Chapitre 30

75 11 0
                                    




                  

Il veut me ramener chez lui mais j'aimerai pouvoir être seule en sa compagnie afin d'être sûre que personne ne nous dérange car j'ai besoin de parler avec lui sérieusement. Je vois qu'il n'a pas très envie mais finalement accepte et il me dit qu'il sait où m'emmener et que cela va me plaire. Je lui fais donc confiance et le suit aveuglement.

En effet, il a vu juste et me connait très bien, nous arrivons près d'un grand lac, l'eau est calme et plate, pas comme les rivières qui semblent plus vivantes, mais c'est quand même très beau et je ne résiste pas à y rentrer dedans jusqu'aux mollets puis me tourne vers Isildur qui affiche un grand sourire, heureux de m'avoir fait plaisir.

Je lui tends les mains afin qu'il me rejoigne car j'ai besoin qu'il soit près de moi dans le but de converser. Il hésite quelques secondes puis vient vers moi, je passe mes bras autour de sa taille et lève les yeux vers son visage tandis que lui regarde au loin, et je dis prudemment :

-          Est-ce que je peux te poser une question sans que tu t'emballes ?

-          Isildur : Profite, dit-il. Je suis calme pour le moment...

-          (sourire) Qu'est-ce que je suis pour toi ?

-          Isildur : Ma future épouse, dit-il toujours sans me regarder

-          Répond moi franchement s'il te plait, je ne suis que ça à tes yeux? insistais-je

-          Isildur : Qu'attends-tu de moi, dit-il en me regardant finalement. Que je te dise que je t'aime ? Que je suis fou de toi ? Que je ne veux pas que tu sois à un autre qu'à moi ?

-          Je ne sais pas, c'est à toi de me le dire, dis-je calmement. Mais je suis sûre que tu ne me veux pas seulement pour le pouvoir et l'accès à la magie

-          Isildur : A quoi cela servira de le dire ? Est-ce que les choses changeront ? dit-il avec de la tristesse dans la voix

-          Peut-être, en tout cas ce n'est pas en se taisant ou en jouant un rôle que les choses vont avancer, dis-je rassurante

-          Isildur : Rôle ? Quel rôle ? dit-il étonné

-          Le rôle de celui qui est dur et méchant, alors que je sais que tu as un grand cœur, lui répondis-je

-          Isildur : Tu ne me connais pas, tu ne sais pas comment je suis vraiment, c'est peut-être quand je suis gentil que je joue un rôle, dit-il narquois. T'es-tu au moins posé la question ?

-          Je n'en crois pas un traitre mot, j'ai ressenti la douceur que tu peux dégager...

-          Isildur : Arrête ! cria-t-il

Il se dégage de mon étreinte, me prend les poignets et se met à les serrer très fort puis à me secouer avant de me lâcher avec tellement de violence que j'en perds l'équilibre et tombe en arrière dans l'eau. Je ne m'y attendais pas donc je n'ai pas le temps, ni le réflexe, de me rattraper et me cogne la tête sur un rocher au fond de l'eau, une violente douleur me vrille le crâne et c'est le trou noir...

Une douleur lancinante me sort peu à peu de ma torpeur, je n'ai même pas la fore d'ouvrir les yeux, que s'est-il passé ? Puis doucement les choses me reviennent en mémoire, il m'a poussé et je suis tombée... J'ai, pour le moment, trop mal à la tête pour me poser toute ses questions, mais mes yeux se mettent à verser de grosses larmes sans que je puisse les retenir

-          Isildur : Débélia ? dit-il doucement. Ne pleure pas ma douce, je suis tellement désolé, je ne voulais pas te faire mal...

J'entends à sa voix qu'il est meurtri et triste mais je lui en veux pour le moment alors je ne lui réponds pas et continue à faire semblant de dormir. Je l'entends aller et venir dans la pièce en murmurant je ne sais quoi, puis il se rapproche de moi, me caresse les cheveux doucement, de peur de me faire mal, puis recommence son va et vient. Finalement je me rendors je ne sais combien de temps, lorsque j'ouvre les yeux je suppose qu'il fait nuit car il est couché à côté de moi et dors profondément.

Ma tête me fait toujours souffrir, je passe la main dans mes cheveux et m'aperçois que j'ai une plaie sur le côté gauche, cela suinte un peu et mes doigts sont légèrement collants et mes cheveux poisseux, vaut mieux ne pas trop y toucher. Je me mets sur le côté et je le regarde dormir, il respire lentement et profondément, il a un profil magnifique, ses traits sont fins et sa bouche est gourmande, il remue et tourne son visage vers moi et doucement ouvre les yeux et me voyant réveillée il me demande :

-          Comment te sens-tu ma beauté ? dit-il en se redressant sur un bras

-          A ton avis ? dis-je simplement

-          Isildur : Je suis désolé de ce qui est arrivé, je ne voulais pas te faire du mal, dit-il tristement

-          Pourtant c'est ce que tu m'as fait, dis-je les larmes aux yeux

-          Isildur : Non... Ne pleure pas, je n'aime pas te voir pleurer ma douce, dit-il tendrement en me prenant contre lui

-          Tu vois que j'avais raison, lui dis-je timidement

-          Isildur : A quel sujet ?

-          Tu n'es pas quelqu'un de méchant... Tu viens encore de me le prouver, dis-je en le regardant dans les yeux

Il ne me répond pas mais me souris puis se penche pour m'embrasser avec toute la douceur du monde et cette fois c'est moi qui force le passage de ses lèvres afin d'avoir accès à sa langue, à son contact je me mis à frémir de plaisir, il bascule sur le dos et je me retrouve allongée sur lui, j'aime le contact délicieux de son corps contre le mien, nous nous regardons sans un mot, seul nos mains parlent en se baladant tendrement sur nos corps respectifs, mon regard se perd dans le sien, il me sourit puis me dit d'une voix chaude :

-          Tu ne peux pas te passer de moi, comme je ne peux pas me passer de toi, nos corps parlent pour nous, en fait c'est nos esprits qui résistent...

-          Tu penses que quelque chose nous obnubile ? dis-je en promenant mes doigts sur son torse

-          Isildur : Quelque chose comme ça oui, je ne vois pas d'autre raison, dit-il sérieusement

-          Je peux utiliser la magie, si tu veux, afin de nous libérer, dis-je aussi sérieuse que lui

-          Isildur : Et si après ça nous ne nous supportons plus ? Non je ne veux pas courir le risque, je ne changerai pas d'avis, tu es à moi et rien qu'à moi, dit-il cinglant

-          Pourquoi cette réaction ? Pourquoi être si borné ? dis-je vivement

-          Isildur : Je t'aime ! Tu ne comprends pas que je t'aime ? Voilà t'es contente je l'ai dit, cria-t-il

-          Comment peux-tu m'aimer, tu ne me connais pas ! dis-je surprise

-          Isildur : Je te connais depuis toujours, pendant des années je suis venu t'épier à la cascade chez les humains, avoua-t-il

-          Vraiment ? Pourquoi ne jamais m'avoir parlé ? dis-je interrogative

-          Isildur : Car j'avais ordre de te surveiller et un jour on m'a demandé de te tuer mais je n'ai jamais pu, j'étais tombé amoureux de toi... Voilà tu connais toute l'histoire à présent

-          Ô grand Valar !! Pourquoi tout doit être si compliqué ?! Sais-tu que tu m'as fait craquer le jour où je t'ai rencontré chez moi ? Je ne connaissais pas encore Artaher, lui avouais-je

-          Isildur : Tu veux dire que j'aurais pu avoir ma chance ce jour-là ?

i

Le destin de Débélia Tome 1 ou La Princesse du Peuple des ElfesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant