Chapitre 14

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Le chandelier vacillait tranquillement au-dessus de nos têtes faisant valser son ombre sur les rideaux ornant les murs. Un silence de mort régnait depuis un moment déjà. Cadfaël s'était assoupi et moi, malgré tous mes efforts pour aller rejoindre Morphée, je restais parfaitement éveillé.

Je n'arrêtais pas de penser à Alésanne. Comment avais-je pu nous mettre en danger de la sorte ? J'aurais dû faire plus attention.

Je me perdis dans mes pensées pendant un moment jusqu'à ce que les secondes s'égrenèrent et se transformèrent en minutes. Mes paupières se firent bientôt trop lourdes et je cédai au sommeil.

                                                                ***

Des mains s'agrippèrent à mes épaules et les secouèrent brutalement, me sortant de ma somnolence. Cadfaël se trouvait au-dessus de moi, ses mains toujours sur mon corps. Il arborait un sourire farceur.

-Bon retour parmi-nous l'endormi, ça fait presque cinq minutes que j'essaie de te réveiller.

-Et pourquoi tu ne pouvais pas me laisser me reposer ? lui dis-je en le bousculant gentiment de ma vue.

-On a reçu du courrier, dit-il en secouant la lettre devant mon visage.

Étrange, pourquoi quelqu'un serait-il venu nous porter une lettre ? Mis-a-part ma mère, personne n'était au courant que nous étions ici.

Je lui pris des mains et commençai à la lire à haute voix.

''Venez me rejoindre le plus rapidement possible dans la salle d'examen. C'est la dernière porte à votre droite au bout du corridor. Surtout, ne vous faites pas remarquer.''

-C'est ta mère qui a écrit ça ?

-Je crois, oui.

C'est étrange qu'elle ne soit pas venue nous réveiller, ce n'est pas son genre de seulement laisser une lettre et partir après. En fait, si, c'est tout à fait son genre.

-Alors, qu'est-ce que nous attendons? demanda-t-il en riant sarcastiquement. Il ne faudrait surtout pas la faire attendre.

Je me levai péniblement du sol. Dormir ainsi m'avait octroyé de nombreuses courbatures.

Je pris un pan du rideau et le fis glisser jusqu'à ce qu'une porte apparaisse derrière l'une des draperies. La seule et unique porte qui nous séparait du reste du complexe.

-Es-tu sûr que c'est une bonne idée? chuchota Cadfaël tandis que ma main s'avançait vers la poignée.

-Je crois seulement que si nous restions dans cette pièce, ça risque de mal se passer quand ma mère va le savoir

-Oui, mais t'a peut-être oublié que je suis un elfe et que cela paraît... disons assez fortement.

-Tu ne peux pas cacher tes oreilles derrière tes cheveux ? lui proposai-je après y avoir réfléchis pendant quelques secondes.

-Je peux toujours essayer, dit-il en s'attaquant à l'élastique de  sa queue de cheval.

En la défaisant, ces longs cheveux châtains cachaient la majeure partie de ses oreilles effilées, le rendant ainsi presque humain devant le regard des autres, à condition que ces derniers soient peu inquisiteurs.

Je hochai la tête en signe d'approbation et me retournai vers la porte. Celle-ci n'ayant pas de fenêtre, je ne pouvais pas percevoir ce qui se trouvait de l'autre côté. Je collai mon oreille sur le bois teinté de vert pour tenter de percevoir un bruit quelconque. Mais rien. Je n'entendais rien.

La nostalgie des ÉtoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant