Chapitre 2

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En ressortant quelques minutes plus tard avec un café et deux sandwichs, je trouve Ben exactement à la même place. Non, je n'allais pas lui proposer de le ramener chez lui, dis-je à la voix qui me disait de m'arrêter. Et je passe résolument devant lui et ne lui adresse qu'un signe de tête poli avant de me diriger vers ma voiture sous la pluie.

Pourtant, en démarrant, je compris vite que j'allais céder. D'ailleurs avais-je jamais pu résister au charme Morley ? Voilà, il me semblait que ma voiture se garer d'elle-même à hauteur du garçon... que la vitre descendait toute seule... et qu'une autre femme disait :

— La serveuse m'a dit que tu cherchais quelqu'un pour te déposer chez toi. Je passe devant...

Je laisse ma phrase en suspens, dans un vague espoir qu'il décline mon offre. Ce ne fut hélas pas le cas !

— Oui, madame ! Génial ! dit-il avec un grand sourire.

Aussitôt il ouvre la portière et jette sa selle et le reste de son matériel sur la banquette arrière, avant de prendre place sur le siège passager.

— Merci beaucoup ! Je commençais a avoir peur de ne jamais rentrer à la maison.

— Je croyais que les cavaliers de rodéo apprenaient très tôt à toujours garder quelques dollars dans le fond de leur botte pour le retour...

— J'avais juste assez d'argent pour payer l'inscription. J'espérais... Enfin, dit-il dégoûter, mon père avait raison. L'espoir fait vivre...

— Ton père m'a l'air bien philosophe, dis-je d'un ton détaché.

Voilà qui ne ressembler pas à Alex.

Ben bougea sur son siège essuya de la Manche son visage tremper, et cala son bras plâtrer contre lui avec une petite grimace de douleur.

— Mouais... C'est surtout qu'il ne veut pas que je participe à des rodéos.

— Le médecin ne t'a rien donné contre la douleur ?

— Si, mais je n'ai pas trop mal, dit-il.

Ses traits crispés indiquaient le contraire, je soupire.

— Garde ton numéro de dur à cuire pour impressionner ta petite amie. Je sais bien que tu souffres.

Ben baisse la tête.

— Prends donc un des calmants que le médecin t'a donnés, avale-le avec du café, il y en a dans le sac et mange un sandwich. Si tu n'avais pas d'argent pour le ticket de bus, j'imagine que tu n'en as pas eu non plus pour te nourrir.

— La serveuse m'a donné une part de gâteau pendant que le patron avait le dos tourné, dit-il.

— Alors, mange. Dis-je doucement.

Il semble hésiter, mais la faim finit par l'emporter. Il déballe un sandwich et le dévore. Puis, cédant à la fatigue et à la douleur, il prit un cachet et l'avala.

— Finis l'autre sandwich, si tu veux, dis-je au bout de quelques minutes. En fin de compte, je n'ai pas faim.

— Vous êtes sures ?

— Absolument, dis-je en riant.

— Dites, c'est quoi votre nom ?

— Je m'appelle Allyson.

Je me retiens juste à temps d'ajouter mon nom de famille. Il était sans doute inutile de mentir, mais... Dieu savait ce que Alex avait pu lui raconter de ma vie privée.

— Et moi c'est Benjamin Morley... Mais je préfère qu'on m'appelle Ben.

— Oui je le sais. Tu ressembles beaucoup à ton père.

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