Chapitre 8

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Je fréquente très peu le Vic' s café depuis mon retour à Riverside. Le passé me paraît trop proche, trop réel. À tout moment je m'attends à remonter le temps pour revivre ce fameux été. À l'époque, à dix-sept ans, je n'avais peur de rien et le monde m'appartenait.

Je secoue la tête et regarde la salle. Une serveuse vient vers moi en balançant les hanches, un sourire coquin aux lèvres.

— Oh ! Mais c'est Alex Morley en personne. Ce n'est pas tous les jours qu'on te voit ici ! Alors, quel bon vent t'amène ?

— Salut, Kim, je cherche Ben. Le proviseur m'a appelé y a une heure pour me dire qu'il était absent aujourd'hui.

— Ça ne m'étonne pas. Pauvre gosse, il était dans un sale état. Il devrait être au lit, et pas à l'école avec son bras dans le plâtre et son visage gonflé comme...

— Donc, il est venu ici ?

— Il est parti il y a environ un quart d'heure. Avec une femme, dit-elle

— Une femme ?

— Une jolie femme blonde aux yeux bleus. Une femme de la ville, apparemment. Même quand elles portent un Jean et des bottes de cow-boy, on reconnaît toujours les femmes de la ville à leurs jolis ongles.

Allyson....Allyson avait Ben !

— Sais-tu où ils sont allés en sortant d'ici ? Avait-elle une voiture ?

De toute façon, elle ne pouvait pas s'éloigner beaucoup en un quart d'heure. Je n'avais qu' à appeler le shérif et...

— Je n'ai pas fait attention, dit Kim. Je crois qu'ils parlaient de passer au bureau prendre des livres.

— Quel bureau ?

— Comment veux-tu que je le sache ? Et depuis quand suis-je ta secrétaire ?

— Excuse-moi, dis-je les dents serrées. Seulement c'est important. Très important.

Elle me jette un regard puis soupire

— Alex, je ne sais pas qui est cette femme ni où ils sont allés. Tu peux quand même essayer le cabinet de Charles Patterson. Je les ai entendu parler de lui. Et aussi de la constitution, si ça peut t'être utile des trucs juridiques. Je n'en sais pas plus désoler

Des trucs juridiques. Mon cœur s'affole dans ma poitrine. L'ancien bureau de Cliff. Tous les dossiers tous les papiers s'y trouvent encore...

— Si tu veux, je peux appeler et...

Mais je ne l'écoute pas et cours vers ma voiture. « Pas question, Allyson, tu ne prendras pas mon fils ».


PDV Allyson

Je n'ai eu aucun mal à convaincre l'infirmière de donner un mot d'absence à Ben. Le nom des Patterson a certainement aidé.

En sortant de l'établissement, je jette un regard vers le parking. Autrefois, Alex se garé juste devant l'entrée. Quand je le voyais appuyer sur sa voiture, les bras croisés à m'attendre, mon cœur s'affolait. Je disais vite fait au revoir à mes amies et courais le rejoindre sous les regards envieux des filles.

Comme j'ai été naïve de croire qu'il m'aimait !

Je regarde Ben et le passé me parait très loin. Ce grand et beau jeune homme est la preuve de ce qui c'est vraiment passé. Alex avait aimé Suzanne, l'avait épousé et lui avait donné un fils.

Il est plus de trois heurs quand nous arrivons à The Oaks. Je fais entrer Ben. Il a l'air terrifié et n'arrête pas de regarder autour de lui, comme s'il craignait que le juge Patterson ou pire son père, n'apparaisse subitement.

Hate & LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant