Chapitre 38

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Chapitre sous le point de vue d'Alésanne:

Autant vous dire dès le début que j'ai mal dormi. Mes cauchemars ont été peuplée d'elfes sanguinaires. De minces cordes étaient attachées à chacune de leurs articulations, ils n'étaient pas maîtres de leurs mouvements, c'était Abigaël qui tirait les ficelles. Ses yeux verts n'arrêtaient pas de me fixer et sa bouche ne cessait de me répéter :

-Je sais que tu sais.

Les êtres des bois me poursuivaient d'une démarche rapide, beaucoup trop rapide pour un humanoïde. J'aurais plus comparé sa démarche à un guépard chassant sa proie. Voilà ce que j'étais dans ce rêve, une proie.

Le décor m'entourant changeait continuellement. Un moment c'était en pleine forêt, l'autre dans un canyon et quelques minutes après c'était dans une usine désinfectée que je me mouvais. Cependant, ils avaient tous quelque chose en commun : aucun n'avait de porte de sortie. J'arrivais toujours dans une impasse.

-RAAAAH!, criai-je lorsque mes mains devant moi percutèrent un mur de béton.

J'étais encore une fois prise au piège. Je n'ai à peine eu le temps de faire face à mon adversaire que déjà ses doigts m'enlacèrent la gorge. Ses yeux vitreux et dénués d'âme restèrent estampés dans ma rétine lorsque je me réveillai en sursaut, le souffle court.

Mes cheveux suintés de sueur, mes draps tout froissés et mes oreillers inexistants finirent de me convaincre que j'avais été très agité durant mon sommeil.

Ma main droite se déplaça d'elle-même vers mon front lui aussi couvert d'une fine couche de sueur. Lorsqu'elle s'y déposa, je compris aisément pourquoi j'étais dans un tel état. Mon front était bouillant de fièvre.

J'allumai l'interrupteur disposé sur le mur à côté de mon lit. Je gardai les yeux clos quelque seconde, pour ainsi éviter de m'abîmer la vue avec la lumière. Lorsque je les rouvris, mon cœur sorti d'un bond de ma poitrine.

Abigaël était assise sur une chaise tout près de moi. Elle avait troqué son éternelle robe bourgeonne pour une tenue de générale. Pantalon gris souris et veste beige, tel était l'uniforme. Pourquoi l'a-t-elle revêtu, ça je n'en savais rien.

Ses yeux étaient fixés sur les miens, il était peut-être plus doux que dans mes cauchemars, mais il restait effrayant. Ils avaient un je-ne-sais-quoi de cruel dans ses iris verdâtres, comme s'ils avaient tout vu et qu'ils ne craignaient plus rien à présent.

-Bien dormis ? me demanda-t-elle mine de rien.

-Je...Je., bafouillais-je.

Je n'arrivais pas à formuler plus deux mots à voix haute, c'était comme si la peur avait envahi mes pensées et ne cessait de les embrouiller.

Elle se leva et vint s'asseoir sur la petite parcelle de matelas que je n'envahissais pas de mon corps hypothéqué.

-Tout va bien Alésanne? Tu m'as l'air bien mal en point.

Elle approcha sa main pour m'effleurer le visage. La peur ne paralysait pas que mes paroles, elle m'empêchait aussi de me mouvoir. Que j'aurais aimé la repousser, mais je ne pouvais pas, j'étais figée.

-Oulà tu me sembles fiévreuse. Je vais appeler une infirmière pour qu'elle vienne vérifier tes signes vitaux. Je vais repasser plus tard voir si tout va bien.

Elle se leva sans plus attendre et quitta la pièce.

J'évacuai tout l'air de mes poumons. Ensuite, je pris une grande goulée d'air. Je répétai ce manège pendant plusieurs minutes. J'inspirai, expirai. Inspirai, expirai. Jusqu'à temps que mon cœur retrouve un battement normal.

La porte de l'infirmerie finit par se rouvrir quelques instants après. J'avais les yeux clos à ce moment-là et je ne pus donc voir qui était rentré. Je n'avais pas la force de les rouvrir et pourtant lorsque l'une des jeunes femmes se présenta, je les ouvris instantanément.

-Bonjour mademoiselle Alésanne. Mon nom à moi c'est Arya et celle qui m'accompagne s'est Birgam. Nous allons s'occuper de toi aujourd'hui.

C'était elle, Arya, la jeune fille qui m'avait amenée de force à la réunion de la veille. Je reconnaissais ses yeux noisette et son visage aux traits de lutin.

J'aurais dû être soulagé d'être entre de bonnes mains, pourtant la peur rongeait de nouveau mon être tout entier. Je ne pouvais plus douter d'Abigaël maintenant. Elle était au courant de ce que je savais, sinon pourquoi m'aurait-elle amené ses deux infirmières là précisément ? Elle aurait pu m'envoyer n'importe qui !

Arya a pris ma température d'un simple toucher entre ma peau et un minuscule objet de métal, tandis que Birgam vérifiait mon pouls. C'est là que j'interceptai le premier regard inquiet.

Toutefois, ce regard n'avait rien à voir avec celui qu'elles s'échangèrent lorsqu'elles examinèrent le résultat de ma prise de sang. Avec nos technologies avancés, il suffisait d'à peine une seconde pour que tout l'échantillon d'hémoglobine soit analysé. Mais à la vue de leurs mines effrayées, il devait avoir quelque chose qui clochait.

-Désolé de vous demander cela comme ça, commença Birgam, mais vous êtes-vous drogué hier soir?

-Drogué? Hier soir? Je ne comprends pas.

-Il y a des traces de NZR dans ton sang.

-NZR ?

-La nouvelle drogue à la mode chez les nouvelles recrues, répondit Arya. Elle fait beaucoup de dégâts lorsqu'elle ait mal dosé. Dans ton état c'était une très mauvaise idée d'expérimenter ça. À quoi avez-vous pensé ? Vous auriez pu tomber dans le coma!

Nom d'une planète! Mais qu'est-ce qui se passe?

Comme si un déclic venait de retentir, ma tête se mit à me faire si mal que j'avais l'impression qu'à tout moment mon cerveau allait éclater.

-Mais je n'ai pas fait ça, criai-je sous l'effet de la douleur. J'étais avec toi hier, tu ne t'en souviens pas?


-Je suis désolée, mais, je ne connaissais strictement rien de vous avant d'examiner votre dossier ce matin.

-Oui je sais, c'est... c'est compliqué. Mais on est allé à une réunion. Je m'étais mis dans la peau de Birgam pour passer incognito.

Je voyais bien dans ses yeux qu'elle était à deux doigts de me déclarer folle, même chose pour Birgam qui me regardait drôlement. Je voulais tous leurs expliqué, mais j'avais si mal! Je pris ma tête entre mes mains, mais malheureusement cela n'atténua en rien l'élancement que je ressentais dans mon crâne.

-Je ne vois pas de quoi vous parlez, répondit Arya. Hier j'étais de garde à l'hôpital du quartier Shok. Je ne suis en aucun cas allez à une réunion.

Mais pourquoi fallait-il que ça m'arrive à moi! Pourquoi Abigaël devait à tout prix se jouer de ma personne? Je donnerais tout pour perdre la mémoire si ça pouvait m'arracher le mal qui s'était logé en moi.

-NON, je te jure que tu étais avec moi! Il avait plusieurs personnes présentes. M. Loky a même fait un discours!!

-STOP! J'en ai assez entendu. Je vais vous administrer un calmant et tout va rentrer dans l'ordre lorsque vous vous réveillerez.

Je n'ai pas eu le temps de protester qu'elle m'enfonça une seringue dans le bras. Un liquide bleuté aussi froid que de la glace se diffusa dans mes veines.

Je tentais de lutter contre le sommeil, mais la bataille était finie d'avance. Mes yeux se fermèrent brutalement.


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Voilà! J'espère que ce chapitre vous aura plu! Le prochain arrive très prochainement (peut-être samedi ou dimanche!) . Car au départ il était censé faire qu'un avec lui, mais bon il avoisinait les 2300 mots alors je les ai séparés haha!

Bonne journée :P

La nostalgie des ÉtoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant