On me mène, sur le champ, au travers du village tout en m'encerclant et vérifiant même dans les arbres d'éventuelles menaces, nous sortons du village et nous nous dirigeons vers au plus profond de la forêt où trône un arbre immensément haut mais aussi considérablement large, je suis subjuguée et en admiration devant cette beauté pure, mais je n'ai pas le temps de m'attardée, nous nous en approchons et à ce moment-là, à ma proximité le tronc se met à luire, comme le grimoire.
Nous passons au travers de cette lumière vive mais non aveuglante et nous nous retrouvons dans un endroit merveilleux, que je pourrais définir comme une seconde demeure, une maison de campagne, tout y est, rien ne manque, je comprends que c'est un abri de secours, de protection. Luinil m'apprend que nous sommes dans ce qu'ils appellent l'arbre Mère, c'est ici qu'est la source mystérieuse de la magie et de la longévité des Elfes, et que je suis la seule à pouvoir activer l'ouverture d'entrée et l'accès à la magie pure. Je réalise alors pourquoi Isildur me veut, il a besoin de moi pour accéder à tout cela étant donné que mes parents ne lui ont pas cédés mais il va falloir que je lui fasse comprendre que je suis comme mes parents, je préfère mourir que de lui donner quoi que ce soit et mettre en péril mon peuple.
Mais une question se pose à moi, si je suis la seule à pouvoir activer l'entrée de ce refuge, comment va-t-on savoir que le danger est écarté ? Comment les autres vont nous prévenir ? Luinil posa sa main sur mon bras, comprenant mon angoisse et m'explique qu'il ne faut pas que j'oublie que nous sommes en communication avec la nature et tout en me disant cela elle me mène dans une pièce étroite inscrite de toute sorte de symbole du sol au plafond mais aussi sur les murs. Luinil reste sur le pas de la porte, m'expliquant qu'elle n'a pas le droit d'y rentrer, il n'y a que moi qui suis autorisée. Dans le mur du fond il y a un hôtel, je m'y approche et vois sous une cloche de verre une réplique de l'arbre mère entouré d'un halo de lumière, ainsi que des runes et encore un grimoire. Je regarde Luinil interrogative...
- N'oublie pas que c'est en toi, c'est pour cela que tout réagis en ta présence, me dit-elle. Laisse toi aller, laisse parler ton cœur et tu seras surprise
- D'accord mais cela ne répond pas à ma question, comment va-t-on être prévenu qu'il n'y a plus de danger ?
- Pose ta main sur le mur et rentre en communion avec l'arbre mère, avec la nature et tu auras ta réponse répondit-elle
C'est ce que je fais aussitôt, je pose ma main et ferme les yeux, je fais le vide en moi et respire lentement. Je ressens de légers picotements dans la main, puis le bras et cela fini par parcourir l'intégralité de mon corps, il y a comme un circuit qui se fait, comme si la sève de l'arbre passe par moi, comme si je fais partie de l'arbre, je me sens bien, j'aime cette sensation et là je comprends qu'à l'extérieur il n'y a plus de danger, tout est calme, trop calme... Je romps le contact et me tourne vers Luinil, qui à mon visage comprends que quelque chose ne va pas :
- Que se passe-t-il, me dit-elle inquiète
- Il n'y a plus de danger à l'extérieur, mais tout est beaucoup trop calme j'ai peur
- Nous devrions aller voir, mais toi tu restes ici c'est plus prudent répondit-elle
- Quoi ? Tu plaisantes !! C'est mon peuple !! Et puis je veux savoir où est Artaher
Voyant ma détermination elle décide finalement de me laisser venir avec eux. Comme pour rentrer, c'est moi qui active la sortie de notre refuge, puis nous passons tous et le passage se referme. Nous marchons avec prudence en direction du village, sans rencontrer âme qui vive, nous sommes tous inquiet puis en approchant de plus en plus nous commençons à trouver soit des corps sans vie, soit des blessés que nous prenons en charge de suite.
Les larmes me montent aux yeux, mais qui a bien pu faire cela ? Je me pose la question alors que je connais pertinemment la réponse : Isildur ! Toujours lui ! Mais pourquoi toute cette haine ? Je me renseignerai plus tard pour l'instant le plus urgent c'est de soigner les blessés, de nous occuper de nos morts mais aussi de retrouver Artaher et Falastur.
Pendant que les guerriers font le tour du village et ses alentours afin de trouver des survivants ou blessés, une autre équipe nous les emmène dans un lieu que nous avons aménagé afin de prodiguer les soins qui sont nécessaire, il y a avec nous la prêtresse qui se sert même de la magie lorsque cela est utile, je regarde autour de moi et réalise l'étendue des ravages que coûte cette guerre, je m'adresse alors à mon peuple :
- Nyalya a min gwaith Edhelie, nyalyanin a tari Débélia, ar nye vaquéta ana ucara. I otha an i otha !!
- (Faire du mal à mon peuple d'Elfes, me fait du mal à moi la Reine Débélia, et je refuse à ne rien faire. La guerre pour la guerre !!)
- Nai anar caluva tielyanna ! me répondent-ils
- (Puisse le soleil briller sur ton chemin !)
Luinil est touchée par mon discours, je m'adresse donc à elle pour la suite :
- J'ai besoin de toi, lui dis-je. Il faut absolument que tu m'apprennes à me servir d'un arc.
- Tu ne peux pas mener le combat, tu es la Reine nous devons te protéger répondit-elle
- Je suis quand même en droit de pouvoir me défendre, alors apprend-moi ou je demande à l'instructeur des archers de le faire dis-je en m'énervant
- Ok je le ferais puisque tu y tiens, mais dans l'heure il faut que je recherche Falastur
- Et Artaher, rajoutais-je. Je suis inquiète d'être dans l'ignorance, le doute et la peur.
Elle part de son côté et me promet de me tenir au courant de la moindre nouvelle ou rumeur, tandis que moi je me dirige vers mon palais, on ne sait jamais peut être qu'Artaher est là-bas à m'attendre, car lui non plus ne sait pas où je me trouvais au moment de l'attaque. Quel n'est pas ma déception lorsque je ne trouve personne à mon arrivée, j'avais tant espéré la seule chose que je trouve c'est un désordre impressionnant. Je ne sais pas ce qu'ils cherchaient mais j'espère qu'ils n'ont rien trouvé. Par acquis de conscience je vais vérifier que le grimoire est toujours à sa place. A mon grand soulagement, c'est le cas, il est toujours là et comme d'habitude il se met à scintiller à mon approche, je le feuillette doucement mais ne comprends pas les symboles et écritures que je vois, je me demande qui serait capable de m'initier à la magie, je ne crois pas que mes amis ou Artaher soit à la hauteur de cette tâche, la seule personne à qui je pense c'est la prêtresse mais le voudra-t-elle ? Pour le savoir il suffit de demander, c'est ce que je m'apprête à faire afin de ne pas rester sans rien faire et de me torturer l'esprit en me demandant où sont passés les gens que j'aime.
Lorsque j'arrive là où sont déposés tous les blessés, je m'aperçois horrifié que le nombre à terriblement augmenté, je passe dans les allées en donnant une parole de réconfort par-ci par-là, mais surtout en regardant si je vois des têtes que je connais... Toujours rien, toujours personne, mon corps frissonne malgré la tiédeur de l'air je me sens glacée jusqu'aux os. J'aperçois la prêtresse au loin, et d'un pas décidé, je m'approche d'elle et sans même attendre qu'elle me regarde je lui demande :
- Aiya tye istae saitamin lë mor ? (Salut, tu peux m'enseigner la magie ?)
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Le destin de Débélia Tome 1 ou La Princesse du Peuple des Elfes
FantasyLa guerre dans son monde originel a commencé, seul Débélia une jeune et jolie fille peut y mettre un terme... à condition de rester en vie... Aider de ses amis de toujours elle doit mener cette bataille afin de rétablir la paix, mais aussi la batail...