Chapitre 35

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Un vent glacial vint à souffler fortement, faisant fredonner une douce mélodie aux feuilles des arbres. Je remontai le collet de ma tunique, tentant du mieux que je pouvais de garder la chaleur à l'intérieur. Je n'avais pas envie de mourir de froid dans ses bois.

Le ciel c'était considérablement obscurcie, même la lune était recouverte de nuage sombre. Je n'avais aucun repère dans ses ténèbres, mais comme tout homme qui se respecte, je ne voulais pas m'avouer perdu, alors je continuais de marcher, même si j'y allai plus à tâtons qu'autre chose.

De la neige vint virevolter dans l'air, rendant celle-ci encore plus froide. Je frictionnai mes mains entre elles créant ainsi un semblant de chaleur. En ce moment, je donnerais tout pour un bon feu ou même pour une banale paire de gants.

-Qu'est-ce que ferait Liam, Tammy ou même Alésanne dans ma situation ?, tentais-je de réfléchir.

Parfois, parler ainsi à haute voix m'aidait à me concentrer, mais aujourd'hui fut une exception. Entendre ma voix retentir dans cette forêt immense, me fit frissonner de peur. J'étais perdu, ça j'en avais aucun doute maintenant. Mais qu'est-ce qui m'avait pris de partir ainsi ?

-Ils ne se seraient jamais aventurés seuls dans les bois...

Un frisson parcourut ma colonelle vertébrale jusqu'au sommet de ma tête, faisant dresser mes cheveux de jais. Cette voix féminine venait de retentir dans mes oreilles.

Je parcourus d'un regard effréné les horizons, mais personne ne s'y trouvait. À perte de vue ce n'était que silhouette d'arbre, flocons de neige et noirceur.

J'étais seul et pourtant j'aurais juré d'avoir entendu quelqu'un me parler.

-Qui a dit ça?, criais-je.

Je pensais que seul l'écho me répondrait, mais un éclat de rire vint me contredire.

-Ta conscience !

-Bien sûr, soupirais-je.

Une femme, de toute évidence vue son timbre de voix, était en train de se jouer de moi. Mais qu'est-ce que j'avais fait pour mériter ça ? Et comment faisait-elle pour être invisible ? Aurait-elle des pouvoirs ? Serait-ce la silhouette que je poursuivais tout à l'heure qui est venue finir son travail ? Tant de questions se bousculaient dans mon esprit.

Le froid glacial ne m'aidait vraiment pas pour réfléchir. C'était comme si tous mes muscles s'engourdissaient à chaque seconde qui s'écoulait.

Je chassai d'un geste rageur un flocon de neige qui venait d'effleurer mon nez. Pourquoi fallait-il qu'il neige ? Je déteste la neige.

-Tu vas le regretter, cria une voix si aigüe que j'appliquai aussitôt mes mains à mes oreilles.

Aussitôt que cette menace fut lancée, un vent violent vint s'abattre sur ma personne. Un vent à vous glacer les os instantanément. Il s'infiltrait dans sous ma tunique, dans mes chaussettes et il faisait même plier les branches des arbres m'environnent.

J'avais de la difficulté à garder les yeux ouverts, me je résistai assez longtemps pour voir une fine silhouette se pointer devant mes pupilles azurées. C'est seulement à ce moment-là que je compris ce qui se passait.

Un petit être fragile battait des ailes aisément devant moi, malgré la tempête qui faisait rage. Elle agitait ses ailes translucides tout en me regardant d'un mauvais œil. Sa moue boudeuse semblait m'accuser d'un quelconque méfait.

Alésanne m'avait prévenu d'être prudente avec elles, les fées des glaces, disant qu'elles pouvaient être très violentes quand elles étaient contrariées. Et un je-ne-sais-quoi dans son regard me disait que je venais de l'énervé.

Préfèrent fuir plutôt que combattre, je fis volteface et pris mes jambes à mon coup, tentant vainement de combattre le souffle glacial qui m'emprisonnait sur place. Je battis de l'air un petit moment avant de prendre soudainement le dessus. Sous l'effet de surprise, je m'effondrai sur le sol, engendrant le rire machiavélique d'une centaine de petites fées.

Je me relevais rapidement en m'aidant de mes mains. Je ne pris même pas la peine d'épousseter la neige qui recouvrait mes vêtements et je me mis à courir.

Je n'avais aucune idée si je me dirigeais dans la bonne direction, mais pour le moment, l'essentielle était de les distancer.

Je croyais sincèrement avoir réussi, car je n'entendais plus leur rire infernal depuis un moment, mais cette trêve ne fut que temporaire. En effet, ce fut une vingtaine de mètres plus loin que je reçus le premier projectile. Je ne ressentis qu'un infime picotement dans la nuque, mais lorsque tout l'essaim se mit à lancer de toute leur force leur petite épée de glace, c'était comme-si des milliers de petites aiguilles me perforaient la peau au même endroit. Inutile de vous décrire à quel point la douleur fut horrible.

-AAAïe !! Vous me faite mal ! Je ne vous ai rien fait moi !

Un autre éclat de rire accueillit mes paroles. Je commence à me demander si je n'avais pas raté ma vocation d'humoriste à les entendre rire à chacune de mes répliques.

-Tu ne nous as rien fait ?, cria une toute petite chose, pas plus grande qu'un trombone. Et notre amie que tu as frappée. Ce n'est rien ça ?

''Merde, pensais-je. Elle a raison cette gamine ! Mais pourquoi fallait-il que je déteste la neige, je ne pouvais pas être pro-hiver moi aussi!''

-Je ne savais pas que c'était vous, répondis-je finalement. Je croyais honnêtement que ce n'était que de la neige. Je ne vous aurais jamais fait mal intentionnellement.

Sa robe à l'aspect de glace virevolta lorsqu'elle se déplaça jusqu'à la hauteur de mon regard, un doigt accusateur pointé vers moi.

-Nous ? De vulgaires flocons ? Vous êtes tous pareils, vous les Étoiles. Vous ne faites pas attention à votre peuple.

-Je suis désolé, sincèrement. Mais je ne suis pas celui que vous croyez, je suis loin d'être une Étoile.

Techniquement ce n'était pas un mensonge. Je n'avais reçu aucune formation pour devenir un jour Gardiens de Mondes. Certes, j'avais des pouvoirs, mais je ne savais pas du tout les contrôler.

-Vous n'êtes pas Emmanuel Desemeraudes?, demanda-t-elle. Pourtant, c'est ce que nous avait dit l'autre...

Mon cœur fit un bon dans ma poitrine lorsque mon nom jaillit de sa fine bouche.

-Quel autre ?, demandais-je surpris par la fin de sa phrase.

-Mathikas*, l'elfe qui vient juste de t'échapper. Il faudrait que tu fasses plus de sport mon cher, tu t'engourdis.

Mathikas... Ce nom me disait quelque chose... ce ne serait pas l'elfe qui m'avait enlevé à l'auberge ? Plus j'y pensais, plus j'en étais sûr désormais. Mais qu'est-ce qu'il faisait ici ? Serait-il de mèche avec ma mère ? Si cela se révélait positif, ça voudrait également dire que ma mère était responsable de mon enlèvement.

Toutes ses spéculations me donnaient la migraine.

*Le prénom d'origine était Mathias, mais je l'ai légèrement modifié pour le rendre plus Elfique.*

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Voilàààà!!! J'espère que vous avez apprécié la lecture, moi j'ai beaucoup aimé écrire ce chapitre^^

Oh et je tenais à vous dire presque deux mille fois merci! Eh oui, le compteur est presque sur les 2k maintenant! Et tout ça, c'est grâce à vous!

Merciiiiiiiiiii!

La nostalgie des ÉtoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant