Chapitre 34

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Au bout de cinq minutes, pas plus, Isildur se rapproche de moi, passe son bras autour de mes épaules, se penche à mon oreille est murmure :

-          Tu étais super sexy quand tu t'es mise en colère...

-          Je ne plaisantais pas ! J'étais prête à vous foudroyer sur place tellement vous étiez ridicule, dis-je avec encore un peu de colère dans la voix

-          Isildur : Je sais mais tes yeux sont devenus d'un vert flamboyant, humm j'ai adoré le spectacle, continua-t-il

-          Eh ! Oh ! On n'est pas au cirque là ! Je ne donnais pas une représentation ! Oh et puis merde ! Vous m'avez gonflée ! dis-je exacerbée

Me voyant très irritée, il décide de ne plus rien dire et me laisser me calmer toute seule, mais avant qu'on arrive chez les Elfes Noirs, il me prend la main et se met à courir dans une autre direction, vu qu'il me tient la main, je suis obligée de le suivre sans même savoir où nous allons.

A la sortie d'un chemin, nous nous retrouvons près d'une étendue d'eau merveilleusement limpide, je le regarde étonnée alors qu'il me sourit et lâche ma main. Il me connait bien et savait qu'il n'y avait que cela pour apaiser ma colère. Je ne perds pas un instant et rentre dans l'eau délicatement et effectue quelques brasses, cela m'aide instantanément à décompresser. Je sors enfin de l'eau, Isildur est resté légèrement à l'écart, je m'asseye sur un rocher, replie mes jambes et tenant mes genoux je me berce en fredonnant. La sérénité m'habite enfin.

J'entends Isildur se rapprocher derrière moi, mais je ne bouge pas et continue de chantonner, il ne me touche pas et s'assoies à mes côtés

-          J'aime quand tu chantes, ta voix est cristalline come l'eau, j'ai toujours pris plaisir à t'écouter chanter, dit-il tendrement

J'arrête de chanter et le regarde intensément, alors c'est vrai il a toujours été près de moi ?

-          Je ne pensais pas avoir un public, dis-je avec un sourire. J'aime chanter cela m'apaise...

-          Isildur : Chanteras-tu encore pour moi ? demande-t-il d'un air sérieux

-          Avec grand plaisir ! dis-je sincèrement

Et nous reprenons la route en nous tenant par la taille. Une fois arrivés il régla quelques affaires puis vient me retrouver dans notre chambre.

-          Tu ne m'as pas dit comment s'était passé ta journée chez les Elfes de Lumière, dit-il

-          J'ai trouvé Artaher dans mon palais bizarrement, lui répondis-je

-          Isildur : Que faisait-il là ? dit-il étonné

-          Ben je n'en sais rien mais cela m'a déplu et dérangé, j'ai donc demandé à mes amis, Falastur et Luinil, de le surveiller, ou plutôt de l'espionner, et de me tenir au courant de tout ce qu'ils pouvaient trouvés, l'informais-je

-          Isildur : Et comment vont-ils te le faire savoir ?

-          Par message je pense, je ne sais pas vraiment en fait, mais je leur fais une entière confiance, dis-je soucieuse

-          Isildur : Ok je resterai aux aguets et ferais passer l'information à mes troupes, mais en attendant viens un peu ici ma déesse je n'ai pas eu mon quota de baiser aujourd'hui, dit-il mielleux

-          C'est que ce n'est pas gratuit, lui répondis-je sur le même ton. C'est un donné pour un rendu...

-          Isildur : Je suis preneur, chuchota-t-il

Et il me serre contre lui, place sa main sur ma nuque et bascule ma tête en arrière pour embrasser mon cou, ma gorge... Je passe mes mains dans ses cheveux puis les tire afin de l'amener plus près de moi, sa bouche remonte à la mienne et notre baiser devient avide et fougueux à en avoir le souffle coupé. Puis il me porte jusqu'à notre lit où nous nous allongeons, moi sur le côté et lui derrière moi, il caresse mon flanc, puis ma hanche et ma cuisse puis me chuchote au creux de l'oreille :

-          Il me tarde de ne pouvoir faire qu'un avec toi, tu me rends fou...

Car il est vrai que chez les Elfes il n'y a pas de libertinage, pas de relation sexuelle avec son ou sa promise avant le mariage, tout comme il n'y a pas d'adultère, on se voue un amour éternel. C'est beau mais là pour le moment j'avoue que cela me dérange, car moi aussi il me tarde de ne faire qu'un avec lui. C'est sur cette pensée que je me laisse aller vers le sommeil dans ses bras

-          Min melyanna (mon amour), dis-je doucement

Il ne dit rien mais resserre son étreinte autour de moi et se rapproche un peu plus, je souris et m'endors heureuse.

A mon réveil je suis seule, il est déjà parti s'occuper de ses affaires, je décide de vite prendre une douche et de remettre des vêtements d'Elfes Noirs puis de le rejoindre. Lorsque j'arrive dans la grande salle il est sur son trône et écoute les revendications de son peuple, je me dirige vers lui et m'asseye sur un des accoudoirs, je vois bien que tout le monde est mal à l'aise suite à ma réaction de la dernière fois, je n'en tiens pas compte et écoute Isildur sans jamais intervenir.

Je comprends pourquoi il veut aider son peuple, ils rencontrent tous pas mal de problème et n'ont pas la vie facile, cela me désole car c'est vraiment l'opposé du peuple des Elfes de Lumière, d'autant plus que c'est eux qui les ont chassés de la surface de la terre croyant qu'ils étaient une aberration qui n'aurait jamais dû exister et les ont chassés et obligés à vivre en souterrain ou dans des cavernes, d'où leur haine. Mais comment Isildur a-t-il pu être leur chef ? Il faudra que je lui demande.

J'aimerai essayer de me rapprocher un peu de ce peuple mais c'est difficile car ils ne me portent pas dans leur cœur mais en plus ils me craignent car je fais de la magie. Je ne veux pas demander de l'aide à Isildur, je voudrais faire cela toute seule, je me lève et sans un mot ni regard pour Isildur je sors, dans la foule et essaye de repérer une personne pas trop craintive ni sans trop d'animosité.  Je vois un couple de nains qui pourrait correspondre, je m'approche d'eux et leur demande s'ils veulent bien sortir de la file d'attente et me suivre, ils se regardent un moment hoche la tête puis accepte de me suivre.

Je passe devant eux, tout le monde nous regardent, puis nous nous mettons un peu plus loin à l'orée de la forêt afin d'être tranquille. Je me retourne et leur fais face, je lis dans leurs yeux de la crainte, du doute aussi, ainsi que de la colère et de la hargne, mais je ne me démonte pas et leur dit :

-          Avant toute choses, vous savez qui je suis mais vous ? Comment vous appelez-vous ?

Le destin de Débélia Tome 1 ou La Princesse du Peuple des ElfesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant