Alors que j'étais en train d'écrire , mon téléphone vibra à nouveau et la bannière m'indiqua que c'était un message d'elle: « Mon cher Romain,... »
J'hésitai une fraction de seconde.
Je voulais lui écrire pendant que j'en avais le courage, mais j'avais très envie de lire Eva. La tentation était trop forte et je ne pus y résister.
Je restai abasourdi.
En lisant son long message si chargé en émotions, je m'étais moi-même retrouvé dans une sorte de tourbillon passant tour à tour de la joie à une profonde mélancolie au fil de ses mots.
Ce n'est qu'en lisant sa signature que je mesurai à quel point elle avait le sens du drame, mon Eva.Elle était si honnête, droite, spontanée, j'avais envie de la serrer contre moi et de la rassurer.
Elle croyait devoir se confesser et se faire pardonner alors que j'étais le seul qui devait implorer son pardon...J'étais face à un ange et je devais jouer serré pour ne pas la perdre.
Quel idiot j'étais!!
J'avais peut-être tout perdu, tout fait foirer.Comme au poker, je n'avais plus le choix, je devais tenter le tout pour le tout, abattre mes cartes et espérer que mon maladroit coup de bluff me sera pardonné.
Mon message était prêt à être envoyer, mais je ne pouvais ignorer ce que je venais de lire.
Je me sentais tellement mal.Ainsi son cœur avait été touché, cela provoquait en moi une sensation bizarre.
Mais qu'à cela ne tienne, je lui devais ma confession.
Je me reconnectai donc :
« Chère Eva, douce Eva,
Une fois de plus, nous sommes syncro car je m'apprêtais à t'envoyer ma propre confession.
La tienne me trouble et me touche, mais cela ne change rien, au contraire, je te chéris encore plus.
Je ne sais pas ce que tu penseras de la mienne que je t'envoie sans en avoir modifié une lettre.
J'espère de tout mon cœur que tu me pardonneras.
Je t'embrasse et quoi qu'il arrive, je suis et reste
ton Romain. »Ne lui laissant pas le temps de réagir, je lui balançai ma propre confession, autrement plus grave que la sienne. J'étais fébrile, tout se jouait maintenant.
« Chère Eva, douce Eva,
Voilà, ma mission sur le bateau a été un succès, elle est terminée et je suis de retour.
J'ai hâte de te voir, je rêve de cet instant depuis des mois. Mais je dois t'avouer quelque chose, je veux me confesser car je te dois la vérité.
Je ne suis pas rentré aujourd'hui ou hier. Je suis déjà là depuis dimanche.Tout s'est fait très vite, beaucoup plus vite que prévu. Le vendredi nous avions terminé et le samedi nous prenions le vol du retour.
Je mourais d'envie de t'appeler, de te voir, de te toucher, de te faire l'amour, d'être avec toi, enfin.Et puis, j'ai eu peur de la banalité, du malaise, des platitudes devant un premier café.
J'ai soudain eu peur de ne pas te plaire, en vrai... notre histoire avait commencé d'une façon si peu commune.
Et puis... il y avait aussi la soirée, tu t'en réjouissais, je te l'avais promise et je ne voulais ni te la gâcher, ni t'en priver.Alors, j'ai eu une idée, bonne ou mauvaise, je ne sais pas, j'espère en tous cas que tu comprendras ma démarche et que tu ne m'en tiendras pas rigueur.
J'ai eu envie de vivre cette nouvelle aventure avec toi et Maxime m'y a aidé tout en me disant que je prenait un risque.
J'aime prendre des risques, mais pour être honnête, c'était avant tout une manière de tromper ma peur, de me rassurer.
Tu me plais tellement! Tu m'a plu dès que je t'ai aperçue chez Marie , tu étais timide et troublante à la fois et dès que nous nous sommes parlé, je suis tombé sous le charme.Mercredi matin, j'étais dans le camion du livreur: que tu étais belle, habillée de ta surprise et de ton naturel lorsque tu as ouvert la porte.
Jeudi soir, j'étais à droite de Daniel dans la limousine : que tu étais séduisante dans ta tenue de Chaperon Rouge. J'ai été très agréablement surpris de ton choix audacieux pour le masque et par les vêtements élégants que tu avais soigneusement choisis.Je t'ai ensuite versé ta première coupe de champagne: que tu étais attendrissante et en même temps intimidante, toute réservée sur ton canapé.
Je ne t'espionnais pas, non, d'espionnage il n'est pas question, je t'admirais, je t'observais.
Tu n'imagines pas comme il était difficile de me retenir de te prendre dans mes bras dès que je m'approchais de toi.Puis j'ai fait mon entrée avec le deuxième groupe, j'étais tellement nerveux que je n'ai pas oser m'approcher de toi.
Ce n'est qu'au jeu de la bouteille que je me suis enhardi et que je me suis enfin assis à tes côtés : tu étais souriante, détendue, tes yeux étaient pétillants de malice, Dieu que tu étais attirante !T'embrasser, quel délice !!
Quand ton autre voisin commença à caresser ta cuisse et que, tout naturellement, tes jambes se sont entrouvertes pour lui faciliter l'accès à ton intimité alors j'y ai vu comme une invitation et j'en enfin osé te toucher.J'avais l'impression de rêver et que si je respirais trop fort, tu allais disparaître comme le mirage de mes désirs sur le bateau.
Timidement j'ai approché mes lèvres de ta nuque et y ai déposé un baiser. À ce contact, ta tête s'est penchée pour m'offrir ton cou et ta nuque, mes baisers se sont fait plus appuyés, je sentais mon sexe durcir dans mon boxer. Dieu que tu étais excitante. Ma main d'elle-même est venue caresser tes seins pendant que je t'embrassais et sentir tes tétons durcir et pointer sous mes petits pincements était électrisant. Ta tête était posée contre mon épaule dans un geste d'abandon tout à fait exquis.C'est dans ce moment de grâce qu'est venue nous interrompre The Queen, pour nous entraîner vers des plaisirs moins chastes.
Quel bonheur de te sentir, de te toucher...
J'avais l'impression d'être en état de Grâce, tout était tellement parfait, notre complicité était magique.
Puis soudain tu as disparu, alors que je voulais te dire la vérité.
J'étais détruit. Moi qui avais voulu mille fois te révéler mon identité, je te voyais fuir, impuissant, j'étais en proie à mille tourments.Maxime me retint in extremis et me dissuada de te suivre. »
Encore une fois, j'enchaînai immédiatement.
« Eva, je t'aime, ne culpabilise pas, je suis ton Chevalier servant et je te demande pardon à genoux de t'avoir mise dans une situation peu agréable.
J'implore ton pardon, mais je comprendrais que tu me le refuses.
Ne te sens ni manipulée, ni trahie. J'ai péché par manque de confiance en moi et si tu savais comme je le regrette.Eva, ma belle Eva, prend ton temps. »
VOUS LISEZ
Les mots à fleur de peau (+18 ans)
General FictionFuir les maux qui n'ont pas de sens et retrouver le plaisir des sens à travers les mots. Après 10 ans de fidélité, Eva met fin à une relation toxique et destructrice juste pour survivre. Sortant assez peu, une rencontre virtuelle intense et inatten...