Chapitre 2

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Le soir même lorsque la nuit fut tombée et que les étoiles éclatèrent dans l'obscurité, je me levai de mon lit et regardai vers la forêt à travers la vitre. Mon regard se perdit dans les arbres tant ils étaient nombreux. Ces derniers frémissaient au gré du vent, faisant valser leurs ramures au rythme d'une chorégraphie effrénée.

Une faible lueur jaunâtre attira mon attention et bientôt une ombre humaine se fit apercevoir. Elle se dirigeait vers le boisé, une lanterne à la main.

Je soupirai tout en fermant les yeux quelques instants, le temps de bien peser le pour et le contre de cette sortie nocturne. Je murmurai dans la pénombre:

- Et pi quoi encore ? Qu'est qui pourrait bien m'arriver ? Pour le mieux j'aurais les réponses à mes questions et dans le cas contraire... bon je ne préfère pas trop y penser...

J'attrapai mon pull noir et sortis discrètement de la maison.

                                                                                                   ***

- Tu es venu ! dit-elle, surprise.

Elle se trouvait au milieu d'une clairière. La même que dans mes souvenirs, pensais-je avec un pincement au cœur. Alésanne, la fille de mes rêves, souriait malicieusement lorsqu'elle me vit arpenter l'espace d'un œil inquiet. Je la regardais elle aussi du coin de l'œil. Elle était habillée d'une façon si... étrange ! Elle portait une tunique de couleur fauve, ceint à la taille par une cordelière, d'où pendait le fourreau d'un poignard gigantesque.

- Elle te rappelle quelque chose, cette clairière ? dit-elle sarcastique.

- Oui, oui bredouillai-je encore déstabilisé. Mais... Je ne comprends pas...pourquoi...

- Patience, patience.

Suite à ces paroles, Alésanne se déplaça jusqu'au rocher qui dominait le coin obscur de la trouée. Elle approcha sa main de la pierre et laissa glisser sa main sur sa surface rugueuse. Rien ne se passa, seul les croassements des corbeaux rompaient le silence qui s'était imposé. Après avoir fait ce curieux geste, elle vint s'asseoir au centre de la clairière.

- Viens t'asseoir. Je n'ai pas faim alors je ne te mangerais pas. Pas pour l'instant en tout cas.

Sa façon de me parler me mettait vraiment en colère. Pourquoi j'avais dit oui à cette rencontre déjà ? Ah oui parce que ma grand-mère m'avait fortement recommandé d'écouter cette... Alésanne. Que je devais lui faire confiance, que ce qu'elle allait me dire allait probablement changer ma vie. Mais ce qui m'avais véritablement convaincu, c'était qu'elle allait avoir réponse à mon plus vieux questionnement : Où se trouvait ma mère.

Je vins donc me positionner devant elle, comme un toutou obéissant, mais cela n'empêchait pas la rage de gronder en moi.

- Bon commençons, je n'ai pas tout le temps que je désirai mais ça devrait aller, débuta Alésanne. Emmanuel, tu te souviens de moi n'est-ce pas ?

J'approuvai d'un signe de la tête.

- Je suis venue jadis dans un de tes rêves te porter une enveloppe de ta mère. T'en rappelles-tu ?

- J'avais complètement oublié ce rêve jusqu'à ce que je retrouve cette lettre dans le courrier ce matin. Lettre, qui d'ailleurs ma mise KO en quelques secondes.

Je ne voulais pas m'énerver mais là c'était plus fort que moi, toute cette histoire, tous ces mystères c'était trop pour moi. Mais qu'est-ce qu'elle me voulait à la fin?

La nostalgie des ÉtoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant