Le destin de Débélia Tome 1 ou La Princesse du Peuple des Elfes

Chapitre 6

                  

Ma tête commence à tourner, mes jambes ne me portent plus... Il desserre son étreinte doucement et me dévisage sans dire un mot, j'installe un certaine distance entre nous afin de pouvoir reprendre mon souffle et mon esprit, que m'arrivait-il ? Je ne comprends pas ce qui vient de se passer, il faut que j'aie une discussion avec lui, mais avant tout je dois m'éloigner de lui pour ne pas céder à la tentation de me blottir à nouveau dans ses bras, puis je dois aussi me vêtir un peu plus qu'avec une serviette.

-          Attends-moi dans le salon lui dis-je, je me change et j'arrive

-          D'accord princesse répondit-il

Une fois dans ma chambre j'essaye me remettre de mes émotions, j'enfile mon pyjama, remis de l'ordre dans mes cheveux, souffle pour me donner du courage et vais le rejoindre au salon.

Il était accroupi près du feu et s'amusait avec les braises, il sent ma présence et tourne la tête vers moi, ses yeux pétillent, je m'avance et m'installe sur le canapé où il me rejoint en laissant un peu d'espace entre nous, nous nous regardons sans dire un mot ne sachant comment commencer ou quoi dire. Le cœur cognant dans ma poitrine je me lance :

-          Qui es-tu vraiment ?

-          Remémores toi tes rêves dit-il après un long silence

-          Pourquoi ? Je ne vois pas le rapport dis-je

-          La réponse s'y trouve pourtant, réfléchis bien, de quoi te souviens-tu ?

-          Heu... De grandes forêts... D'être en communion avec la nature... De toi jamais loin de moi dis-je en fermant les yeux pour mieux me concentrer

-          En effet je ne serais jamais loin de toi ma princesse dit-il en se rapprochant de moi

-          Pourquoi m'appelles-tu toujours comme ça dis-je étonnée

-          Parce que tu es une princesse, MA princesse dit-il en passant son bras derrière moi

-          Princesse ? Moi ? De quoi ? C'est du n'importe quoi dis-je troublée par sa proximité

-          Des elfes ma douce, ton peuple chuchota-t-il en approchant ses lèvres des miennes

-          Des elfes ? Mais cela n'existe pas réussissais-je à répondre entre deux baisers

Il caresse mes cheveux , descend à mes épaules, mon bras puis prend ma main qu'il baise avec tendresse puis la pose sur son torse musclé et tout à coup il y eut comme un flash dans ma tête et plein d'images défilent, je me vois ailleurs, dans un endroit merveilleux, une forêt peuplée de très grands arbres dont on ne peut leurs donner d'âge, il y avait aussi une cascade, je m'approche de l'eau qui me renvois mon reflet, enfin presque mon reflet car je ne me reconnait pas tout à fait... Mes traits sont encore plus fins, mes cheveux plus longs, des symboles sont tatoués sur ma peau et surtout mes oreilles... Mes oreilles sont pointues, des oreilles d'elfes !!

Je me retourne et vois Artaher qui me sourit, il prend ma main et me mène près de personnes qui dès mon arrivée s'agenouillent, je regarde Artaher qui comprend dans mon regard la question que je me pose :

-          C'est ton peuple ma douce Débélia dit-il

Là je perds connaissance, ou la connexion je ne sais plus, je suis à nouveau dans mon salon toute tremblante dans les bras d'Artaher. Des larmes se mettent à couler le long de mes joues, je suis  perdue, je ne comprends plus rien, ma vie n'est que mensonge ? Qui suis-je vraiment ? Je ne me rends pas compte que je pense à voix haute. Artaher me prend dans ses bras et me berce tendrement en embrassant mon front puis me dit :

-          Tu es et a toujours été une princesse, et pour ce qui est de ta vie ici... Oui hélas c'est quelque peu un mensonge, mais un mensonge utile, il fallait te mettre à l'abri, mais tu n'as jamais été seule, tu as toujours eu une protection rapprochée

-          A l'abri de qui ? De quoi ? Qu'est ce qui est vrai et qu'est ce qui ne l'est pas ? Une protection de quoi ? Comment ? Par quoi ou qui ?

-          Chuutt !! Dit-il, chaque chose en son temps, on va s'arrêter là pour ce soir, tu as besoin de repos

-          De repos ?? Mais comment puis-je me reposer ? J'ai trop de questions sans réponses, trop de choses à comprendre, à accepter à....

Pour me faire taire il m'embrasse longuement, délicatement, il descend vers mon cou, ce qui me fait tressaillir, je m'abandonne complètement dans ses bras, je me sens en sécurité et ses lèvres ont un goût de miel, je me mets à les mordiller doucement puis les lécher du bout de ma langue, son baiser devient plus fougueux et sa respiration saccadée, il me plaque sur le divan et s'allonge sur moi, ses mains parcourent mon corps avidement, j'enlève son sweat et contemple son corps si bien dessiné, sa peau est douce et chaude, je pose mes lèvres sur son torse lorsqu'il me repousse doucement, prend mon visage dans ses mains et l'approche du sien, il regarde ma bouche et se mord les lèvres, il lutte pour ne pas céder, puis me regarde avec affection et dit :

-          On ferait mieux d'aller dormit un peu cela serait plus sage

-          Tu as raison lui dis-je pas convaincue du tout... Tu dors avec moi ?

-          ... Cela ne serait pas raisonnable murmura-t-il

-          Je sais dis-je, mais j'ai jamais été raisonnable rajoutais-je

Il me sourit et m'aide à me lever, il me porte jusque dans ma chambre, me pose sur mon lit, me donne un baiser sur le front et s'éclipse dans ses appartements.

Comment trouver le sommeil me demandais-je, j'ai l'impression qu'une tornade est passée dans ma vie et a tout balayée sur son passage, je n'ai plus de repère, je n'arrive plus à différencier le faux du vrai, j'ai de nouvelles données à intégrer.

Je repense à Isildur puis à Artaher, l'un m'attire etm'intrigue et l'autre me complète et me rassures. Il faudra pourtant que jeparle de l'un à l'autre, et mes amis ? Quoi leur dire ? Dois-je leurdire ? Des questions, encore et toujours des questions... Que fais Artaher ?Dort–il ou comme moi il s'interroge et repenses à nos baisers ? J'ai envied'aller le retrouver... Mais alors que je me pose la question, la porte de machambre s'ouvre... Je fais semblant de dormir... Il s'approche de mon lit et seglisse sous les draps, je suis tournée sur le côté et ne le vois pas, il secolle à moi, dépose un baiser sur mon épaule, passe son bras autour de moncorps... Je souris, soupire et m'endors paisiblement.