarque. Joris se tient au bar et discute avec deux plantureuses créatures. Je ne suis décidément pas dans mon élément. La voix de Dylan s'élève, pour présenter le prochain titre :

— Men and women, voici le moment de la chanson représentative de votre boîte préférée, allez les filles, laissez-vous guider par votre partenaire... obsession.

La musique remixée de la bachata de l'après-midi résonne dans les enceintes.

Enrique se penche vers moi.

— C'est notre danse, me dit-il, en quelques secondes, je me retrouve dans ses bras.

— Ce n'est pas le même rythme, tenté-je de le dissuader.

— Les pas sont les mêmes.

Je reprends la position apprise, le bougre semble ravi de me tenir ainsi contre son corps, je le vois dans l'amusement que me renvoient ses yeux ainsi que son sourire arrogant. Notre danse est intense, telle qu'il y a quelques heures, malgré mes pieds meurtris, je me donne de toute mon âme, je suis dans les bras d'Enrique, rien d'autre autour de moi n'a d'importance. Cet homme a un don, j'en suis persuadée.

L'aimer ? Même pas en rêve ! ( titre disponible en intégralité à la vente).Où les histoires vivent. Découvrez maintenant