Se retrouver

59 10 14
                                    

J'étais remontée dans ma chambre, je me tenais devant mon reflet qui me regardait. J'essayais de relier les mots de Romain à l'image que me renvoyait la psyché.

Je portais une petite robe courte et légère toute simple qui laissait deviner mes formes et ma silhouette ; pas grosse, pas mince, juste féminine.
J'avais la chance d'avoir un corps assez tonique et pourtant j'avais eu 3 enfants et je ne faisais pas assez de sport.

J'avais l'impression de me découvrir, je n'étais plus Eva, j'étais Romain et au lieu de me focaliser sur tous ces petits détails qui me complexaient, j'essayais d'apprécier mon reflet avec des yeux de mâle. Ce n'était d'ailleurs pas très difficile car j'aime la beauté féminine, le corps d'une femme est souvent plus beau que celui d'un homme, surtout après 36 ans.

Évidemment certaines trouvent les bouées, les pneus, les poignées d'amour attendrissantes et rassurantes. Rassurantes, je veux bien ; elles sont sûrement rassurées de savoir que leur mari ne va pas se faire draguer. Mais est-ce qu'on a envie de faire l'amour à quelqu'un de rassurant? Franchement...

Non, en tous cas pas en ce qui me concerne. J'ai envie d'un corps sexy, ferme et robuste, musclé sans être bodybuildé, plutôt sec, une peau douce et soignée, et surtout rassurant par sa force et sa virilité et non par ses bourrelets.

Heureusement, tous les goûts sont dans la nature. Je les respecte et quand une femme regarde son homme avec les yeux de l'amour, j'imagine qu'il sera toujours sexy pour elle et c'est tant mieux!

Moi, j'étais passée à autre chose et j'avais renoncé aux sentiments perturbateurs qui déforment la réalité. Je voulais du beau, du fort, du performant.

Lorsque je pensais à Romain, je me prenais à rêver de ses épaules carrées, de sa chemise cintrée mais masculine qui laissait deviner un torse musclé. Son jean très bien coupé, légèrement taille basse, m'avait laissé entrevoir lorsqu'il avait aidé Cécile à attraper une coupe sur une étagère trop haute pour elle, son ventre plat et des abdominaux bien dessinés et lorsqu'il s'était retourné j'avais deviné un fessier musclé.

Mon esprit s'était égaré dans mes souvenirs et je comprenais maintenant comment il avait pu me voir ce soir-là, je souris à mon reflet.

Je fis glisser ma robe de mes épaules, C'est vrai que mes épaules plutôt carrées mais fines n'étaient pas mal. Ma poitrine n'était plus ce qu'elle avait été. Après trois allaitements, elle avait sensiblement rétréci, c'était indéniable. Par chance, contrairement à certaines de mes amies, je n'avais pas des gants de toilette, mais deux petites pommes tenant encore très bien et tout à fait suffisantes pour remplir la main d'un honnête homme.

Penser à Romain m'avait fait de l'effet et mes tétons pointaient, je les effleurai de ma main en appréciant leur contact sous mes doigts, puis je laissai ma robe tomber complètement. Un ventre plat et doux, une taille peu marquée, une silhouette plutôt sportive se révélèrent à moi.

Mon point fort avait toujours été mes jambes, longues et fuselées, elles me faisaient paraître plus grande que je n'étais et il n'était pas rare qu'on se retourne sur elles dans la rue quand je portais des jupes un peu courtes.

Dans le miroir, j'admirai leur galbe puis je me retournai pour jeter un œil à mes fesses. Elles m'avaient toujours complexée car je les trouvais un peu plates, mais là, je ne sais pourquoi, j'avais envie d'être plus indulgente avec elles. A l'heure où la mode était aux énormes "booties" à la Kardashian, je me trouvais plutôt très satisfaite de mes petites fesses, qui n'étaient pas si plates, après tout.

"Bbzz bbzz"
Tiens,  mon téléphone venait de m'arracher à ma contemplation rêveuse.

"Alors, dis-moi ma belle modeste, que vois-tu?  Je veux tout savoir en détail."

Les mots à fleur de peau (+18 ans)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant