Chapitre 4

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Saleté de fil de barbelé !

Je jure entre mes dents et souffle comme un chien. La pluie tombait sur mon visage et je ne voyais rien. Allez, ça suffira pour aujourd'hui.

Épuisé, je retourne dans ma voiture et jette le marteau dans la boîte à outils. Le rouleau de barbelés pouvait rester sur place. Ben terminera. Ouais, il a intérêt à avoir fini de poser la clôture d'ici la fin de la semaine !

Je m'installe au volant, claque la portière et rentre à la maison. Maudit gosse ! Un de ces jours, je vais lui tordre le cou ! Ce n'est pas la première fois qu'il me faisait le coup de partir sans prévenir au lieu de faire son travail pour aller faire je ne sais quelle compétition du moment.

J'avais cru que cette passion ne durerait pas. Je pensais qu'une fois jeter à terre et piétiner plusieurs fois, il jetterait l'éponge. Eh bien non...

Arrivé près de la maison, je m'arrête sous les arbres qui servaient d'abris à la voiture. Faute de temps, je n'ai jamais construit de garage. Il faut dire que Ben, absent la moitié du temps, ne m'aidait guère. Et, quand par hasard il restait au ranch ; il était si distrait qu'il fallait tout lui dire deux fois. C'était désespérant...

La pluie tomber toujours avec en prime du vent qui me fouetter le visage et m'obliger à me courber. Je découvre une voiture grise métallisée à quelques pas de la maison. Je ne reconnais pas le véhicule flambant neuf garé devant l'entrée... Alors que je m'approche, la portière du passager s'ouvre. C'est alors que, Ben y descend.

J'ai mal pour lui. Mon dieu dans quel état était mon fils...

Il sort sa selle et son sac et c'est là que je remarque son plâtre. Je jure doucement et me dépêche de le rejoindre.

— Ah, te voilà ! Ce n'est pas trop tôt ! dis-je avec colère.

Ben me regarde d'un air coupable.

— La clôture de la pâture t'a attendu tout le week-end. Tu peux t'y mettre dès que tu auras rangé tes affaires.

— Avec un bras dans le plâtre ? dit-il.

— Débrouille-toi ! Tu aurais dû y penser avant d'aller faire le malin dans ce rodéo.

Ben hoche la tête avant de ramasser ses affaires. Ses gestes lents montrent qu'il souffrait. Je me rappelle très bien à quel point il était pénible de rentrer perdant et blessé !

Alors, j'ai failli lui dire de laisser son matériel et de rentrer se mettre au chaud et au sec à la maison, mais je me repris. À quoi bon être compatissant ? Il fallait qu'il assume ses choix.

— Tu es très dur avec lui...

La conductrice de la voiture grise était sortie.

Je lève la tête. Me tourne vers elle prêt à mordre et à dire à cette femme de se mêler de ses affaires.

Et là... Cette chevelure blonde mouillée qui lui tomber sur les épaules... Ces yeux d'un bleu profond et ce regard pur, franc, mais sévère... Putain Allyson, qu'est ce qu'elle fait là ?

— Bonjour, rebelle...

Cette vois... Ce surnom, celui qu'elle m'avait donné des années plus tôt. Je la regarde et constate qu'elle n'a pas changé, elle est restée la même. Même air ironique.

— Qu'est ce que tu viens faire ici bon sang ? dis-je d'une voix sec.

— C'est vrai que tu n'as jamais été du genre à perdre ton temps en politesse...

Hate & LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant